Chapitre 8
Aie, je deviens bien trop sentimentale, là ! Sérieusement, accorder autant d’importance à un bout de papier ? Et puis, dire qu’il était la seule personne qu’elle ait jamais aimé, alors qu’elle ne se souvient même pas de son nom ! C’est du grand n’importe quoi. Tout ça, c’est de la frime, et rien d’autre. Quoi ? Comment ça, sans cœur ? C’est MOI qui suis la salope au cœur de pierre alors que c’est ELLE qui rigolait de la mort de 86 ados ? Pff, que c’est compliqué…
Chapitre 8
Je n’étais revenue dans ma chambre que depuis une dizaine de minutes lorsque le « DING ! » de l’ascenseur retentit, signalant l’arrivée de Barton. Je grinçais des dents lorsque le souvenir de ce connard tenant MON précieux me revint à la mémoire, mais le chassais aussitôt. Quelques secondes plus tard, des éclats de rires me parvinrent. Curieuse comme je suis, je ne pus résister à la sombre tentation de me glisser discrètement dans la cuisine pour les espionner. Je parvins sans un bruit à ma rendre à destination. NINJA ! Je compris ensuite que s’ils riaient de lui, c’est parce que la trace de mes cinq doigts était encore profondément imprimée sur sa joue gauche. Pff, qu’il ne vienne pas se plaindre, il l’a mérité !
- Mais qu’est-ce que tu fais ? me demanda alors Loki en arrivant derrière moi.
- Je fais un gâteau au chocolat pour le bébé lapin que j’ai recueilli dans les égouts alors qu’il allait se faire bouffer par des cowboys en manque de jus de pomme, ça se voit pas ? cinglais-je.
Il esquissa un sourire en coin, et la seconde suivante, nous nous retrouvâmes en plein milieu de la conversation, en plein milieu de tous les Avengers qui se moquaient encore de Barton. Dès qu’il me vit, il se leva, sauf qu’il semblait plus désolé qu’en colère. Et lorsque je parvins à lire de la pitié dans son regard, je vis rouge.
- Toi ! Crachais-je en lui enfonçant mon index dans le torse. Si tu t’avises encore une fois à toucher à mes affaires, je te jure que tu peux dire adieu à ton service trois pièces !
Il déglutis, semblant prendre ma menace au sérieux, et sentant les regards interrogateurs des autres peser sur mon dos, je ne pus rester là plus longtemps. Je courus hors du penthouse, et me rendis sur le toi. Je m’asseyais sur le rebord, les jambes dans le vide, contemplant la ville qui commençait à s’obscurcir sous mes pieds. Je soupirais, une boule dans la gorge, et les yeux me piquant pour je ne sais quelle raison. Bon sang, qu’est-ce que R me manquait maintenant ! J’aurais tellement voulu qu’il soit là !
La porte plus loin grinça, me faisant savoir qu’une nouvelle personne se trouvait en ma présence. Je ne réagis pas pour autant, me contentant d’observer les lumières de New York, et je ne bougeais pas plus lorsque l’intrus prit place près de moi.
- Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Je tournais la tête d’un coup vers le nouvel arrivant, qui n’était nul autre que Rogers.
- Rien, grognais-je.
- Pour que tu te mettes dans un état pareil, il s’est sûrement passé quelque chose, persista Captain America.
- Alors pourquoi tu vas pas demander au pigeon ? m’agaçais-je.
- Parce que je veux que ce soit toi qui me le dises, répliqua-t-il sans se démonter.
Je soupirais devant son air buté, puis esquissais un léger sourire, reconnaissant aisément mon caractère légendairement têtu.
- On était chez moi pour prendre mes affaires et j’ai retrouvé un objet auquel je tenais particulièrement. Pourtant, la cervelle d’oiseau me l’a prit, croyant sans doute qu’il s’agissait d’une arme ou d’un truc dans le genre, racontais-je.
- Tu devais vraiment y tenir pour réagir aussi fortement, me fit-il remarquer sans une once de reproche dans la voix.
- Oh oui, confirmais-je, légèrement perdue dans mes pensées, et caressant distraitement la photo du bout du doigt, puisqu’elle se trouvait dans ma poche.
Sans plus lui prêter attention, je la sortis, et me mis à l’examiner. Lui aussi, j’aimerais qu’il soit là. S’il avait été là, rien de tout ça ne serait arrivé, j’en suis sûre.
- Qui est-ce ?
Me rappelant soudainement la présence de Captain America, je portais la photo contre moi, dissimulant l’illustration.
- Je… mon frère, avouais-je à demi-mots.
- Tu as un frère ? s’étonna-t-il en fronçant les sourcils. Je te croyais orpheline !
Je lui lançais un regard peu amène, et il grimaça.
- Désolé, je ne voulais pas…
- Il est mort.
Je ne sais même pas pourquoi je lui ai dit ça. C’est vrai quoi, je le connais à peine, et puis, même si je l’aime bien, ça veut pas dire qu’on est « Best Friends Forever » non plus ! Sauf que l’absence de R me pesait atrocement, et je me devais de me confier à quelqu’un.
- Mon frère et moi nous rendions à l’école. Il conduisait, j’étais à l’arrière, et on était en train de rire lorsqu’il a perdu le contrôle de la voiture. Personne n’a pu expliquer ce qu’il s’était passé ce jour là. Il est mort avant même que les ambulances n’arrivent sur les lieux, et c’est un miracle que j’ai survécu, expliquais-je difficilement.
C’était la première fois que j’évoquais ce souvenir, car même à R, je n’en avais pas parlé, puisqu’il savait qu’il m’était très douloureux d’y penser. J’aurais voulu me stopper maintenant, repartir dans ma chambre, sauf que c’était trop pour moi. Tout ce que j’avais accumulé en moi les dernières années refit surface. Tous les sentiments refoulés, les souvenirs plus atroces les uns que les autres, mes gestes, mes actes, mes pensées… j’explosais. Sans pouvoir me retenir, je me mis à pleurer. Oui, pleurer. Après sept ans de retenu, toutes mes barrières se brisèrent.
- Il était le seul à m’aimer, à me soutenir, malgré mes différences, sanglotais-je. Tu ne peux pas savoir à quel point c’est dur, parfois. Je me demande tous les jours comment aurait été ma vie si R n’était jamais venu en moi, si j’avais été une fille normale plutôt qu’un monstre…
Ma voix se brisa à la fin de ma phrase, puisqu’il s’agissait des derniers mots que mes parents m’avaient adressé avant de partir prendre leur avion, et mourir par la suite. Sans que je ne puisse le voir venir, Rogers me serra contre lui. Non mais qu’est-ce qu’ils ont tous à la fin ? Pourtant, n’ayant plus la force de le repousser, je me laissais faire et, à mon grand étonnement, ça me fit du bien.
- Tu n’es pas un monstre, Aryane, m’assura-t-il en me forçant à le regarder dans les yeux. Tu es simplement différente, et crois moi, c’est ça qui te rend si unique.
J’asquisais, séchant mes larmes du revers de la main, mes derniers sanglots s’éteignant d’eux-mêmes. Je me sentais stupide, maintenant. Stupide de m’être laissée aller, stupide de m’être monter aussi faible devant quelqu’un.
- Il ne s’est rien passé, capiche ? lui lançais-je, retrouvant mon caractère habituel.
- À vos ordres, mon commandant ! répondit-il en faisant un garde-à-vous.
Nous nous regardâmes quelques secondes, avant de finalement éclater de rire. Puis, je lui tournais le dos, m’apprêtant à retourner à l’intérieur, sauf qu’avant que je ne puisse partir, il me retint.
- N’ai pas honte, d’accord ? C’est humain de pleurer et de craquer, parfois, ça arrive à tout le monde, tenta-t-il en souriant.
Je lui souris aussi, mais de façon beaucoup plus triste.
- Sauf que je ne suis pas humaine.
Et je le laissais planté là.
Je suis désolée du retard ainsi de ce chapitre un peu court. En espérant que ça vous ai plu quand même!
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Ennuis en vue!
FanfictionAryane est une adolescente associale, honnête et trop intelligente pour son propre bien. Elle le sait, d'ailleurs, et elle en profite au maximum pour se moquer de ses camarades de classe. Ils la détestenet, elle les déteste, chacun reste de son côté...