Chapitre 14

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Chapitre 14       

Ah ah, je suis pas morte, finalement ! Sauf que là, je suis ivre, ce qui n'est pas nécessairement une bonne chose non plus. J'ai comme peur de ce que je vais dire. Non parce que l'alcool, mine de rien, ça délie les langues. Enfin, vous verrez par vous-mêmes.

Chapitre 14 (le vrai)

Sans attendre plus longtemps, Loki poussa tout le monde et atteignit finalement Aryane. Il lui stoppa le poignet alors qu'elle allait se faire un nouveau cul-sec, et il envoya le verre valdinguer sur le comptoir. Ensuite, il la força à se lever malgré ses cris de protestation, et il la tira à sa suite, les deux sacs sur ses épaules.

-       Lâche moi ! répétait inlassablement l'adolescente. C'est pas fini, faut y r'tourner, j'ai pas encore gagné !

-       Mais tu as vu dans quel état tu t'es mise ? se désespéra le dieu en se stoppant, rendus à l'extérieur.

-       Pff, mais on s'en fou ! répliqua-t-elle en tentant de retourner à l'intérieur en titubant.

-       Tu n'es pas dans ton état normal, Aryane, tenta de la raisonner notre cher dieu de la malice.

-       Mais je me sens teeeellement bien ! plaida-t-elle.

Elle éclata d'un rire légèrement hystérique.

-       Aryane, tu es soul, soupira Loki. Allez, on va aller dans l'autre hôtel, tu vas prendre une bonne nuit de sommeil, et...

-       Mais j'ai pas envie ! rechigna-t-elle en se défaisant de sa poigne. T'es comme lui, tu sais...

-       Comme qui ? s'étonna-t-il.

-       Comme mon p'tit copain ! Il s'appelait Ayden. Il était super beau et super intelligent et super drôle et on s'aimait beaucoup beaucoup beaucoup ! ria-t-elle.

-       Et... qu'est-ce qu'il s'est passé ? se risqua Loki.

L'adolescente se mit à rire encore plus fort.

-       Il est mort... avoua-t-elle. Y'a eu ce... cet Apocalypse, comme il s'appelait. Il est entré dans sa tête et il l'a retourné contre moi. Ayden s'est mit à me frapper, mais j'osais pas lui faire mal. Pis j'ai vu qu'il n'arrêterait pas, faque j'ai tordu son poignet en lui envoyant des décharges électriques. Il voulait pas arrêter, alors j'ai continué, continué, continué, continué, et BOUM ! Il a carrément explosé !

Elle riait tellement que des larmes s'étaient mises à couler sur ses joues et elle se tordait presque par terre.

-       L'autre s'y attendait pas, alors son esprit a sauté en même temps qu'Ayden. C'était grandiose ! Y'avait du sang partout, et je me suis même prit ses intestins dans le visage ! Ah ah, maintenant que j'y pense, ça fait un peu gore tu trouve pas ? Une vraie boucherie là-dedans, c'était pas croyable ! D'ailleurs tous les mecs de la police ont gerbé en débarquant, et après, y'avait une de ces odeurs, là, j'étais plus capable !

Le dieu digéra ce qu'elle venait de lui dire. Elle avait été forcée de tuer son petit ami pour protéger l'Aether. Plus il pensait à tout ce qu'elle avait traversé et plus il se disait qu'elle était parfaitement apte à être gardienne de l'entité extraterrestre.

-       Et pis c'est pour ça que j't'aimais pas, au début, ajouta-t-elle en se calmant un peu. Parce que tu lui ressembles beaucoup et que ça me faisait mal, juste là.

Elle pointa son cœur, puis ancra son regard dans le sien.

-       Pourquoi ça fait mal ? demanda-t-elle d'un ton presque implorant. Pourquoi à chaque fois que je pense à lui ça me fait mal ? Pourquoi à chaque fois que je pense à ceux que j'aimais, ce que j'ai vécu, je souffre ? Pourquoi la douleur peut pas disparaître comme ça ?

Il n'eut pas le temps de répondre qu'elle enchainait avec la crise d'existence.

-       J'ai des pouvoirs. J'ai des dizaines de défauts, quasiment aucune qualité. Je suis un danger ambulant, qui sème la mort et le malheur sur son passage. Tout le monde me hait et je suis forcée d'haïr tout le monde, où sinon je les vois crever. Qu'est-ce qui me rend différente d'eux, hein ? Pourquoi on me considère pas comme ces monstres qui attaquent les innocents ?

-       Parce que peut importe ce que tu vas dire ou faire, tu es et resteras humaine, affirma-t-il sérieusement. Tu as une conscience, des sentiments, et c'est ce qui te rend si différente de ces gens là. Tu n'es pas comme eux, Aryane, et tu ne le seras jamais.

De nouveau, les larmes coulèrent sur les joues de l'adolescente, mais c'étaient des larmes de douleur. Pourtant, elles disparurent bien vite, et la jeune fille retrouva son sourire dans la seconde suivante.

-       J'ai tué bien d'autres personnes, affirma-t-elle. Des gens innocents. Des hommes, des femmes, des p'tits vieux, des adolescents, des enfants. Toute les sortes, toutes les tailles, tous les âges. Ils étaient ce qu'on peut appeler des dommages collatéraux, en quelque sorte. Des sacrifices nécessaires pour me débarrasser des connards qui m'collaient au cul. Et jamais personne ne savait que c'était moi qui avais causé ce carnage, qu'ils étaient tous morts par ma faute. Je m'en suis toujours voulu, et un jour, j'en pouvais plus. Alors, j'me suis placée un gun sur la tempe. Je sais pas c'qui m'a retenu c'te jour là, mais je suis prête à parier qu'y a plein de monde qui regrettent que j'lai pas fait. Ça aurait causé moins de problèmes si j'm'étais tuée, pas vrai ?

-       Ne dit pas ça, grogna le dieu en serrant les poings.

-       Viens pas m'dire le contraire, Tête de Chèvre, ricana Aryane. Je suis un monstre volant qui contrôle l'électricité et qui tue tout le monde ou presque. Stark est sans doute le seul avec assez d'intelligence pour me voir telle que je suis vraiment.

-       Ne dit pas ça, répéta Loki.

-       J'suis qu'une erreur, t'aurais dû m'laisser crever dans l'ravin tantôt, acheva-t-elle.

-       NE DIT PAS ÇA ! hurla le dieu.

Elle sursauta et, d'un coup, se remit à pleurer. C'est pas sérieux, grogna mentalement Loki en s'approchant. Elle se laissa tomber par terre. Il s'agenouilla donc près d'elle dans le but de la relever et de la ramener à l'intérieur mais, sans qu'il n'ait pu faire quoi que soit, elle se jeta dans ses bras. Elle pleurait, la tête contre son épaule, le visage enfoui dans son cou. Les larmes eurent tôt fait de détremper sa veste quand elle se mit à renifler.

-       Tout mais pas ça, supplia le dieu à voix basse.

Mais ses prières furent vaines et bientôt, de la morve bien verte rejoignit les gouttes salées qui tâchaient le vêtement de notre pauvre Loki. Ils restèrent ainsi prostrés sur le sol pendant un temps indéterminé, jusqu'à ce qu'Aryane s'endorme contre lui. Il grogna un peu, puis fit mine de la soulever. Pourtant, alors qu'il allait s'y mettre, des voix et des rires se firent entendre, et six hommes sortirent du bar-hôtel. Ils semblaient un peu saoul, aussi le dieu se méfia-t-il. Il finit par se relever, Aryane dans les bras, les deux sacs sur les épaules, et se dirigeait vers l'hôtel d'en face lorsque les hommes le virent. Des bouteilles vides à la main, ils se dirigèrent vers lui d'un air menaçant, voulant sans aucun doute en découdre pour absolument aucune raison. Loki laissa donc tomber les sacs et Aryane (oui, il la laissa tomber par terre) et se prépara à les recevoir si jamais ils lui cherchaient des ennuis. 


Ah ah, j'ai adoré ce chapitre et je sens que je vais adoré écrire les prochains également. Bisoux!

Ennuis en vue!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant