Trois jours plus tard, Aurélien était déjà de retour à L'Embuscade. Il le savait car il le voyait en ce moment-même dans les bras de Julien – ce dernier ayant sa main sur la nuque du plus jeune pour l'attirer à lui – et entourant fortement le taille de ce dernier de ses bras. Il regardait la scène qui se déroulait à quelques mètres à peine de lui avec confusion quand il sentit Claude lui donner un coup de coude dans les côtes pour le ramener sur Terre.
« Guillaume, arrête de baver, un peu. Ça en devient sacrément ridicule. Et surtout, plus si discret.
— Qu-Quoi ? bégaya-t-il en se tournant vers son ami assis à ses côtés avant de percuter ses paroles. Mais tu vas arrêter un peu de te faire des films, Claude ? Y a absolument rien entre Aurél et moi. Rien, tu m'entends. C'est un ami, à la limite. Un simple ami. En tout cas, j'aimerais bien qu'il le devienne. On a encore le droit d'avoir des amis que je sache, non ? Ou bien c'est interdit maintenant ?
— Oh, ça va, arrête de faire ta drama queen un peu. Je comprendrais que tu aies décidé de virer ta cutie après que Chloé t'aie jarté, hein. Je juge pas.
— Putain, mais c'est quoi que tu comprends pas dans décision commune ? T'es sourd ou t'es débile ?
— Bah ni l'un ni l'autre, mon pote. Et puis c'est pas une tare, hein, de s'être fait tèj. Regarde-moi, combien de filles m'ont jeté à la poubelle rien que ces dernières an–
— Mais ferme-là ! Ferme-là, Claude, putain ! s'emporta-t-il alors. Je ne veux pas parler de Chloé, tu le comprends ça ?! Ni à toi, ni à personne ! Merde ! »
Claude lui lança un regard déboussolé, peu habitué à des crises telles de colère venant de lui, et il se leva bruyamment, les pieds de sa chaise raclant contre le plancher, attirant tous les yeux dont ceux d'Aurélien sur lui. Celui-ci lui lança un regard hésitant, paraissant un peu inquiet, et il sentit sa mâchoire se serrer en le voyant le regarder ainsi, toujours dans les bras de son copain. Merde. Manquait plus que ça, tiens, pensa-t-il distraitement avant de tourner les talons, en direction de la sortie du bar. Il avait envie de rentrer chez lui maintenant.
***
« Guillaume, attends...! »
Il s'arrêta dans la rue en entendant la voix du plus jeune dans son dos. Il ferma les yeux, sentant sa mâchoire se serrer malgré lui, et il se retourna dans sa direction en l'entendant marcher jusqu'à lui.
« Qu'est-ce... Qu'est-ce que t'as...? lui demanda le plus jeune en lui lançant un regard inquiet, tout en restant à une distance raisonnable de lui et il lui jeta un regard las, n'ayant aucune envie de s'énerver contre lui aussi.
— Je n'ai pas envie d'en parler, Aurél.
— Tu... Tu en es sûr ? Je sais que je suis peut-être pas la personne la mieux placée par rapport à toi mais... ça m'a beaucoup aidé de parler avec toi la dernière fois, alors... si tu le veux, tu peux aussi me parler ? Si c'est ce dont tu as besoin...? »
Il resta silencieux un moment, dévisageant le plus jeune dans la pénombre, la rue étant seulement faiblement éclairée par un unique réverbère, puis poussa un petit soupir blasé :
« En effet, j'ai vu ça. Ça a l'air d'aller mieux avec Julien.
— Je... Je me suis excusé... Je sais que j'avais dit que tu avais raison mais...
— Aurél, bordel ! s'exclama-t-il en l'entendant lui dire ça. Pourquoi tu t'es excusé, merde ! T'avais pas à le faire ! »
Aurélien sursauta devant son emportement et il le vit lui lança un regard effrayé, les yeux écarquillés de peur :
« Pou-Pourquoi tu t'énerves contre moi, Guillaume...?
— Non, je... Je suis désolé, Aurél, dit-il en faisant un pas vers ce dernier, s'arrêtant en le voyant reculer devant lui. Vraiment, excuse-moi. C'est juste que... je pensais qu'on s'était mis d'accord tous les deux sur le fait que tu n'avais rien à te reprocher.
— Je... Je sais... Mais ça a été plus fort que moi... balbutia Aurélien d'une petite voix. Je ne supportais plus de le voir me regarder comme ça... J'ai pas tenu...
— Comme ça comment ? Comment il te regardait ?
— Avec un regard... de dégoût. Et aussi... blessé. C'est mon copain, Guillaume, alors si je lui ai fait du mal en quoi que ce soit, même si je moi je ne trouve pas...
— Arrête, Aurél. Il te manipule. Ton Julien, il arrête pas depuis le début. Il te traite comme de la merde, même moi j'ai remarqué ça et ça fait même pas deux semaines que je suis arrivé. »
Aurélien lui lança alors un regard choqué à ces mots, un air véritablement blessé sur le visage. Il hésita à s'excuser, mais le plus jeune fut le plus rapide cette fois-ci :
« Je ne te permets pas, Guillaume. Tu n'as aucun droit de juger mon couple, tu m'entends ? Tu as le droit d'être énervé, d'accord, mais ne t'en prends pas à moi pour ça. Ou à Julien. Je ne te permets pas. J'ai voulu être gentil et venir te parler parce que c'est ce que tu avais fait pour moi il y a quelques jours, mais si c'est comme ça que j'en suis remercié, alors je laisse tomber. Je m'étais trompé sur ton compte. Peut-être que tu as connu une histoire d'amour parfaite toi, mais sache que tout le monde n'a pas cette chance, et ça ne veut pas dire que ces histoires sont vouées à l'échec. Alors maintenant, je vais te laisser tranquille vu que c'est ce que tu as l'air de réclamer. Je m'excuse de m'avoir introduit dans ta vie privée. Au revoir et bonne nuit. »
Il resta bouche-bée devant la tirade du plus jeune, l'observant tourner les talons et s'éloigner sans savoir que dire pour le rattraper. Qu'est-ce qui lui était passé par la tête pour lui parler comme ça ? Il avait vraiment fait de la merde, pour changer.
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Fiction OrelxGringe - Un simple ami.
FanfictionGuillaume rencontre Aurélien dans le bar de son enfance et entre eux, le courant passe aussitôt.