Partie 13 - La fuite.

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« Eh, Aurél... Oh, arrête-toi...! »

Il attrapa le plus jeune par le poignet quand il réussit à le rattraper et celui s'immobilisa, sans jamais se tourner vers lui. Lorsqu'il était entré dans le bar ce soir-là, il s'était dirigé vers le bar pour aller saluer Aurélien comme tous les autres soirs. Cependant, cette fois, ce n'était pas comme les autres soirs. Il avait vu le plus jeune relever le visage de ce qu'il était en train de regarder, caché derrière le bar, et celui-ci s'était tourné vers lui comme s'il avait alors ressenti sa présence alors qu'il se dirigeait vers lui. Il lui avait sourit, mais Aurélien avait seulement écarquillé les yeux à sa vue, avant de détaler en direction de la porte qui menait à la cour intérieure du petit bar. Il avait aussitôt froncé les sourcils, piqué par cette réaction de sa part, et l'y avait suivi en pressant le pas pour le rattraper. En passant la porte, il l'avait vu en train de se diriger vers la porte qui menait sur la rue et il avait alors pressé le pas afin de le rejoindre avant qu'il ne passe cette dernière. Il l'avait appelé à multiple reprises et Aurélien avait fait la sourde oreille, augmentant sa confusion :

« Regarde-moi, Aurél. Qu'est-ce que tu as ? » dit-il doucement et il sentit le plus jeune trembler, ayant toujours sa main autour de son poignet.

Ce dernier baissa la tête d'un air résigné et il l'amena à se retourner, Aurélien ne montrant plus aucune résistance.

« Eh... Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi tu as quitté le bar comme ça ? Pourquoi tu me fuis ? Parce que c'est bien moi... que tu fuis, n'est-ce pas ? »

Aurélien ne répondit rien, gardant la tête baissée au sol, et il le regarda d'un air inquiet, se demandant ce qu'il pouvait bien avoir.

« Aurél, regarde-moi... » demanda-t-il et il n'attendit pas sa réponse avant de relever son visage en glissant sa main sous son menton.

Le plus jeune se laissa faire, mais tourna la tête sur le côté lorsqu'il lui eut relevé le visage, et il fronça les sourcils de nouveau.

« Aurél, qu'est-ce que t'as...? lui dit-il doucement en venant passer une main dans ses cheveux longs pour les lui dégager de devant le visage avant d'arrêter tout mouvement en apercevant sa joue. Qu'est-ce que... Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? »

Aurélien avait une grande trace rouge sur la joue droite et il frôla cette dernière de ses doigts, n'osant pas le toucher. Le plus jeune lui lança un regard suppliant à ce contact, aussi minime fut-il, et il plongea ses yeux dans les siens, si sombres.

« Aurél, dis-moi ce qu'il s'est passé. C'est quoi cette marque sur ta joue ? Et pourquoi tu as fui ? Tu ne voulais pas que je la vois ? Qui t'a fait ça ? Est-ce que c'est J–

— Guillaume, j'en peux plus, le coupa brusquement Aurélien et il écarquilla les yeux en le voyant se mettre à pleurer soudainement.

— Q-Quoi ? Non, non... Ne pleure pas... Dis-moi ce qu'il se passe, je te promets de t'aider, hein...

— Non... Je ne peux pas, sanglota le plus jeune en se reculant, faisant ainsi glisser son poignet de sa main. J'ai déjà... trop fait de conneries... comme ça... À cause... À cause de toi... De moi... De ce que je...

— Aurél ? De quoi tu parles ? dit-il précipitamment en se rapprochant de lui, cherchant à le toucher de nouveau, mais celui-ci ne se recula que de plus belle. 

— Julien... Il ne me regarde plus... comme avant... balbutia Aurélien à travers ses sanglots et il fronça les sourcils, se demandant si c'était pour ça qu'il pleurait.

— Aurél, ça ne s'est pas arrangé entre vous ? Est-ce que vous avez parlé tous les deux ? Je croyais que ça allait mieux. À sa fête pourtant, vous sembliez proches...

— Non... bredouilla le plus jeune en secouant la tête et il l'attrapa par l'avant-bras pour l'empêcher de s'enfuir plus qu'il ne l'avait déjà fait. Il ne me regarde pas... comme toi tu me regardes...

— Moi ? s'étonna-t-il alors en l'entendant dire cela. Comment... Comment je te regarde, Aurél ?

— Guillaume, est-ce que je m'imagine tout ça ? Est-ce que je me fais des films ? Vraiment ? lui demanda Aurélien et quand il fronça les sourcils, celui-ci se mordit fébrilement la lèvre inférieure, les larmes coulant toujours sur ses joues.

— De... De quoi tu parles, Aurél ? Qu'est-ce que tu imaginerais ? Je ne comprends rien...

— Je croyais... que c'était réciproque. Est-ce que je me trompe ? lui demanda Aurélien en lui lançant un regard implorant avant qu'il ne le voit soudain le regarder d'un air désespéré.  Je parle de ça, Guillaume. »

Avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, Aurélien fit un pas dans sa direction et il le vit se pencher vers lui. Il le sentit alors déposer ses lèvres sur les siennes, maladroitement, et il en eut le souffle coupé. Les mains d'Aurélien étaient à présent fermement agrippées à sa veste en jean pour le tenir contre lui et il écarquilla les yeux, ayant du mal à comprendre ce qu'il était en train de se passer. Aurélien était en train de l'embrasser. Réellement. Sur la bouche. Aurélien, qui avait un copain. Celui-là même qui était le gérant du bar dans lequel il se trouvait en ce moment précis. Et alors que lui était...

« Aurél, arrête, dit-il en le repoussant alors. Ce n'est pas bien. Tu es... Tu es avec Julien... Et moi... moi, je suis hétéro.

— H-Hétéro ? répéta le plus jeune en bégayant, le regardant à présent d'un air hésitant, et il aurait sourit en apercevant la jolie couleur pourpre présente sur ses joues s'il n'était pas autant embarrassé.

— Oui, bien sûr, Aurél. Je suis hétérosexuel. Je ne peux pas répondre à tes sentiments.

— Alors... Je m'étais vraiment fait des films ? Tu ne... ressens rien... pour moi...?

— À part... de l'amitié... Non, je suis désolé, dit-il alors qu'il sentait une drôle de chaleur prendre possession de son bas-ventre en disant cela. Je te considère comme un ami, Aurél. Un simple... ami. »

Lorsqu'il dit ça, il vit le plus jeune se figer comme s'il se rendait soudain compte de son erreur. Celui-ci fixa un point sur son torse et il vit alors des larmes s'échapper avec force de ses yeux, le forçant à fermer ces derniers.

« Aurél, Aurél, je suis désolé... Ne pleure pas... s'exclama-t-il en se ruant sur lui et celui-ci le repoussa, le faisant tituber légèrement sur ses jambes.

— Ne me touche pas. Je t'en supplie, ne me touche pas. Va-t-en, Guillaume. Je suis tellement ridicule...

— Non, Aurél, s'il te plaît. Tu n'es pas ridicule, arrête...

— Pars, Guillaume ! S'il te plaît ! »

Il hésita un moment, mais devant l'air désespéré du plus jeune il se résigna à accepter sa demande. Il ne savait pas vraiment ce qu'il faisait, mais il sentit ses pieds l'entraîner loin de lui, hors de la cour intérieure et du petit bar, le guidant jusqu'à chez lui. Quand il s'arrêta dans la rue plusieurs longues minutes plus tard, ce qu'il venait de se passer le submergea tout à coup et il se prit la tête entre les mains avant de pousser un juron dans la nuit :

« Putain...! Merde ! »

Aurélien venait de lui avouer ses sentiments. Alors qu'il sortait encore avec Julien. Et lui, tout ce qu'il avait trouvé à répondre à ça était qu'il ne pouvait pas l'aimer car il était hétéro. Mais la vérité, c'était qu'il avait ressenti une explosion dans son cœur à l'instant même où Aurélien avait posé ses lèvres sur les siennes. Et cette sensation, jamais il ne l'avait ressentie auparavant, pas même avec Chloé.

Fiction OrelxGringe - Un simple ami. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant