Partie 15 - Les excuses.

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« Aurélien... »

Le plus jeune se tourna vers lui quand il l'appela et il le vit écarquiller légèrement les yeux, paraissant surpris de toute évidence de le voir. Lorsque ses amis avaient dit qu'ils allaient se commander des bières au bar en arrivant, il leur avait proposé d'y aller pour eux. Il avait besoin d'une excuse pour se retrouver avec le plus jeune, seul. Matthieu et Ablaye lui avaient lancé un regard étonné avant que ce dernier n'exhale un petit rire désabusé : il a raison, Claude, alors ? Il n'avait pas eu le temps de lui demander ce qu'il voulait dire par là car Matthieu lui avait dit d'y aller en lui souriant. Vas-y, oui, Guillaume. Demande-lui deux bières blondes s'il te plaît, comme d'habitude. Alors il s'était levé afin de se diriger vers le bar, réfléchissant à toute allure aux mots de ses amis et se donnant ainsi mal au crâne. Qu'est-ce que ça voulait dire ça encore ? Ces regards et ces sous-entendus. Est-ce que eux aussi étaient du même avis que Claude ? C'était vraiment n'importe quoi.

« Guillaume...? » murmura Aurélien en lui lançant un bref regard inquiet avant de se tourner à nouveau vers la personne qu'il était en train de servir.

Il l'observa tendre sa boisson à l'homme devant lui et prendre l'argent que ce dernier lui donnait en retour avant de le remercier en souriant doucement. L'homme tourna les talons pour s'éloigner et Aurélien se tourna alors vers lui de nouveau, lui jetant un regard incertain.

« Qu-Qu'est-ce que tu veux ? lui demanda Aurélien en balbutiant et il s'approcha de lui en voyant qu'il ne le faisait pas lui.

— Mm... Deux bières, déjà... Pour Matthieu et Ablaye. Et te parler aussi, dit-il en lui souriant doucement. Est-ce que... ça va ? »

Aurélien le regardait d'un air inquiet et il le vit hocher la tête en silence.

« Aurél... Vraiment. Est-ce que tout va bien ?

— Tu viens... de m'appeler Aurél... bredouilla le plus jeune et il haussa les sourcils en l'entendant dire ça.

— Quoi ?

— Tu... Ce soir... C'est la première fois que tu m'appelles Aurél... balbutia le plus jeune et il vit avec surprise qu'il avait les larmes aux yeux. C'est la première fois... de la soirée... »

Il fronça les sourcils et se rendit compte en cherchant dans ses souvenirs qu'il avait raison. Inconsciemment, quand il lui avait parlé tout à l'heure à table, il l'avait appelé Aurélien. Et encore à l'instant, quand il était venu lui parler. Ce qu'il ne faisait absolument jamais avant. Avant qu'il ne l'embrasse et qu'il lui dise de partir. Il comprit alors que c'était ça cette lueur de tristesse qu'il avait vu un peu plus tôt dans ses yeux quand il lui avait répondu.

« Je... Oui, désolé, je m'en rend compte à présent... Je ne sais pas pourquoi j'ai–

— Est-ce que tu m'en veux, Guillaume ? le coupa Aurélien et il lui lança un regard étonné à cette question.

— Quoi ? Pourquoi je t'en voudrais ?

— Arrête... Tu sais très bien pourquoi... Parce que je t'ai... embrassé, murmura Aurélien en détournant un instant le regard. Je n'aurais pas dû le faire ce soir-là et... Je ne sais pas quoi dire, j'ai tellement honte de moi...

— Honte ? répéta-t-il alors qu'il sentait son bas-ventre le chauffer soudainement en se rappelant de cette soirée. N-Non, tu n'as pas à avoir honte. C'est moi qui suis désolé... de ne pas... pouvoir répondre à tes sentiments. »

Aurélien lui lança un regard incertain à ses mots avant qu'il ne voit un voile de tristesse passer devant ses yeux :

« Non, c'est moi... Je n'aurais pas dû te crier dessus. Ni te demander de partir. Je n'en avais pas le droit, tu n'avais rien fait de mal. J'ai vraiment honte de comment je me suis comporté avec toi.

— Tu n'as pas à avoir honte, Aurél. Je te jure, dit-il doucement. Est-ce que... je peux venir te voir derrière le bar ?

— P-Pourquoi ? bégaya Aurélien en lui lançant un regard inquiet et il sourit doucement à ça.

— J'aimerai te prendre dans mes bras. Pour te prouver... que tout va bien, entre nous. »

Aurélien hésita en entendant son explication avant de hocher doucement la tête et il contourna le bar pour le rejoindre derrière. Il vit le plus jeune lui lancer un petit regard incertain et il se pencha alors pour le prendre dans ses bras. Il le sentit se tendre contre lui au contact et il sourit doucement en fermant les yeux.

« Tu m'as manqué tu sais ? »

À ça, il sentit Aurélien frissonner contre lui, avant qu'il ne l'entende se mettre à sangloter, ce qui lui brisa le cœur.

« Oh, Aurél, ne pleure pas... Je ne t'en veux pas, je te jure que je ne t'en veux pas, hein... Je t'apprécie toujours, hein... Je veux toujours être ton ami, je te promets... »

Il sentit Aurélien s'effondrer en larmes quand il lui dit cela et il déposa un baiser précipitamment sur son cuir chevelu en glissant une main derrière sa nuque. Il fit en sorte de se tourner dos à la foule afin qu'Aurélien soit un tant soit peu caché de la vue de tous. Mais la vérité, c'est qu'il s'en foutait de l'opinion des autres à présent. Aurélien avait besoin de lui et c'est tout ce qui lui importait.

Fiction OrelxGringe - Un simple ami. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant