« Ramène-moi chez toi, s'il te plaît. »
Il bugua en entendant Aurélien lui demander cela une heure à peine plus tard. Il était en train de discuter avec Matthieu et Ablaye debout dans le salon quand il avait senti quelqu'un lui attraper le poignet avec douceur. En se retournant, il avait été surpris de voir Aurélien, les larmes aux yeux, et celui-ci lui avait lancé un regard implorant quand leurs yeux s'étaient croisés avant de lui dire cela.
« P-Pardon ? bégaya-t-il et il entendit le plus jeune pousser un petit sanglot à ça.
— S'il te plaît, Guillaume. Ramène-moi chez toi. Je ne veux pas rester ici.
— A-Attends, Aurél... Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » lui demanda-t-il d'un air inquiet en voyant qu'il était sur le point de s'effondrer en larmes.
Le plus jeune ne répondit rien, se contentant de le regarder de ses grands yeux tristes, et il se sentit alors une main se poser sur son épaule. Il fut surpris de voir que c'était celle de son ami Matthieu en se retournant et celui-ci lui lança un regard entendu :
« Fais ce qu'il te demande, Guillaume. Ça a l'air sérieux. »
Il hocha la tête en déglutissant et se retourna vers Aurélien qui le regardait encore, des larmes coulant à présent sur ses joues :
« Ok, ok, Aurél... Je te ramène chez moi, d'accord ? Tout va bien aller, je te promets... Viens avec moi. »
Aurélien renifla avant de hocher la tête et il le dévisagea tristement en voyant l'expression de pure détresse qu'il avait maintenant sur le visage. Qu'est-ce qui pouvait bien s'être passé, bordel ?
***
« Aurél, qu'est-ce que tu fais, bordel ? »
Il resta figé sur place en voyant Aurélien complètement nu et immobile quand il entra dans le salon après être allé lui chercher un pyjama dans sa chambre. Il l'avait ramené chez lui et lui avait dit qu'il allait lui préparer le canapé pour la nuit, afin qu'il puisse dormir confortablement, Aurélien refusant toujours de lui dire ce qu'il s'était passé pour qu'il réagisse ainsi. Aurélien lui jeta un regard larmoyant et il s'approcha de lui lentement, complètement hypnotisé par son corps. Il était tellement... magnifique. À ce moment précis, alors qu'une chaleur bien familière maintenant faisait son apparition dans son bas-ventre, il comprit qu'il était foutu et qu'il s'était menti à lui-même depuis le début. Bien sûr qu'Aurélien lui plaisait. Et pas seulement comme un simple ami. Ce n'était pas seulement sa personnalité qui lui plaisait, mais son corps aussi. Et cela lui apparut soudain comme une évidence alors qu'Aurélien était nu devant lui.
« Qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu fais...? balbutia-t-il de nouveau, ayant tout le mal du monde à ne pas parcourir son corps du regard tandis qu'il se tenait à moins d'un mètre de lui.
— Est-ce que... je ne te fais vraiment pas envie ? lui demanda d'une petite voix Aurélien en lui lançant un regard suppliant et il déglutit à sa question, luttant pour ne pas détourner le regard. Guillaume, répond-moi... Est-ce que vraiment... je ne t'attire pas...?
— Je... Si... balbutia-t-il alors qu'il sentait ses joues se mettre à le chauffer petit à petit. Je dois avouer... que si, Aurél. Mais... je suis hétéro... Tu le sais, merde, je te l'ai déjà dit... Je ne pourrais pas... répondre à tes sentiments...
— Ce n'est pas grave, Guillaume... Si tu le veux... On peut très bien coucher ensemble sans s'occuper de ça. Des sentiments... Ce n'est pas important...
— Au-Aurél, ce n'est pas bien... bafouilla-t-il alors qu'il sentait Aurélien poser ses mains sur sa ceinture après s'être rapproché de lui. Tu as un copain... Ça ne se fait pas...
— Tu veux parler de Julien ? Tu sais ce qu'il fait en ce moment-même ? lui demanda Aurélien et il secoua la tête en fronçant les sourcils. Non ? Alors je vais te le dire. Il est en train de sauter une fille quelconque à la soirée. Je le sais, je les ai vus quand j'ai voulu aller me laver les mains après être allé aux toilettes. Alors tu vois... Il n'a pas vraiment de leçon à me donner.
— Quoi ? Tu as vu Julien baiser une fille dans la salle de bains de Claude ? s'exclama-t-il, choqué, et il vit Aurélien hocher la tête alors qu'il le sentait défaire tout à faire sa ceinture. Attends, arrête...
— Pourquoi tu ne veux pas coucher avec moi, Guillaume ? se mit à sangloter Aurélien quand il attrapa ses poignets avec douceur pour l'empêcher d'aller plus loin. J'en ai besoin, s'il te plaît... Et je ne ferais pas ça si je n'étais pas persuadé que tu en as envie aussi... »
Il remonta les mains du plus jeune jusqu'à ses yeux, pris d'une soudaine intuition, et il sentit sa gorge se serrer en voyant des traces rouges sur ses poignets :
« Je le veux, Aurél. Mais pas avant que tu me dises la vérité. Répond-moi. Est-ce que Julien t'a frappé ? Ces traces, encore...
— O-Oui, c'est lui bien sûr... avoua enfin Aurélien en secouant la tête. Il est devenu fou de jalousie depuis que je lui ai dit que je pensais avoir des sentiments pour toi... Il n'a pas supporté et... il m'a giflé quand je lui ai dit. Et quand... je lui ai avoué que je t'avais embrassé... il m'a poussé tellement fort du canapé que je suis tombé sur la table basse et me suis fait mal au poignet qui était encore fragile de la fois où Victor me l'a agrippé...
— Et ton absence de cette semaine ?
— Il... Il a pas vraiment aimé me voir avec toi la dernière fois... Alors, je... Il m'a fait ça, dit Aurélien en tournant légèrement le visage pour qu'il puisse voir la trace sur son cou. Et ça... »
Il baissa les yeux en le voyant baisser la tête et il observa les traces rouges sur son poignet en voyant que c'était ce qu'il lui montrait.
« Ce n'est pas normal, Aurél. Je t'avais dit qu'il fallait que tu lui parles, mais je ne pensais pas qu'il te frapperait réellement. Je pensais qu'il voulait simplement te faire peur...
— C'est rien, Guillaume.
— Comment tu peux dire ça, bordel, dit-il en serrant les dents. Il t'a frappé, Aurél. Ce n'est pas rien. C'est grave. Si ça tenait qu'à moi, jamais plus je ne te laisserai seul avec lui.
— C'est rien, répéta Aurélien en lui souriant tristement. Embrasse-moi plutôt, s'il te plaît. »
Il hésita un instant avant d'envoyer balader ses principes et de se pencher pour l'embrasser avec passion. Il se rendit compte en l'embrassant que ça faisait des semaines qu'il rêvait de faire cela, depuis que leurs lèvres s'étaient trouvées la première fois, si ce n'était même avant. Il entendit Aurélien pousser un petit gémissement contre ses lèvres et il posa ses mains sur ses hanches nues avant de venir entourer sa taille de ses bras. Il était si frêle. Il avait l'impression que s'il le voulait, il pourrait le briser. Il sentit Aurélien reposer ses mains sur sa ceinture avant de venir déboutonner son pantalon à l'aveuglette et il retint avec peine un juron de passer le seuil de ses lèvres alors qu'il l'embrassait toujours. Ils allaient vraiment passer à l'acte. Mais qu'est-ce qu'il était en train de faire, bordel ?
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Fiction OrelxGringe - Un simple ami.
FanfictionGuillaume rencontre Aurélien dans le bar de son enfance et entre eux, le courant passe aussitôt.