« Eh, Aurél... C'est bien, ouvre les yeux, mon chat... »
Il sentit une vague de soulagement le submerger quand il vit Aurélien rouvrir les yeux une heure plus tard à l'hôpital. Quand ce dernier s'était évanoui, il l'avait porté à bout de force jusqu'à la sortie du bar par la porte de derrière. Il avait été sur le point de s'écrouler de même quand il avait entendu la voix de son ami Claude l'appeler et en relevant la tête, il l'avait vu en compagnie de Matthieu et Ablaye. C'est alors qu'il s'était effondré en larmes, ses nerfs le lâchant tout à fait en voyant qu'il n'était plus seul pour les sortir de là, et ses amis s'étaient précipités vers lui. Claude avait pris en charge Aurélien, le prenant dans ses bras pour le porter plus facilement, et il s'était effondré en larmes dans les bras de Matthieu et Ablaye. Il avait eu la peur de sa vie à ce moment-là. Ils avaient fait le tour de l'établissement où Matthieu lui avait dit que des ambulanciers et des pompiers se trouvaient à présent, ces derniers étant arrivés quelques secondes à peine avant qu'il ne sorte du bâtiment en feu avec Aurélien. Une fois arrivés là-bas, les ambulanciers avaient aussitôt pris en charge le plus jeune quand Claude le leur avait amené, avant de se tourner vers lui. Il les avait tout d'abord repoussés, protestant qu'il allait bien lui et que c'était d'Aurélien qu'ils devaient s'occuper au plus vite, mais ceux-ci avaient insisté et en voyant qu'ils allaient partir pour l'hôpital, il s'étaient précipité dans l'ambulance pour rester avec Aurélien. Ses amis lui avaient dit qu'ils le rejoignaient direct à l'hôpital et il avait hoché la tête avant de se tourner vers le plus jeune, ce dernier étant la chose la plus importante pour lui à ce moment précis. En arrivant à l'hôpital, un homme en blouse blanche l'avait séparé du plus jeune malgré ses protestations et lui avait fait faire toutes sortes de test pour vérifier son état, avant de le relâcher en lui disant qu'il allait bien. Il l'avait maudit d'avoir pris de son temps pour rien et quand il était revenu dans la salle d'attente pour aller parler à la secrétaire, ses amis avaient été là. Ces derniers savaient déjà le numéro de la chambre dans laquelle Aurélien allait retourner après que les médecins se soient occupés de lui et il les y avait suivi en silence, leur faisant confiance pour le guider jusqu'à lui. Ils avaient attendu Aurélien près d'une heure sans rien dire, chacun ayant peur de briser l'atmosphère pesante qui les entourait en parlant, avant que deux infirmiers n'entrent dans la chambre avec le plus jeune sur un brancard. Il les avait regardé d'un air ailleurs le poser sur le lit avant d'attraper sa main de la sienne et avait vu du coin de l'œil Matthieu se lever pour aller parler aux infirmiers, lui n'étant de toute évidence pas prêt de le faire. Seul Aurélien comptait pour lui à ce moment-là. Et maintenant qu'il l'avait retrouvé, sain et sauf, il n'allait plus le lâcher. Matthieu était revenu avec des nouvelles dix minutes plus tard, leur disant qu'Aurélien allait bien même s'il était probable qu'il ait quelques séquelles dans les prochains jours comme du mal à respirer ou de la toux pour évacuer le restant de fumée qu'il avait inspiré. Tout allait bien à part ça.
« Eh, mon p'tit chat... murmura-t-il à l'intention du plus jeune qui le regardait à présent d'un air hésitant et il vit du coin de l'œil Claude se tourner vers lui pour lui lancer un regard étonné. Tu me reconnais ? Tu nous reconnais ?
— Guillaume...? Et... Claude ? Ablaye, Matthieu...?
— Oui, dit-il en poussant un petit soupir soulagé. C'est bien, Aurél. Comment tu te sens ?
— Je... J'étais à L'Embuscade... Je voulais voir Julien pour lui parler, balbutia le plus jeune en fronçant les sourcils, semblant se perdre dans ses souvenirs. Je voulais lui dire... tu sais... Ce dont on a parlé... Que... je n'étais plus heureux avec lui, qu'il me faisait peur à présent et que je n'avais plus envie qu'on sorte ensemble...
— Oui, je sais, on en avait parlé la dernière fois. Mais je t'avais proposé de venir avec toi, Aurél. Pour pas qu'une chose pareille arrive justement... Hein, tu te rappelles ? murmura-t-il en portant sa main à sa joue pour caresser cette dernière du bout des doigts.
— O-Oui, je sais... Mais je me suis dit... que c'était quelque chose que je devais faire seul. Que je devais l'affronter pour tout le mal qu'il m'avait fait... Alors je lui ai donné rendez-vous à L'Embuscade en lui disant que j'avais quelque chose à lui dire... Et quand je lui ai dit que je voulais rompre... Il m'a aussitôt parlé de toi, il m'a dit qu'il savait très bien que c'était pour toi que je le quittais, que jamais je n'aurais ne serait-ce qu'imaginer rompre si je ne t'avais pas rencontré... J'ai essayé de lui dire qu'il se trompait, que ça aurait été pareil avec ou sans toi, que c'était parce que lui se comportait mal avec moi... Qu'il me faisait peur, me frappait quand il était en colère ou bourré, et il a pas supporté que je lui dise ça.
— Aurél... entendit-il Ablaye dire dans son dos, son ami visiblement choqué par ce qu'il entendait.
— Il a tourné les talons et j'ai pensé qu'il s'en allait, mais je l'ai vu attraper une bouteille de whisky derrière le bar et j'ai essayé de m'enfuir, mais il a été plus rapide et m'a rattrapé. Il m'a cogné avec la bouteille et je suis tombé par terre, sanglota Aurélien et il le prit alors dans ses bras en se tournant vers Claude pour lui jeter un regard effrayé. J'ai essayé de le repousser, mais il m'a frappé de nouveau et je me suis évanoui à un moment donné. J'ai eu tellement mal. Et quand je me suis réveillé... Je ne voyais plus rien parce que tout était en flamme à mes côtés et j'ai essayé de trouver la porte d'entrée avant de penser à t'appeler en n'y arrivant pas... J'ai eu tellement peur, Guillaume... lui dit Aurélien en poussant un sanglot terrorisé et il déposa un baiser sur son cuir chevelu en le serrant plus fort dans ses bras.
— Tout va bien, mon chat. Je suis là, maintenant. Les gars sont là aussi. Je te jure qu'on va le trouver et l'arrêter. Il a essayé de te tuer là, c'est très grave. Il va se retrouver en prison.
— Il ne te touchera plus, Aurél, entendit-il Matthieu dire au plus jeune dans son dos. Je te le promets, on y veillera personnellement. »
Il sourit doucement en entendant son ami dire cela et il entendit Aurélien renifler dans son cou, paraissant un tant soit peu soulagé. À ses côtés, Claude était complètement silencieux et il lui jeta un regard en coin, étonné. Il vit alors une aura de pure colère transpirer de chaque pore de son ami, le faisant frissonner. Il ne savait pas ce qu'il avait en tête, mais ça ne s'annonçait pas bon pour Julien. Et c'était tant mieux.
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Fiction OrelxGringe - Un simple ami.
FanfictionGuillaume rencontre Aurélien dans le bar de son enfance et entre eux, le courant passe aussitôt.