Partie 12 - La fête.

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« Aurél ? Eh... »

Il vit le plus jeune sursauter légèrement quand il le rejoignit sur la terrasse de chez lui, cette dernière menant au salon où la fête se déroulait. Aurélien lui lança un bref regard inquiet avant de le reconnaître et il vit ses traits se radoucir légèrement, un petit sourire triste s'inscrivant alors sur ses lèvres.

« Qu'est-ce que tu fais là tout seul ? Tu avais besoin de prendre l'air ? lui demanda-t-il en s'avançant vers lui et le plus jeune le regarda d'un air hésitant avant de hocher la tête doucement.

— Oui... J'avais un peu trop chaud à l'intérieur, j'avais besoin de sentir le souffle du vent sur ma peau un peu... »

Il lui sourit doucement en l'entendant lui dire ça dans un murmure et resta un instant immobile à l'observer en silence avant de le voir se mordiller fébrilement la lèvre inférieure, signe qu'il y avait quelque chose qu'il voulait sûrement lui dire mais n'osait pas.

« Aurél...? À quoi tu penses ? Est-ce que je peux savoir ? »

Aurélien sembla peser le pour et le contre dans sa tête, se demandant s'il devait lui dire à quoi il pensait, avant qu'il ne le voit relâcher doucement sa lèvre.

« Pourquoi... tu me l'as pas dit ? l'entendit-il alors lui demander et il fronça les sourcils en le voyant lui lancer un regard larmoyant.

— Te le dire ? Quoi donc ?

— Que c'était ton anniversaire, aujourd'hui...

— Quoi ? s'exclama-t-il, étonné de voir qu'il était au courant. Comment tu–

— C'est Claude qui me l'a dit. Avant-hier, quand je l'ai invité à la fête... J'ai failli tout annuler, mais je me suis dit que c'était trop tard. Tout le monde était déjà au courant et toi... toi tu n'as rien dit quand je t'ai proposé cette date. Pourquoi, Guillaume ?

— Je... Parce que ce n'est pas important, Aurél. Je m'en moque de fêter mon anniversaire, hein, essaya-t-il de le rassurer et il fit un pas en avant en voyant Aurélien se passer une main sur les yeux, essayant visiblement de retenir ses larmes. Eh, Aurél... C'est une simple date, j'en ai rien à faire. Vraiment. Aurél, pourquoi tu pleures, qu'est-ce qu'il y a ?

— Je suis désolé... Je suis juste... fatigué. Et triste. Je ne sais pas pourquoi... Pourtant, je n'ai aucune raison de l'être... Aucune...

— Eh, viens-là. Viens. »

Il réduisit la faible distance qui restait entre eux deux et l'attira à lui, le prenant doucement dans ses bras. Le plus jeune se laissa faire, bien qu'il le sentit se tendre contre lui, et il le sentit trembler doucement contre lui :

« Désolé... Je suis désolé, Guillaume...

— Tout va bien, tout va bien... Ne t'excuse pas, Aurél. Ça ne me dérange pas, reste là un peu... »

Aurélien ne répondit rien et il remonta une main jusqu'à sa nuque, glissant ses doigts dans ses cheveux pour les lui caresser avec douceur. Il le sentit frissonner de nouveau et il sourit doucement, avant de venir déposer un petit baiser sur son cuir chevelu en fermant les yeux. Pourquoi est-ce que tu pleures, Aurel ?

***

« Guillaume ? C'est vraiment toi ? »

Il détacha son regard du plus jeune qui était à présent blotti contre Julien sur le canapé, le bras de ce dernier par-dessus ses épaules pour le serrer à lui, en entendant quelqu'un l'appeler sur sa gauche et il fronça les sourcils en apercevant une jeune fille brune. Celle-ci ne lui disait rien. Pourtant, la jeune fille lui lança un regard malicieux et il la vit s'approcher de lui d'un air séducteur, ce qui le fit se mettre sur ses gardes aussitôt :

« Euh... Attends, on se connaît ? dit-il en reculant, mettant ses mains devant son torse pour l'empêcher de s'approcher plus de lui, et la jeune fille s'arrêta avant de lui lancer un regard surpris.

— Si on se connaît ? Voyons, Guillaume. On a couché ensemble, tu ne te souviens pas ? C'est Julien qui m'a proposé de venir à la soirée en m'entendant dire à mes amies que j'avais entendu que tu étais de retour et que j'aimerais bien te revoir. »

Il tourna alors la tête vers ce dernier et, alors que Julien ne semblait pas se rendre compte qu'il le regardait à présent, il vit Aurélien tourner la tête vers lui, comme s'il avait senti son regard. Il plongea ce dernier dans les grands yeux sombres du plus jeune et celui-ci lui jeta un regard surpris, avant qu'il ne le voit lui offrir un petit sourire intimidé. Il se sentit fondre à ce sourire et une douce chaleur fit son apparition dans sa poitrine, l'enveloppant un instant dans une bulle de bien-être. C'est alors qu'il sentit une main se poser sur son torse et, au même moment, il vit le sourire qui était alors sur les lèvres d'Aurélien disparaître.

« Guillaume, tu m'écoutes ? entendit-il la voix de la jeune fille lui dire et il se tourna vers elle brusquement, l'ayant complètement oublié en se perdant dans sa contemplation d'Aurélien.

— Je... Désolé. J'ai décroché, dit-il avant de reculer pour que la main de la fille glisse sur son tee-shirt. Comment tu t'appelles déjà, tu as dit ?

— Clara, répondit la jeune fille en levant les yeux au ciel. Je vois que ça ne te fait rien de savoir que j'avais envie de te revoir.

— Mm... Je ne voudrais pas te manquer de respect, Clara, mais... Cette époque est révolue pour moi. Ça ne m'intéresse plus de coucher à gauche à droite.

— C'est à cause de Chloé, n'est-ce pas ? Elle t'a forcé à te ranger, soupira Clara en croisant les bras par-dessus son ventre. À devenir un petit copain modèle. Et tu as fait tout ce qu'elle voulait tellement tu étais amoureux d'elle.  Jusqu'à la suivre à Paris.

— C'est vrai. Chloé m'a fait changer. Mais c'est une bonne chose. Et pour Paris, c'est moi qui l'y ai suivie, elle n'avait rien demandé, répondit-il en fronçant les sourcils.

— Et regarde où ça t'a mené. Trois ans pour ça, pour revenir au point de départ, revenir à Caen. Ça n'en valait pas le coup, vraiment.

— Clara, tu n'as pas à décider ce qui en valait le coup ou pas pour moi, dit-il en fronçant les sourcils, de plus en plus irrité par le comportement de la jeune femme. C'était une période importante de ma vie. Ça m'a appris beaucoup de choses, tu sais. »

Clara lui lança un regard étonné avant d'exhaler un petit rire, semblant choquée par son discours :

« Ok, comme tu veux... Tu as bien changé, Guillaume. Je ne crois pas que j'apprécierai coucher avec ce nouveau toi. T'es devenu beaucoup trop sérieux à mon goût. Allez, à la prochaine, je vais retrouver mes amies maintenant. Je ne leur dirais pas, pour pas qu'elles soient déçues. »

Guillaume regarda la jeune fille s'éloigner d'un air blasé, se demandant comment il avait bien pu coucher – ou peut-être même sortir – avec une fille comme elle à l'époque. Il secoua la tête, puis se passa une main sur le visage, avant de se tourner de nouveau vers le canapé où était assis Aurélien. Il fut surpris de voir qu'il avait disparu, Julien étant toujours là quant à lui, riant avec ses amis. Où est-ce qu'il avait bien pu aller ? Il n'eut pas le temps de se poser plus de questions qu'il sentit un bras s'abattre sur ses épaules.

« Guillauuuume !! Tu planes ou quoi ?? entendit-il une voix lui gueuler à l'oreille et il jeta un regard confus à son ami Claude en l'apercevant alors. Tu viens avec nous, ma biche ?! »

Un fin sourire fit son apparition sur son visage devant la connerie de son ami qui était déjà complètement bourré et il leva les yeux au ciel avant de hocher la tête :

« Allez. Je te laisse me guider, Claude. Allons-y. »

Claude lui offrit alors un large sourire à sa réponse et il le sentit l'entraîner avec lui à travers la foule, son bras ne quittant jamais ses épaules. Dans un coin de sa tête, une petite voix lui demanda où se trouvait Aurélien, mais il choisit de l'ignorer pour le moment. Le plus jeune avait le droit de vivre sa vie tranquille lui aussi. Il se reverrait bien assez tôt.

Fiction OrelxGringe - Un simple ami. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant