Partie 8 - La crise de larmes.

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1 semaine plus tard.

« Aurél ? »

Le plus jeune releva la tête en l'entendant l'appeler et il lui offrit un petit sourire embarrassé en voyant le regard surpris que lui lança le plus jeune en l'apercevant. Celui-ci resta une seconde paralysé, les yeux braqués sur lui, avant qu'il ne voit ses traits se radoucir et ses yeux s'humidifier :

« Guillaume...?

— Eh... Tout va bien ? lui demanda-t-il d'un air soucieux en voyant qu'il semblait sur le point de pleurer. Qu'est-ce que tu as ?

— Je... N-Non, rien... Je suis juste... surpris de te voir. Surpris... mais content. »

Il tourna la tête pour regarder ses amis derrière lui, assis autour d'une table à plusieurs mètres de là, et il vit Matthieu hausser les sourcils en le fixant, comme pour lui demander s'il lui avait parlé, oui ou non. Cela faisait maintenant une semaine qu'il n'était pas revenu à L'Embuscade, en partie parce qu'il avait été énormément occupé, mais aussi à cause de leur dispute de la semaine dernière. Il avait beaucoup trop d'égo pour reconnaître qu'il avait eu tort, mais à présent il se rendait compte à quel point il avait agi idiotement avec Aurélien, réagissant de manière complètement disproportionnée. Il lui avait gueulé dessus, et pour quoi ? Parce que ce dernier s'était inquiété pour lui après l'avoir vu s'engueuler avec Claude et était venu lui parler. Et qu'il avait osé lui parler de Chloé quand il avait voulu répondre à ses piques sur son couple avec Julien.

« Je... Oui, j'étais occupé, dit-il simplement et il vit Aurélien lui lancer un regard hésitant, comme s'il avait du mal à le croire.

— Vraiment ? Est-ce que ce n'est pas plutôt... que tu ne voulais plus me voir ? balbutia le plus jeune et il sentit son cœur se serrer dans sa poitrine en l'entendant lui demander ça, les larmes aux yeux. Parce que je t'ai... crié dessus...? Je suis tellement désolé, Guillaume.

— Hein ? Non, non, ne t'excuse pas, Aurél. C'est complètement de ma faute si on s'est disputé, dit-il précipitamment et quand il posa sa main sur celle du plus jeune sur le bar, celui-ci sursauta légèrement. Je n'aurais jamais dû te parler comme ça. Je n'aurais pas dû critiquer ton couple, je suis pas à ta place, qu'est-ce que j'y connais après tout ? Excuse-moi.

— Non, c'est moi, Guillaume. Ça m'a piqué que tu dises ça sur Julien et moi, mais je n'avais aucun droit de te parler comme ça. Ni de te parler de ta relation avec Chloé. Je ne la connais même pas cette fille... Je te demande pardon...

— Aurél, écoute-moi, d'accord ? dit-il doucement en pressant légèrement sa main par-dessus le petit bar sur laquelle cette dernière était posée. Ce qu'il y avait entre cette fille et moi... Chloé. Ce n'était pas parfait, loin de là. Je ne suis pas une référence en matière de couple et c'est bien pour ça que je n'aurais jamais dû te dire ce que je pensais du tien.

— Mais tu... C'est parce que Claude t'a parlé d'elle que tu t'es énervé contre lui, non ? lui demanda Aurélien en lui lançant un regard hésitant et il repensa à sa dispute avec son ami. Alors...

— Oui, c'est vrai. Parce que j'avais cru que c'était la bonne et du coup, ça a été particulièrement dur de tourner la page... Mais c'est pas juste à cause de ça non plus, hein, dit-il en pensant à quand Claude avait commencé à lui parler du plus jeune à présent devant lui et comment il voyait qu'il le regardait.

— Ah bon ? Tu lui en veux pour autre chose aussi ? lui demanda Aurélien en lui lançant un regard inquiet et il secoua la tête, un petit sourire sur les lèvres.

— Je ne lui en veux pas, Aurél. Plus, en tout cas. C'est mon meilleur ami, je peux pas rester longtemps énervé contre lui de toute manière, tu sais...

— Et... Et moi...? Tu m'en veux vraiment plus ? Tu es sûr ? lui demanda Aurélien en lui lançant un regard hésitant et il secoua la tête avant de glisser ses doigts doucement dans ses cheveux pour les lui dégager du visage, oubliant complètement qu'ils n'étaient pas tout seuls.

— Non, bien sûr que non. Je te l'ai dit, si je ne suis pas venu c'est seulement parce que j'étais occupé. J'ai trouvé un appart et il m'a fallu du temps pour tout déménager de l'appart de Claude à mon nouveau chez moi. C'est ça la raison de mon absence, vraiment.

— Vraiment, vraiment ? Tu me le jures ? lui demanda Aurélien en lui lançant un regard larmoyant et il hocha la tête en souriant.

— Bien sûr, Aurél. Je te le promets, répondit-il, attendri par sa tournure de phrase, Aurélien lui faisant ainsi penser à un enfant. Vraiment.

— Je suis soulagé, alors, dit Aurélien en se mettant alors à sangloter, le surprenant grandement. Ça m'a fait de la peine qu'on se dispute. Je voulais pas... pas avec toi... Parce que je t'apprécie beaucoup. Même si on se connaît pas encore énormément... Et après... après, je ne te voyais plus revenir, alors je me suis dit que tu devais m'en vouloir. Énormément. Pour ne même plus venir rejoindre tes amis au bar, à cause de moi...

— Non... Non, Aurél... Ce n'était pas à cause de toi... Je suis vraiment désolé que tu aies pu pensé ça... Ne serait-ce qu'une seule seconde... »

Quand il se rendit compte qu'Aurélien était à présent en larmes, ne s'arrêtant plus de pleurer, il jeta un regard par-dessus son épaule pour faire un signe de tête à Claude qui parut comprendre son message.

« Aurél, pourquoi tu pleures ? Il y a quelque chose que tu ne me dis pas, non ? Je vois bien que ça ne va pas. Est-ce que tu veux bien me suivre ? Pour qu'on parle un petit peu tous les deux ?

— N-Non, je ne peux pas, balbutia Aurélien à travers ses sanglots. Julien va se fâcher si je quitte mon poste...

— Claude va te remplacer, ok ? Il l'a déjà fait quand tu étais blessé, alors il sait comment la caisse marche. Et si Julien demande où tu es, on inventera quelque chose. Il trouvera rien à redire, d'accord ? »

Aurélien lui jeta un petit regard hésitant et il pressa sa main pour l'inciter à accepter. Le plus jeune se mordit alors la lèvre et quand il le vit hocher la tête, un grand sourire s'inscrivit sur ses lèvres.

« Mon appart, ça te va ? Il est pas très loin. Et je te promets de te ramener après. »

Aurélien hocha la tête et il lâcha sa main pour le laisser maître de ses mouvements. Il le suivit des yeux jusqu'à ce qu'il soit à ses côtés, puis se tourna vers son ami pour lui lancer un regard entendu, regard auquel Claude répondit en lui faisant un clin d'œil ce qui le fit lever les yeux au ciel. Alors, il posa délicatement sa main sur le dos d'Aurélien pour l'entraîner hors du bar et une petite chaleur fit son apparition en lui en le sentant se laisser faire, le laissant le guider jusqu'au dehors. Aurélien était prêt à lui faire confiance et il allait lui prouver qu'il pouvait le faire sans avoir peur. Parce qu'il n'avait absolument rien à craindre de lui.

Fiction OrelxGringe - Un simple ami. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant