Fiction OrelxGringe - Un simple ami.

Partie 9 - La discussion.

« Je... Je crois que tu as raison. »

Il lança un regard confus au plus jeune qui était présentement assis à ses côtés sur son canapé, une tasse de thé dans les mains et la tête baissée, en l'entendant lui répondre ça. Il venait de lui demander s'il voulait lui parler et lui dire pourquoi il pleurait, lui disant que ça lui ferait sûrement du bien de se confier à lui s'il avait des problèmes.

« Raison ? Par rapport à quoi ?

— Je... Par rapport à ce que tu m'as dit la dernière fois... Sur... Sur Julien, balbutia Aurélien d'une petite voix et il vit sa jambe gauche tressauter, lui prouvant à quel point il était nerveux à l'idée de parler de ça avec lui. Sur le fait qu'il me parlait... mal... »

Comme de la merde, reformula-t-il dans sa tête en se rappelant des mots qu'il avait utilisés précisément la dernière fois.

« Quelque chose s'est passé, Aurél ? Entre vous deux ? lui demanda-t-il, inquiet. Est-ce qu'il t'a fait une remarque ? Ou... autre ?

— N-Non... Pas vraiment... bredouilla le plus jeune avant de relever la tête, plongeant ses yeux si sombres dans les siens. Mais... Depuis que tu m'as dit ça... Je fais plus attention quand il s'adresse à moi et... j'ai remarqué qu'il me parle mal...

— Tu ne t'en étais jamais rendu compte auparavant ? lui demanda-t-il en posant doucement sa main sur son avant-bras et Aurélien sursauta au contact.

— N-Non, jamais... Claude me l'avait déjà fait remarquer mais... Je lui avais dit qu'il se trompait, que c'était une fausse impression... Mais hier soir... On s'est encore disputés et... il a levé la main sur moi. J'ai cru qu'il allait me frapper... Ça m'a fait peur et je me suis rendu compte tout à coup que ce n'était pas la première fois qu'il faisait ça, pour me faire taire.

— Te... frapper ? Ou menacer de te frapper, Aurél ? demanda-t-il en fronçant les sourcils en l'entendant dire ça et il se mit à caresser doucement son avant-bras sans même s'en rendre compte.

— Je... Non... Julien ne m'a jamais frappé mais... c'est vrai que ce n'est pas la première fois qu'il me menace, que ce soit dans ses gestes ou dans ses paroles... Je m'en rends compte maintenant... Il me regarde plus... comme avant... »

Il vit le plus jeune lui lancer un petit regard hésitant en disant cela et il se demanda s'il y avait un message caché dans ces mots. Il resta ensuite un instant silencieux, enregistrant les paroles du plus jeune, avant de l'amener à se tourner vers lui en tirant doucement sur son avant-bras.

« Eh, regarde-moi... Il n'a absolument pas le droit de faire ça, Aurél. Il n'a pas à jouer avec ta peur, ni te menacer.

— Je sais, Guillaume... Mais je ne m'en rendais pas vraiment compte avant qu'il agissait comme ça avec moi... Ça ne m'a percuté que lorsque tu me l'as fait remarqué la semaine dernière. Je me rappelle m'être dit que si Claude n'était pas le seul à le penser alors peut-être ça voulait dire qu'il avait raison au fond... Ça fait des semaines que c'est tendu entre nous... Je ne sais pas quoi faire. C'est mon copain et je l'aime, dit alors Aurélien et il fut surpris de sentir son cœur se serrer dans sa poitrine en l'entendant dire ça. Mais en même temps... Ça me blesse qu'il agisse comme ça avec moi...

— Tu devrais lui en parler. Lui dire que tu a compris son petit jeu avec toi et que ce n'est pas normal. Lui dire tu n'es pas d'accord pour qu'il se comporte comme ça. Il n'a pas le droit de te menacer dès que vous vous disputez pour prendre l'ascendant sur toi. Tu me promets de lui en parler, Aurél ? »

Le plus jeune lui lança un regard hésitant, un air inquiet sur le visage, et il glissa ses doigts dans ses cheveux pour les lui caresser un court instant :

« Il vaut mieux que tu lui parles avant que ça dégénère, Aurél. Tu comprends ? N'attends pas qu'il te frappe réellement pour dire quelque chose, d'accord ? Je n'ai pas envie d'avoir à te ramasser à la petite cuillère. »

Il vit une lueur de peur passer dans les prunelles sombres d'Aurélien, mais il eut aussi l'impression d'y lire de la surprise. Est-ce que ça l'étonnait autant que ça ce qu'il lui disait ?

« Aurél. J'ai envie d'être ton ami. Au même niveau que Claude et les gars, d'accord. Tu veux bien ?

— Je... Mais Claude n'est pas mon ami, bafouilla Aurélien en lui lançant un regard étonné. Encore moins Matthieu et Ablaye. Je les connais à peine...

— Oh, Aurél... Je pense qu'ils sont bien plus tes amis que tu ne le penses, lui sourit-il en secouant doucement la tête. Mes potes t'apprécient énormément, je te jure. Est-ce que tu veux bien me laisser devenir ton ami, moi aussi ?

— Je... Oui, bien sûr. Bien sûr que j'aimerais être ami avec toi, Guillaume. Mais...

— Alors, c'est parfait, dit-il dans un sourire alors qu'une douce chaleur commençait à se propager dans son bas-ventre. On est amis à présent, Aurél. Et en tant qu'ami, je t'en conjure, fais attention à toi. Tu me le promets ? »

Aurélien hocha doucement la tête, un air toujours hésitant sur le visage, et il se remit à caresser ses cheveux tendrement sans jamais lâcher son regard. Il voulait être son ami, parce qu'il s'en rendait compte à présent : Aurélien devenait de jour en jour de plus important pour lui.