Le 13 Juin 2019, la vie d'Emilia s'effondre.
Sa femme vient de décéder au front.
Seule face à sa tristesse, avec deux enfants très jeunes à élever, Emilia perd pied. Comment peut-elle continuer à vivre dans un monde où sa femme n'est plus ?
Pour Ash...
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Je sors de mon premier rendez-vous au centre en replaçant mes lunettes de soleil sur mon nez. Appuyée sur ma béquille, j'atteins rapidement le parking où m'attend Andrea. La soeur d'Emilia s'est proposée pour passer me chercher et me ramener puisqu'elle passe l'après-midi là-bas. Adossée à sa voiture, elle me fait signe lorsque j'approche et m'ouvre la portière après m'avoir fait la bise.
- Alors, ça s'est bien passé ? demande-t-elle.
- Oui, très bien. Merci d'être passée me prendre.
- C'est normal, je vais chez Em' de toute façon.
Le trajet est plutôt plaisant, Andrea a la parole facile et ne me laisse pas le temps d'en placer une, ce qui pour le coup m'arrange. Cette séance m'a un peu démoralisé. Quand je vois l'étendue des efforts que je vais devoir fournir pour aller mieux, j'ai envie de me terrer sous ma couette.
Lorsqu'on pénètre dans la maison, Lesley court vers nous en criant. Il saute dans les bras de sa tante, ravie de la revoir. Emilia m'a déjà dit à quel point ils étaient proches, apparemment, quand Andrea est là, Lesley ne voit plus qu'elle. Et, effectivement, je constate que le petit garçon monopolise l'attention de sa tante en ignorant tout ce qu'il se passe autour de lui.
Je traverse le couloir jusqu'à ma chambre et me laisse tomber sur mon lit en balançant ma béquille plus loin. Cet objet et son insupportable cliquetis à chaque pas m'insupportent.
Les bras étalés sur les côtés, je garde le regard rivé sur le plafond en soupirant. Je n'ai pu faire même pas la moitié des exercices proposés par mon kinésithérapeute à cause de la douleur et de la rigidité de mon corps. J'ai l'horrible impression de ne plus être capable de faire des choses simples pour lesquelles j'excellais avant.
Ne serait-ce que courir, j'en suis incapable maintenant. Dire que j'ai toujours été la première dans ce sport. C'est lassant de voir à quel point ma courte carrière en tant que militaire à ruiner ma vie.
Deux coups frappés contre ma porte me tirent de mes pensées.
- Oui ?
- C'est Emilia. Je peux rentrer ?
- Je t'en prie.
La blonde s'engouffre dans ma chambre et s'adosse contre la porte refermée.
