Elijah
La tête à deux doigts d'exploser, je lutte pour garder les yeux ouverts. La migraine qui me torpille les yeux et les neurones tape aussi fort qu'une gueule de bois. J'aurai préféré en avoir une, ça dure moins longtemps.
Plongé dans le noir et dans le silence total, j'hésite à me taper le crâne contre les murs pour ne plus avoir à subir l'entorse de mon cerveau. Je paye le choc émotionnel de ces derniers jours, trop bien. Au moins, j'évite l'autre sorcière et sa tête de furoncle chevelu qui lui sert de mec. Je m'attendais à quoi au juste ? Qu'elle tombe direct dans mon pieu sans ciller ? Abruti.
Affalé sur mon canapé comme un phoque sur la banquise, j'évite de bouger pour ne pas que ça pulse encore plus dans ma boîte crânienne. Mon estomac est totalement vide, je peux rien garder quand je suis dans cet état. Une vraie loque. Je suis sûre qu'elle serait contente de me voir douiller comme ça. Non, elle s'en fout royalement. Elle est avec son mec de merde. Ça devrait pas me gonfler comme ça, elle a le droit de faire sa vie. Sans moi.
Ruby a laissé des fruits avant de partir, je me suis fait engueulé parce que je voulais pas qu'elle reste. Pourquoi faire ? Je suis pas de bonne humeur et mon caractère charmant est aussi doux que du papier à poncer. Il est juste exacerbé à pleine puissance. Adorable.
Je vacille entre sommeil et douleur. Quelque chose d'habitués chez moi. Trop de tension dans le corps, trop de trucs qui remuent mes souvenirs. Trop de tout. La nuque raide, les yeux prêt à sortir de leurs orbites, je suis en pleine forme. Deux jours que je supporte, encore deux ou trois et je serai complètement rétabli. Je crois. Je sais pas et je m'en fous.
Dormir. Juste dormir pour que la douleur s'arrête. Ça me paraît une bonne idée, ouais. Dormir. Ne plus penser, ne plus rien ressentir. Un pied stratosphérique. Si l'enculé qui cogne contre les murs ne s'arrête pas, je le buté. La violence des coups se répercute en onde de douleur dans ma tête. Bordel, je vais tuer la tête de bulot qui se croit chez sa mère. Ça va pas faire un pli.
À contrecœur, je me lève péniblement de mon canapé. J'ai très peu d'équilibre et une nouvelle torpille vient s'écraser dans mes rétines. Je manque de tomber plusieurs fois avant de trouver l'origine du lâcher de bombes. Je vais l'atomiser. Déverrouiller ma porte d'entrée est encore pire. Le bruit des engrenages qui tournent, le cliquetis des clefs, putain de bordel de merde. Faut que je pense à remercier ma mère pour m'avoir forcé à faire des stages de merde pour gérer ma colère, j'éclate plus rien vu c'est mon cerveau qui le fait rien que pour moi.
- Non, il est pas mort. Quoique vu sa tête, j'hésite. Je te rappelle.
Et j'ai une crise d'hallucinations aiguës. Qu'est-ce qu'elle fout là, putain ? Même mon cerveau a gelé deux secondes avant de me vriller de nouveau. Je me retiens sur le montant de porte. Elle se précipite pour me retenir. Je délire, c'est officiel.
- Tu fais pas semblant.
- Tu veux m'achever ou quoi ? Tu défonce ma porte, et maintenant tu me gueule dessus ? Sors de chez moi.Je recule pour ne pas qu'elle me touche, parce que c'est pire. Je perds l'équilibre et me casse la gueule. Elle m'a même pas rattrapé cette connasse sans cœur. Au lieu de ça, elle s'accroupit un sourire en coin sur ses lèvres en forme de cœur. C'est intolérable, elle a pas le droit de faire ça.
- Pour que tu me reproches ton agonie ? Rêves pas trop.
- Tu m'as déjà tué, qu'est-ce que ça peut bien te foutre ?L'instant d'après, je sombre. Un black-out total et sa voix qui m'appelle au loin. Ouais, j'agonise.
Je suis bien là, c'est doux et frais. La fusion nucléaire dans mon cerveau est un peu plus supportable. Dans le noir complet, pas un bruit pour me torturer. L'exploit d'être monter jusqu'à ma chambre et de m'être couché dans mon lit est phénoménal. Et je me souviens que je me suis écroulé dans mon entrée. À cause d'elle.
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Au creux de Nous
RomanceIl était une fois, il y avait une fin... Ce dernier tome commence six ans, presque sept, après les événements du dernier tome. - Six ans, c'est long, Yuna. - Ça dépend de quel point de vue on se place. - Du mien, pourquoi j'irai me faire chier avec...