Petit aparté !
Désolée encore une fois pour ce laps de temps relativement long. Saches que ce n'est pas délibéré de ma part. C'est juste que ça ne vient pas quand je le voudrais. Le fameux syndrome de la page blanche ? Peut-être.
Rassures toi, je ne lâcherai pas. D'ailleurs, tous tes votes et coms me redonne une motivation de dingue. Je les relis régulièrement et je me dis que je te mérite pas 😭😭😭😭
Bref, je te laisse ici, et je te laisse savourer ce chapitre ❤️
Yuna
L'odeur unique et familière des hôpitaux. Un mélange particulier d'odeurs humaines, de médicaments, de produits d'aseptisation. Cette odeur unique qui révulse les trois quarts de la planète, m'apaise. Ce n'est pas bizarre du tout, chacun son odeur préférée après tout. Dan a été opéré hier de son poignet hier, je viens juste m'assurer que son traitement est bien mis en place, parce que je suis son médecin. Et aussi, parce que l'établissement m'a proposé un poste sur mesure. Deux à trois jours par semaine. En tailleur sur le sol en lino de l'hôpital, je parcours pour la énième fois son dossier. Ne rien laisser au hasard. Surtout pas en médecine.
Le bruit des brancards, les bips des machines, les allers et venues de cette fourmilière. Une chance que la journée soit calme. C'est rare et l'hôpital souffle un bon coup dans ces moments là. Comme à mon habitude j'ai posé les feuilles sur le sol en arc de cercle pour avoir une vue d'ensemble. J'aime bien, c'est limpide. Si tu pouvais le faire avec ta caboche émotionnelle, McKinley, on ne serait pas dans les ronces aujourd'hui. Qu'elle est drôle ma voix intérieure. Ce n'est pas aussi simple. Ça ne l'est jamais.
Je déguste ma merveilleuse gueule de bois sans l'exprimer à voix haute. Parce que ça ne servirai pas à grand chose, et surtout, parce que je suis ancrée dans ma réalité. Le concret, le solide. Je suis en proie à un choix déjà réfléchi seulement, Elijah me fait douter de celui-ci. Ce connard arrogant puant venu des égouts putrides. Il fallait qu'il joue au con, son jeu préféré, c'était plus fort que lui. Je lui ai rappelé que je sais jouer aussi. Et je me paye un mal de tête carabiné. Vraiment merci, rebut de l'humanité.
Il y a onze jours, il s'est battu. Pas un combat de boxe réglementé, ni même un combat de rue. Un combat clandestin. Ce qui aurait pu passé, même si je sens encore la résonance des coups qu'il a pris comme si c'était moi qui les encaissaient. Chaque coup, chaque heurts, chaque choc, ont fait trembler mon âme entière. Il s'est laissé démolir sans bouger. La peur, non. La terreur que j'ai ressenti à le voir se laisser tabasser est gravée à jamais dans mes os. Son sourire empestant la condescendance quand il se faisait défoncer la tête, sa posture nonchalante et son air mutin de connard que je hais tellement.
Les larmes qui luttaient derrière mes orbites mortifiées par la scène, priant pour que ça s'arrête. Qu'il se bouge enfin, qu'il riposte. Merde, Eli ! Il l'a fait, évidemment, une fois que mon âme a fini par éclater en particules de regret, d'incompréhension et cette passion absurde qui me pousse vers lui. Quand j'ai débarqué dans le vestiaire après sa victoire, parce que oui, il a gagné, le choc de ses ecchymoses et de ses coupures n'était rien. Rien du tout. Absolument insignifiant par rapport à la bousculade violente qui a suivi.
Le perdant a déboulé de nulle part, me projetant contre un coin de table. Je n'ai pas pu esquiver ni ralentir le choc. Le souffle coupé, une douleur absolument intolérable au niveau de mon ventre. Je ne parviens pas à me souvenir de son visage, une constellation de petit point noir et de blanc brouillait ma vue. Un bourdonnement infâme dans les tympans, et les cris tout autour de moi. Je n'avais rien vu venir. Rien du tout. Même maintenant, j'essaie de comprendre ce qu'il s'est passé.
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Au creux de Nous
RomanceIl était une fois, il y avait une fin... Ce dernier tome commence six ans, presque sept, après les événements du dernier tome. - Six ans, c'est long, Yuna. - Ça dépend de quel point de vue on se place. - Du mien, pourquoi j'irai me faire chier avec...