Elijah
Dire que je la déteste, est un putain d'euphémisme. Mais ça me motive aussi. Chaque fois qu'elle est là, je fais en sorte de la frôler, de la déstabiliser. Rien à foutre que son mec soit là. Il n'existe pas, alors qu'elle est bien réelle, elle. Ancrée dans ma réalité et dans mes veines. Tous les trucs de merde que j'ai pu faire par le passé, que je fais encore parce que je suis pas un enfant de cœur non plus. C'est pour elle. Putain.
Je suis bien conscient de la chance qu'elle m'a donné, et si j'ai dégueulé dessus à un moment, je lui serai toujours redevable. Comme un putain de croyant qui adule une divinité de merde. Bah c'est moi. Une tragédie.
Le régime branlette n'améliore pas mon humeur. Il suffit que j'y repense ou que son regard croise le mien, et je suis à la limite d'exploser mon boxer. Une ligne fine entre amour et haine qui nous définie depuis le début. Je pose les mains en plein milieu d'un orage quand je la touche. Une électricité, une nervosité que j'ai jamais ressenti ailleurs. Je suis une victime dans cette histoire. On repart samedi, après une énième réunion et un gala à la con. C'est dans deux jours. Deux jours de torture.
Jouer avec mon cœur et ma queue ne lui suffit pas. Il faut qu'elle joue avec ma tête dans une guerre psychologique où je ne capitule pas. Parce qu'elle s'est laissé aller. Et qu'elle a flippé. Dire qu'elle veut pas de moi et qu'elle me déteste, d'accord. On sait qu'elle ment et qu'il serait peut être temps qu'elle l'admette. Ça serait tellement simple de passer à autre chose, de lâcher l'affaire. Évidemment que j'y ai pensé. Mais son regard brûlant dans le gymnase, ses cheveux sous mes doigts et sa façon de bouger sur moi, me reviennent en pleine tête.
Fidèle à sa froideur, elle ne laisse rien transparaître. Son gugus à son bras ne remarque même pas qu'elle se force à sourire. Putain. Aucune lumière dans ce regard bleu clair, alors qu'il brillait comme une étoile dans mes bras. Qu'est-ce qu'elle fout avec lui ? Il est même pas beau. En toute objectivité, n'importe lequel serait moche à côté d'elle. Sauf moi, évidemment.
Le clou de cette semaine, c'était hier soir. Elle était belle à faire relever un mort. Une combinaison pantalon violette avec un décolleté sorti tout droit de l'enfer. Il s'arrêtait juste au dessus de son nombril. Le contrôle qu'il m'a fallut pour ne pas la prendre contre les canapés de la boîte de merde de son mec de merde. Je vais foutre un procès au cul au mec qui a cousu ce truc pour torture mentale.
Mais elle ne s'est pas contenté de me foutre ses miches sous le nez, non. Elle a dansé aussi. Oh bordel, qu'elle a dansé. Pour bien me faire chier, elle a embarqué ma cousine et mon assistante. Bah voyons. Chaques secondes à la regarder était aussi cruelles que bandantes. Et comme si c'était pas suffisant, son mec est venu me taper la causette. Laisse moi baver et fantasmer sur elle en paix, connard de merde.
- Elle va m'achever. Dit-il en souriant.
C'est moi qui vais t'achever, tête de pine. C'est pour moi qu'elle s'est sapée comme ça. Pour me rappeler ce que je ne peux pas avoir. Conneries. On la regarde tous les deux, lui comme un mec normal, moi comme un chien en rut alors qu'elle bouge en rythme. Avoir le carré VIP a l'avantage que personne vient te casser les couilles. Personnellement, j'ai très envie qu'elle joue avec les miennes pendant que je tire sur sa queue de cheval.
- Le grand Jaël a bien dû tomber sur un os, un jour. Raconte.
Soit ce mec est sacrément con, soit il ne se doute pas une seule seconde qu'il la déjà perdu. Faisant tourner les glaçons dans mon verre, je lui décroche un clin d'œil et mon sourire en coin. Ruby nous a rejoint et pousse la fille qui s'occupe de l'administratif, Haley, je crois. Je m'en fous.
- J'en peux plus ! C'est du lithium dans leurs veines ?
- J'aurai un mec comme toi, je ne ferai pas ça. Dit l'autre à côté de Ruby.
- Elles dansent, Denise. Respire, ça va bien se passer. Ou rejoins les, ça va te détendre !
VOUS LISEZ
Au creux de Nous
RomanceIl était une fois, il y avait une fin... Ce dernier tome commence six ans, presque sept, après les événements du dernier tome. - Six ans, c'est long, Yuna. - Ça dépend de quel point de vue on se place. - Du mien, pourquoi j'irai me faire chier avec...