Chapitre 21

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Revenus au rez-de-chaussée, Desfontaines, Lescurier, Lenoir, Uther et Irina, en tête, longèrent le couloir à pas de loup, direction la grande salle.

À force d'approcher, des bruits lointains commencèrent à se faisaient entendre, comme des voix psalmodiant parfaitement en cadence.

Le son résonnait à travers le couloir comme une litanie effrayante.

Tous tirèrent leurs pistolets et se cramponnèrent à leur spada en redoublant de prudence.

Desfontaines et Lescurier attirèrent l'attention d'Irina sur les salles adjacentes, qui ressemblaient fortement à celles qu'ils avaient déjà visitées lors de leur précédente incursion.

Grâce à son œil de chat, Irina inspecta chaque pièce, mais les informa que, s'il y avait bien des chaînes fixées aux murs, personne n'y était attaché.

Pour ne pas effrayer ses compagnons, elle préféra s'abstenir de leur révéler le nombre de personnes pouvant potentiellement être attachées là : une trentaine par pièce, au bas mot.

Ils avaient déjà dépassé quatre cellules.

Elle informa seulement Uther de son angoisse, en glissant son poignet entre ses doigts, afin qu'il puisse sentir son pouls et constater comme son cœur battait vite.

Lui-même était déjà nerveux avant cela, car aux battements de cœur de sa compagne semblaient être synchronisées les vibrations de sa deolithe, qu'il sentait depuis un moment à travers sa chemise.

Il guida la main d'Irina dessus, façon de lui confirmer que la menace était bien réelle.

Encore un peu plus loin, ils débouchèrent dans la salle principale, par les gradins – elle ressemblait à un amphithéâtre.

La pièce était illuminée par une étrange lueur verdâtre semblant venir du centre de la pièce, en contrebas de leur position.

En approchant, ils constatèrent rapidement que l'endroit était bondé.

À première vue, il n'y avait pas moins d'une centaine de personnes, toutes prosternées en direction de la curieuse lumière aux jets d'émeraude, que portait au creux de sa main un prêtre au masque horrible.

Ce tableau surnaturel coupa le souffle à Desfontaines, Lescurier, Lenoir, Uther et Irina, qui contemplaient la scène en éprouvant toute la terreur que cela inspirait.

Ils en restèrent figés, le sang leur battant aux tempes à une cadence folle alors que leurs cœurs tambourinaient à tout rompre et que leurs esprits tentaient de repousser la folie qui s'acharnait à tenter de les saisir.

Leur instinct leur hurlait de fuir, mais leurs jambes refusaient de bouger.

Saisis par la peur, ils ne pouvaient que regarder, comme si les voix sombres et monocordes des fidèles les retenaient, les captivaient.

C'était comme s'ils faisaient un rêve éveillé, ou plutôt un cauchemar.

Comme cette fascination morbide se renforçait en même temps que les secondes passaient, sans s'en rendre compte ils continuaient d'approcher.

Lorsqu'ils sortirent de l'ombre des gradins, la lumière verte se posa sur eux et permit aussitôt au prêtre de remarquer leur présence.

Celui-ci tourna lentement la tête vers eux, afin que les yeux de son masque horrible puissent les observer.

Un son rauque sembla résonner, comme un râle bestial, inhumain.

C'est alors que le prêtre s'assit sur le sol en croisant les jambes, inclina la tête en avant et commença à prononcer des mots qu'ils n'entendirent pas.

Le Cœur, la Foi et le Fer 🏆 (Roman)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant