Chapitre 22

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Une heure plus tard, le groupe pénétrait dans l'enceinte de l'Université.

Il était encore tôt, aussi ils croisèrent peu de monde, à l'exception des quelques gardes en faction, qui les autorisèrent à passer dès qu'ils virent leurs papiers en règle.

Lorsqu'ils arrivèrent au département d'archéologie, Artus utilisa sa clef, puis ils descendirent au niveau des établis d'étude, derrière lesquels se trouvait le bureau du Docteur Milosa.

Les rideaux étaient tirés, mais on pouvait voir un léger filet de lumière s'en échapper.

Chacun tira ses armes et tous approchèrent à pas de loup, Rostand en tête, qui appréhendait avec une grande anxiété ce qu'ils allaient découvrir de l'autre côté.

Ils se plaquèrent de part et d'autre de la porte.

Rostand abaissa le bras lorsque tout le monde fut en place et lui et Uther entrèrent les premiers, pistolets et spada en main, prêts à faire feu.

Une fois à l'intérieur, ils restèrent pétrifiés devant le spectacle qui les attendait, tant et si bien qu'ils en restèrent sans voix, le souffle coupé...

***

La veille, quelques heures après que le groupe ait quitté l'Université.

Comme elle était à présent seule, Milosa en profita pour récupérer les affaires qu'Artus n'avait pu emporter avec lui.

Tout ce travail de recherche était incroyablement précieux, car inédit, aussi elle décida de ranger cela en lieu sûr, au département d'archéologie.

Elle salua les quelques étudiants qu'elle croisa sur le chemin de son bureau, puis elle s'installa et commença à ranger soigneusement tous les feuillets qu'Artus avait entassés dans son dossier de cuir, en essayant d'y mettre un tant soi peu d'ordre.

Elle prit le soin d'y ajouter les notes qu'elle-même avait inscrite pendant qu'Artus leur racontait ce qu'il avait vu dans les souvenirs de Mercurier, relisant tout avec grande attention avant d'entamer le classement.

Le passage parlant de l'assimilation, tel qu'Artus avait décrit le phénomène, lui donna quelques sueurs froides, car elle se prit à imaginer la sensation de son propre esprit dévoré par une entité telle que celles contenues dans les masques horribles.

Ce fut pire encore lorsqu'elle pensa à ce que Kaël lui-même, l'entité la plus puissante, avait dû faire à Chamberlain.

L'image qui lui vint en tête était de se retrouver enfermée dans une pièce sombre, sans fenêtre, de se retrouver dans le noir complet, le néant.

Pas vraiment morte, mais plus en vie non plus.

Elle frissonna.

Puis, comme son esprit glissait vers de multiples réflexions, comme à son habitude, elle fut soudain saisie d'effroi lorsqu'elle réalisa une chose : si Kaël avait assimilé tout le savoir de Chamberlain, alors il était tout à fait possible qu'il décide de supprimer toute trace de l'expédition menée en Tehjanie, pour couvrir ses traces et empêcher les curieux qui auraient dans l'idée de reprendre ce projet.

Cela impliquait également de se débarrasser de toutes les personnes au courant des dernières informations transmises, c'est à dire... elle, entre autres.

Soudain, elle fut prise d'une véritable peur panique, une angoisse à l'idée qu'on allait peut-être envoyer ici quelques assassins pour la tuer, pour la faire taire.

Et comme les autres étaient partis, plus personne ne pouvait la protéger.

Savignin... songea-t-elle avec regret.

Le Cœur, la Foi et le Fer 🏆 (Roman)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant