Le Souffle de Kaëv'ah - Tome 3 : La Piste du Sang-mêlé [Terminé]

Chapitre 5 - Une autre nuit

/!\ Scène de sexe explicite ! Pour les âmes sensibles ou les personnes trop jeunes, je vous conseille de passer votre chemin ! Pour les autres, bonne lecture ! ;) /!\

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A cette déclaration de Yennaël, qu'il avait prononcé d'un ton lourd laissant transparaître une certaine appréhension et quelque chose pesant dans sa poitrine, Richa se retourna vivement vers lui, les yeux plissés en une expression menaçante, manifestant clairement que cette annonce ne lui plaisait absolument pas. Au contraire, elle en était profondément en colère.
Yennaël demandait – exigeait– de lui parler car il en avait besoin ?
Se moquait-il d'elle ou n'avait-il tout simplement pas conscience de l'énormité de la situation ? Etait-il égocentrique à ce point ?
Pensait-il réellement que lui dire qu'il en avait besoin suffirait à ce qu'elle accepte et que son regard pitoyable lui garantirait la compréhension de la jeune fille ?
Si c'était bien le cas, il se fourvoyait grandement car cette tentative de dialogue éveillait en elle une puissante envie de le gifler. C'était tout ce qu'il aurait dû attendre d'elle car c'était tout ce qu'elle était disposée à lui donner et c'était certainement déjà beaucoup trop, plus qu'il n'en méritait, mais il semblait avoir l'orgueil de croire l'inverse.
Pensait-il vraiment qu'elle allait converser tranquillement avec lui, comme si elle ne ressentait plus rien pour lui, comme si ces deux mois avaient suffi à effacer les sentiments qu'elle nourrissait pour lui ?
Ce n'était toujours pas le cas. Même si elle s'était efforcé de les ignorer et de les repousser au fond d'elle, ils avaient lentement gonflé, tapis dans un recoin oublié de son être et ils ressurgissaient violemment à présent que Yennaël se tenait devant elle, embrouillant ses pensées et ses réactions.
Si bien qu'elle s'emportait actuellement alors que, il y avait quelques minutes, elle s'agaçait de l'apparente indifférence du jeune homme et de la manière dont il demeurait distant.
Avait-elle donc raison de s'énerver de la sorte ? N'aurait-elle pas dû être satisfaite plutôt ? Elle ne savait plus comment réagir.
Sa seule certitude était que cette approche de la part de Yennaël éveillait en elle une grande confusion d'émotions, parmi lesquelles elle saisissait seulement la colère et la frustration, plus aisées à traduire et à assumer, pour elle en tout cas.
De toute manière, de quoi Yennaël tenait-il à lui parler ? De l'opération qu'il avait planifié cette nuit mais qu'elle avait fait échouer, comme la dernière fois ?
Se croyait-il véritablement irréprochable à ce point pour pouvoir se permettre de l'accuser de la sorte ?
Elle préférait cependant cette possibilité à une autre qu'elle envisageait et qui lui faisait serrer les poings à se briser une phalange rien qu'à l'imaginer.
Venait-il pour s'excuser de son comportement précédent, de la façon dont il l'avait manipulée en exploitant son état de fragilité et son besoin de réconfort ? Aurait-il eu un tel culot et une pareille hypocrisie ?
Comptait-il réellement faire cet affront à Richa ?
Croyait-il sincèrement que quelques mots accompagnés d'un regard désolé auraient suffi à ce qu'elle le pardonne si simplement, comme si ce qu'il lui avait fait ne représentait pas une douleur qui continuait à la tourmenter ?
Certainement n'avait-il même pas conscience de l'offense qu'il infligeait à Richa, pensant probablement que le but qu'il poursuivait, cette si noble cause pour laquelle il se battait au détriment de ceux qu'ils rencontrait, méritait de lui faire subir une telle injure.
Si c'était bien le cas, elle ne garantissait aucunement de conserver son calme. Jusqu'ici, elle était parvenue à se maîtriser sans laisser exploser son sentiment, prenant sur elle autant qu'elle le pouvait, notamment car elle refusait de se donner en spectacle devant Liam et pour respect envers Esadd et Alerrin qu'elle appréciait, mais, si elle avait entendu le moindre mot d'excuse franchir les belles lèvres de Yennaël, elle n'aurait plus résisté à la colère et, cette fois, elle aurait été capable d'appliquer ses menaces de tantôt.
Les mâchoires contractées, elle fixa le jeune homme avec une expression qui traduisait partiellement toute son animosité et toutes les émotions qui s'entrechoquaient en elle, attendant qu'il prenne la parole, n'allant certainement pas lui faciliter la tâche en l'invitant à s'exprimer, déjà prête à le frapper, pensant connaître le sujet qu'il souhaitait aborder.
Face à ce véritable mur de colère et de sentiments refoulés, Yennaël se sentit encore plus incertain que précédemment.
Hésitant, il se racla la gorge avant de se lancer :