Chapitre 27 -Encore une nuit blanche

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/!\ Chapitre qui évoque certains sévices !!!!! Vraiment, si vous êtes jeunes ou sensibles, abstenez-vous !!! Je ne suis pas responsable de vos choix si vous êtes trop sensibles ! Pour les autres, bonne lecture ! ^^ /!\


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Des poignes solides emprisonnaient chacun de ses membres et l'immobilisaient à terre. Ces doigts s'enfonçaient dans sa chair et imprimaient une énorme pression sur ses os qui lui semblaient se briser sous ces mains.
La douleur était atroce, pas seulement celle causées par les poings qui comprimaient ses poignets et ses chevilles. Il y avait également la paume qui lui écrasait le bas du visage pour l'empêcher de crier ou d'appeler à l'aide et qui l'étouffait à moitié alors que ses poumons réclamaient de l'oxygène sans qu'il n'en vienne, mais il y avait surtout la douleur brûlante dans son ventre.
Elle avait la sensation qu'on l'avait déchirée de l'intérieur et qu'on s'acharnait à écarter les lèvres de la plaie pour l'agrandir toujours plus avec une lenteur insupportable.
Les larmes inondaient son visage encore juvénile et elle aurait voulu hurler pour exprimer toute l'ampleur de sa souffrance et l'extérioriser mais cette main qui se pressait sur sa bouche l'en empêchait cruellement. De toute manière, même si elle avait pu manifester sa douleur de la sorte, elle n'aurait guère pu la faire diminuer, rien n'aurait pu y contribuer.
Elle pressentait que, même si la torture s'était atténué, elle aurait continué à la consumer en se répandant dans chaque parcelle de son corps.
Les coups entre ses hanches étaient si brutaux qu'ils semblaient se répercuter dans l'ensemble de son organisme et remontaient même dans sa gorge, mais, si la nausée ne cessait d'augmenter, la raison principale n'en était nullement ces violentes poussées répétitives.
Elle croyait avoir remarqué que plusieurs s'étaient relayé au-dessus d'elle mais elle ne pouvait en avoir la certitude. Ses paupières fermement closes ne lui permettaient pas de voir qui la violentait de la sorte. Les larmes s'écoulaient pourtant avec intensité de ses yeux fermés qu'elle était incapable de rouvrir. Tout comme elle était également incapable d'affronter la vision des visages extatiques de ceux qui lui faisaient subir une telle infamie.
Chaque détail que lui transmettaient ses sens devenait insupportable, l'odeur musquée de ses agresseurs, les râles qu'ils émettaient ou les encouragements qu'ils poussaient autour d'elle, le contact de leur peau contre la sienne, hérissée de frissons.
Soudainement, comme si la douleur qui la transperçait de l'intérieur ne suffisait pas, quelque chose pénétra dans son abdomen, d'une façon différente de celle qu'elle endurait déjà depuis ce qui lui paraissait être des heures. Des griffes, assez acérées pour sectionner son épiderme délicat sans rencontrer la moindre résistance mais pas encore suffisamment pour trancher nettement la chair, s'enfoncèrent profondément dans son ventre. Elle perçut ses organes se faire déchiqueter avec une impitoyable précision.
Il lui sembla que la main qui se terminait par ces griffes plongea entièrement dans son abdomen mais la souffrance embrumait tellement son esprit qu'elle ignorait si c'était la réalité ou seulement la peur qui la faisait extrapoler.
Son ventre ne fut rapidement plus qu'une plaie béante et du sang remontait dans sa gorge mais elle ne pouvait le cracher, toujours à cause de cette paume, et elle s'étrangla avec.
Elle avait beau chercher à se débattre de toutes ses forces d'adolescente, ses agresseurs étaient bien plus forts et ses membres demeuraient plaqués à terre. Sa voix était tout aussi prisonnière qu'elle.
Son abdomen fut soudainement épargnée mais uniquement pour que la douleur se propage mieux à ses cuisses qui furent labourées de profonds sillons. Le sang s'écoula en se mêlant à celui qui coulait déjà à l'intérieur de ses jambes.
Une bouche humide se colla contre ces blessures pour en aspirer le sang avec des bruits de sucion répugnants.
Abandonnant la lenteur insupportable qui la laissait cruellement percevoir chaque millimètre de chair entamée, les griffes tracèrent soudainement un mouvement ascendant vers sa gorge. Sa poitrine parut se séparer en deux, coupée par les griffes. Sa peau ne résista pas davantage que le tissu fin de sa robe blanche.
D'autres coups semblables creusèrent son torse en diagonale.
A force de tremblements et de sanglots agitant brutalement l'ensemble de son corps, l'un de ses bras échappa à la prise d'un de ses attaquants. Plus par réflexe que dans une action consciente, elle frappa droit devant elle sans viser ni même regarder. Ses phalanges rencontrèrent cependant ce qu'elle identifia comme un nez qui produisit un craquement sonore.
Cette tentative de résistance enragea encore davantage ses agresseurs, si c'était encore possible. Ce ne fut plus seulement sur son corps qu'ils s'acharnèrent mais aussi à son visage. Des griffes s'enfoncèrent sous son épiderme, des dents arrachèrent la chair de ses joues et une partie de sa peau se déchira lorsqu'on la retirait, laissant les os de ses pommettes et une partie de l'arrête de son nez à nu.
La paume s'étant retiré de sa bouche, elle put hurler, plus fort qu'elle n'avait jamais hurlé, à tel point qu'il lui sembla que ses cordes vocales se disloquaient.
Elle aurait souhaité perdre connaissance ou même mourir pour échapper à cette torture qui se prolongeait, pourtant, elle demeurait éveillée et avait parfaitement conscience de chaque blessure qu'on lui infligeait, de tout ce qu'elle subissait. A chaque fois qu'elle pensait que la souffrance avait atteint son paroxysme, qu'elle allait devenir folle, elle se trouvait détrompée de la plus atroce manière alors que toujours plus de coups, de plaies et d'infamie s'abattaient sur elle, et elle hurlait toujours sans discontinuer.
Même en secouant la tête en tous sens, elle ne parvenait pas à échapper à cette effroyable traitement. En revanche, ses paupières se soulevèrent involontairement et elle découvrit les visages de ses tortionnaires.
Au nombre de sept, ils n'avaient rien d'humains. Malgré son état, elle identifia un vampire, un berserker partiellement métamorphosé, une elfe, une dragonne, une naïde, un inccube et un huldre.
Des Humcréas.

Le Souffle de Kaëv'ah - Tome 3 : La Piste du Sang-mêlé [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant