1.5 || Manquement
Mary Collins | 1952
Ce n'était pas possible que tout se passe aussi bien pendant une durée indéterminée. Ce n'était pas réaliste de n'avoir aucun problème. Ce nouveau laboratoire, cette pièce d'expérience, c'était trop beau pour être vrai, en tout cas, c'était trop beau pour être vrai pendant longtemps.
En retournant au sein du laboratoire, Mary retrouve Margaret dans un état lamentable. Quelques semaines à peine après la mise en place de l'atelier, des bocaux de substance ont été volés. Comment et par qui, c'est la question qui se pose dans toutes les têtes ce matin.
- Vous n'avez parlé à personne de la localisation de ce laboratoire, Howard ? Questionne Margaret avec un léger regard accusateur.
- Je vous jure que personne ne sait où il se trouve. Que ce soit le bâtiment ou l'étage. Rétorque Stark.
- Nous sommes censé faire profil bas, que ce soit avec ce laboratoire ou tout simplement avec la SSR. Ajoute Margaret.
- Si personne n'en a parlé, alors on nous a forcément suivit. Déclare Mary au beau milieu du silence qui s'était imposé dans la pièce.Personne ne dit mot, ils savent tous que c'est évident, Mary à raison. Mais chacun a fait attention de ne pas prendre le même chemin pour venir ici, de se camoufler ou du moins de faire passer ça pour une promenade de routine.
La journée passe et après un énième inventaire, l'équipe ne constate aucun autre manquement dans les placards. Howard a également pensé à vérifier les machines, histoires qu'ils ne se fassent pas avoir lorsqu'ils en mettent une en marche. Rien ne manque sur aucun appareil présents dans la pièce, ni même le tout petit microscope posé dans un tiroir au fin fond d'un placard tout poussiéreux.
Une goutte de sueur perle sur le front de Howard tandis que les sourcils de Margaret sont froncés depuis tellement longtemps qu'il vont mettre du temps à redevenir normaux. La jeune femme se tourne subitement vers Mary, un soupçon de choc dans les yeux.
- Mary ? La jeune femme tourne la tête et croise le regard de son ami, elle fronce les sourcils et l'invite à continuer d'un mouvement de tête. Et Tayna ? Les yeux écarquillés Mary se lève de sa chaise.
- Tayna n'est pas comme ça ! S'égosille-t-elle furieuse que l'on puisse accuser sa meilleure amie de la sorte.
- Je ne l'accuse pas Mary, mais, en as-tu parlé avec elle ? Demande Margaret tranquillement.
- Non, elle sait d'ailleurs qu'elle a interdiction de me suivre.
- Et elle vous obéirait sans chercher à comprendre pourquoi ? Mary met un certain temps à répondre, peut-être dix ou vingt secondes.
- Oui. Trop long pour Margaret qui ressent toujours un petit doute. Il y a bien quelqu'un qui a du voir quelque chose non ? Howard, qui jusque là n'avait dit mot, se lève en soupirant.
- On peut toujours demander à Ricker.
- Qui est Ricker ?
- Un homme qui est censé gérer l'entrée du bâtiment.
- On a jamais vu d'homme à l'entrée. Souffle Mary.
- C'est pas une source sûre, je ne dis pas le contraire, mais il faut bien commencer quelque part. S'exclame Howard commençant vivement à perdre patience. Sans ces bocaux on va mettre deux ans à retrouver la composition de la substance !Mettre deux heures à trouver ce Ricker ne donne aucun espoir au petit groupe de scientifique. Cela prouve bien que cet homme, si son métier est bien de gérer la sécurité du bâtiment, ne le fait absolument pas. Alors, retrouver le voleur grâce à sa présence risque d'être compliqué.
- Qu'est-ce que vous avez ? Ronchonne ce fameux Ricker une fois sorti de son trou. L'homme est habillé d'un simple pull gris et d'un pantalon tailleur noir qui semble tâché et son visage ne montre que de l'ennui.
- La nuit du dix au onze, tu as vu quelqu'un de différent entré dans le bâtiment ? Demande Howard comme s'ils étaient amis.
- Tu crois que je me souviens de tout les visages qui entrent ou qui sortent d'ici ? La moitié est camouflée derrière un chapeau bien visé à la limite des yeux. Vous faites la même chose d'ailleurs. Ajoute Ricker leur donnant un regard accusateur avant de reprendre un léger sérieux. Je suis presque toujours dans ce trou. Dit-il en désignant sa chambre de concierge. Je ne sors pas à l'entrée, il n'y en a jamais besoin.
- Vous mériteriez d'être viré Monsieur Ricker. Murmure Mary pensant ne pas être entendu.
- Et vous ne devriez jamais entré là-dedans mais je ne vous dis rien.
- Encore heureux que tu ne dises rien. S'interpose Howard avant de rediriger la conversation sur le sujet principal. Tu n'as vraiment rien vu cette nuit-là ?
- Laquelle déjà ? Demande Ricker mettant les nerfs de Margaret en feu.
- Celle du dix au onze ! Cri-t-elle surprenant ses amis et le pauvre Ricker.
- Elle va se calmer celle-là.
- ELLE va se calmer quand TU lui répondras. Rétorque Margaret sur un ton étrangement calme après son excès. Un léger silence s'abat sur la pièce, mais celui-ci pèse fortement sur Ricker qui subitement semble se souvenir de quelque chose.
- Tous les jours, quand je regarde par ma petite fenêtre, je ne vois que des chapeaux bas et plutôt ternes. Déclare Ricker allant s'asseoir sur la seule chaise présente dans la pièce. Il ferme les yeux et semble essayer de se souvenir de ce qu'il aurait pu voir d'étrange récemment. Mais il est vrai qu'il y a quelques nuit, je ne sais plus si c'est celle du dix au onze, j'ai vu un chapeaux haute forme entré. J'ai rien dit parce que je trouvais qu'il était très élégant avec ses petites talonnettes.
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ᵐᶜᵘ 𝙍𝙖𝙫𝙞𝙫𝙚𝙧 𝙇𝙖 𝙁𝙡𝙖𝙢𝙢𝙚 » ᵀᵉʳᵐᶤᶰᵉ́ᵉ
Science Fiction___ Au cœur de la guerre, alors que le dernier ami qui lui restait s'est engagé dans l'armée, son inactivité commençait a lui peser. Mais avec la guerre vient la perte, la tristesse, l'inquiétude, l'impatience et la solitude. ___ Un chapitre par se...