ᵐᶜᵘ 𝙍𝙖𝙫𝙞𝙫𝙚𝙧 𝙇𝙖 𝙁𝙡𝙖𝙢𝙢𝙚 » ᵀᵉʳᵐᶤᶰᵉ́ᵉ

1.9 / Temps ❂

1.9 || Temps

Extérieur | 2002

Des bips sonnent de manière régulière, ces bips sont liés à des machines qui sont elles-mêmes liées à une grosse cabine. Elle ressemble un peu à un cercueil en verre, on ne peut voir ce qu'il y a à l'intérieur. Sûrement une personne direz-vous. 

Seules les personnes autorisées à entrer dans la pièce savent quel est le projet avec ce lit du vingt et une nième siècle. 

Des infirmières se relayent dans cette pièce, tous les jours et toutes les nuits pour s'assurer que le corps reste constant et en bon état. 

Après de nombreuses années, ce corps ne s'est pas décomposé d'un trait. Tombé dans le coma en 1953, ce corps a été le premier a expérimenter la cryogénisation. Ce nouveau procédé apparu en 1960. Depuis, ce corps continue de fonctionner dans les meilleurs états possible et est devenu connu dans le monde scientifique. 

- Quelles sont les constantes ? Demande un homme entrant dans la pièce. Ce dernier arbore un badge autour du cou et un cache-œil. 
- Les battements du cœur semblent s'accélérer Monsieur. Répond une jeune infirmière qui pianote sur une des machines. 
- Comment est-ce possible ? 
- Il est probable que son corps se réveille Monsieur. 

L'homme surprit hoche la tête avant de sortir de la salle en quête de la personne la plus concernée par le sujet. Marchant le plus vite possible pour atteindre la chambre de Margaret Carter. 

- Madame Carter ? Demande l'homme en frappant à la porte. Il entend une faible voix à travers cette dernière qui l'autorise à entrer. Au fond de son lit, Margaret était allongée et attendait, comme tous les jours, que quelqu'un vienne lui parler. 
- Monsieur Fury, que me vaut votre visite ? 
- Voudriez-vous venir faire un tour avec moi ? 

A ces mots, la vielle femme de quatre-vingt un ans hoche la tête et tente de se lever d'elle même. Honteuse elle tend la main vers l'homme à ses côtés qui l'aide avec douceur. Bien qu'elle soit en pleine forme, Margaret a tout de même vécu tant d'aventure que son corps est devenu assez faible pour avoir besoin d'une aide presque constante. 

Tout le long du chemin, au détour d'un couloir, Margaret se demande combien de temps elle va rester ici. Ce bâtiment qui a bien changé depuis ses jeunes années, il l'accueille, à sa demande, dans une chambre près des laboratoires. Mais sa condition physique demande tellement d'aides et de sollicitations que Margaret devient une épine dans le pied des scientifiques et infirmière. 

Elle le sait pertinemment, elle ira bientôt en maison de retraite. Mais elle est heureuse d'être resté dans ce bâtiment pendant autant d'années, aux côtés de sa plus vielle amie. 

- Pourquoi m'emmenez vous ici ? Demande Carter en remarquant qu'ils se dirigent doucement vers la chambre de cryogénisation. 
- Il se peut que vous ayez besoin d'être présente aujourd'hui. Déclare Fury vaguement. 

Margaret souffle bruyamment puis attend que l'homme n'ouvre la porte. Celle-ci ouverte, la vielle femme retient son souffle. Voir les nombreuses machines branchées à ce lit de verre lui retourne l'estomac. 

Plus elle s'avance, plus elle remarque que la glace sur le verre s'était légèrement estompé. Plus les secondes passent plus la glace fond laissant visible le corps d'une femme d'environ une trentaine d'année. Les yeux de Margaret s'écarquillent voyant que la femme n'a pas une seule ride. 

La porte du cercueil de verre se déclenche et l'infirmière qui n'a pas bougé d'un pouce se précipite dessus afin de l'ouvrir entièrement. Un vent glacial sort de la boîte faisant tomber la température rapidement. 

Des bruits de vêtements froissés et des légers gémissements emplissent l'air. Margaret en a le souffle coupé. La femme du cercueil se réveille et semble s'étirer faisant sourire l'infirmière qui l'aide à se lever. 

- Asseyez-vous Mademoiselle. Dit-elle alors que la femme s'exécute. 
- Bienvenu parmi nous Mademoiselle Collins. Déclare Fury derrière son dos. 
- Oh je vous pris, appelez moi Mary. Dit-elle en se retournant vers son interlocuteur. Son corps se fige soudain lorsque son regard croise celui de Margaret. 

Elle semble chercher ses mots, elle plisse les yeux pour s'assurer que ce qu'elle voit est réelle. Doucement elle se lève, s'avance vers la vielle femme, continue même sous les interdictions de son infirmière. Face à Margaret, elle lui touche doucement le visage, fait le tour de ce dernier en s'arrêtant sur chaque ride qui le orne. 

- Dites moi que je rêve. Murmure-t-elle. 
- Je le souhaiterais Mary. Regarde toi, tu n'as pas vieillis d'un trait. 

Cette phrase eu l'effet de couper le souffle de Mary qui se tourne jusqu'à trouver un miroir. Bien qu'elle ne reste loin de se dernier, elle se reconnaît. Elle n'a pas une seule ride, son dos n'est pas voûté et il semble qu'elle soit en parfaite forme physique. 

Contrairement à son amie à qui elle fait de nouveau face. Margaret lui lance un sourire empli d'empathie et de gentillesse. 

- Asseyez-vous Mary, il y a tant de chose que vous devez savoir. Intervient Fury après leur avoir laisser deux minutes de contemplation. 

Deux heures leurs ont été nécessaires pour expliquer l'entièreté de la situation à Mary. L'explosion qui a eu lieu dans le laboratoire en 1953, l'armée qui a amélioré ses armes avec le produit Linsterark, la découverte de la cryogénisation et le fait qu'elle en soit la première cobaye. Beaucoup de détails ont été épargnés par Fury, pensant que ce n'était pas son rôle de les raconter. Mais le principal y était. 

La SSR n'existe plus, tout comme Chester Phillips qui est décédé en 1970. Mary a eu du mal à assimiler les choses, notamment où elle se trouve. Les locaux du S.H.I.E.L.D qui ressemblent beaucoup à ceux de la SSR. Ce qui n'est pas étonnant puisqu'ils ont rénové le bâtiment principal pour se l'approprier en faire plusieurs ajouts de pièces et d'étages. 

La nouveau building est tout aussi bien caché le précédent, en plein milieu de New York, c'est-à-dire en plein milieu d'une centaine de building aussi grand les uns que les autres. 

Après une nouvelle heure à parler des nouveautés du monde et des technologies du vingt et une nième siècle, Mary semble avoir compris le plus important. Fury déclare donc qu'il reviendra plus tard pour lui parler plus en détail de son rôle et de sa future mission puis quitte la pièce avec l'infirmière laissant Margaret et Mary seules. 

- Où sont Howard et Jarvis ? Demande la plus jeune en apparence. Le regard de son interlocutrice s'assombrit laissant la femme comprendre la tragédie. Comment ? 
- La vieillesse Mary. Tu n'en as pas fait les frais grâce à la cryogénisation mais nos corps sont toujours victimes du temps. Souffle Margaret. 
- Et Tayna ? 
- Elle est resté nuit et jour dans cette pièce, pendant des années. Mais elle en négligeait sa santé et a finalement arrêté de venir pendant quelques années. Annonce Margaret. Elle a eu une jolie fille, regarde. La vielle femme lui tend une photo d'une jolie brune avec ses mains tremblantes. 
- Comment s'appelle-t-elle ? Demande Mary les larmes aux yeux. 
- Evelynn. A cet instant, les larmes de la plus jeune coulent sur ses joues. Elle lui a raconté toutes tes histoires, tes peines et tes joies. Je crois même qu'elle t'a volé deux ou trois robes pour les lui donner. Mary ricane. 
- Elle n'a jamais aimé ma garde-robe. 
- Elle a dû se dire que ça pouvait plaire à sa fille. 
- Elle est..
- Oui, en 1997. Il n'y a pas si longtemps. Affirme Margaret le visage assombri. Elle a succombé à la maladie. 

La conversation des deux femmes à dû durer encore plusieurs heures. Des heures pendant lesquelles Margaret lui a parler de ses propres aventures après l'explosion dans le laboratoire, ses amours et ses déceptions. 

Lorsque la vielle femme eut rejoint sa chambre et dit au revoir à Mary, cette dernière fut retrouvé par Fury. 

- Êtes-vous prête ? 
- Je le pense.