Chapitre 8

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            Prenant une grande inspiration, elle croisa délicatement les jambes avant d'y appuyer son coude, laissant à Floyd un point de vue plus que plongeant sur sa poitrine, sans pour autant se montrer vulgaire. Elle lui parla innocemment de Jules et de tout l'amour qu'elle éprouvait pour lui. Il était comme un fils pour elle, elle le ressentait au plus profond de son cœur. Elle lui parla aussi de sa sœur et du bonheur qu'elle avait éprouvé au moment de leurs retrouvailles

Puis elle lui parla des hommes. Elle voulait qu'il comprenne qu'elle avait besoin de lui. Cela faisait si longtemps qu'on ne lui avait pas porté autant d'attention masculine...

- Vous savez docteur, c'est difficile pour une femme de se retrouver dans de telles conditions.

Il fronça les sourcils en hochant la tête pour la pousser à continuer.

- Quand on nous enferme dans un tel endroit, on oublie souvent l'humain et la femme qui se cache derrière le patient. Nous nous sommes plus que des individus sans noms qu'il faut à tout prix soigner.

Elle fit une pause dans son discours pour analyser les réactions du médecin. Elle avait les larmes aux yeux, pourtant, elle voulait se confier à lui, lui ouvrir son cœur.

- C'est compliqué pour nous de voir et de sentir la femme qui vivait en nous disparaitre au profit du patient. On se sent transparent, sans plus aucun atout et sans plus aucun trait de caractère.

En soupirant, elle prit le temps de s'allonger sur le flanc, repliant une jambe sur l'autre, un bras sous la tête.

- Ça peut paraitre prétentieux de ma part mais, je plaisais beaucoup aux hommes, vous savez. J'aimais beaucoup m'amuser avant de rencontrer mon mari. Nous sommes restés un long moment ensemble, je l'aimais tellement, puis je l'ai quitté et je me suis rendu compte que j'étais enceinte. Mais quand je me suis rendue à son appartement pour en discuter un jour, je l'ai retrouvé mort, allongé sur le sol dans une mare de sang.

Elle laissa une larme couler le long de sa joue. Le médecin se pencha vers elle pour lui tendre un mouchoir. Elle profita de ce court moment pour saisir sa main et la caresser délicatement. Il avait les mains si douces ; elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer un court instant ce qu'il était capable de faire avec elles, s'il était aussi habile qu'elle le pensait.

Elle s'essuya les yeux avant poursuivre son discours.

- Imaginez comme le changement a pu être compliqué pour moi. J'aimais tant avoir de la compagnie, prendre soin des autres et qu'on prenne soin de moi. Puis mon bébé est arrivé, c'était le plus beau jour de ma vie. Il grandissait si vite dans mon ventre !

Elle rit un instant en se touchant le ventre.

- Nous jouions souvent ensemble et j'arrivais à ressentir la moindre de ses émotions sur la fin de ma grossesse. Nous avions notre petite routine préférée, je lui faisais la lecture avant de dormir, nous allions nous promener au parc tous les après-midis. Je me voyais déjà rencontrer ce petit être si merveilleux à la fin de ma grossesse... Mais me voilà enfermée ici. J'aimerais tellement pouvoir retrouver cette flamme un jour et qu'un homme puisse me voir autrement que comme une femme soi-disant folle.

Elle voyait que l'homme l'écoutait activement, elle voyait dans ses yeux de la compassion. Il n'était pas insensible à son discours ; elle le voyait. Elle ne savait pas ce qu'il connaissait de son dossier mais il comprenait son cas, il comprenait son manque d'affection, elle le sentait.

- Vous êtes une ravissante jeune femme. Je peux vous assurer que dès l'instant où vous pourrez sortir de la clinique, vous retrouverez rapidement un homme qui saura vous combler, des dizaines même.

Elle fronça les sourcils avant de se redresser pour s'appuyer sur le coude.

- Mais si je n'en voulais qu'un ?

Il lui sourit doucement avant de prendre sa main. Il avait la peau si douce, c'était si agréable. Elle serra sa main avant de l'entourer de son autre main, elle ne voulait plus jamais qu'il parte, c'était si agréable de sentir sa peau contre elle. Elle voulait connaitre sa plus souvent, beaucoup plus souvent. Elle plongea son regard dans celui de l'homme sans plus pouvoir s'en détacher.

- Je suis certain que vous choisirait le meilleur d'entre eux. Faites vous confiance et l'homme en question vous comblera de bonheur.

Elle sourit avant de caresser la paume si douce et chaude de l'homme. C'était si agréable. Elle la retourna ensuite pour en contempler les traits et les suivre de bout des doigts. Mais il se releva un instant avant de s'écarter pour regarder sa montre.

- Je vais devoir vous quitter madame, notre rendez-vous prend fin, j'ai d'autre rendez-vous en dehors de la clinique, je ne peux pas me permettre d'être en retard.

Elle écarquilla les yeux, paniquée à l'idée qu'il la quitte déjà.

- Mais...

- Nous nous reverrons dans deux jours pour notre prochain rendez-vous d'accord ? Si vous avez le moindre problème, n'hésitez pas à en parler avec ma collègue, elle pourra me contacter pour que je vienne vous voir.

En le voyant saisir la poignée de la porte, elle lui prit la main pour le retenir. Il ne pouvait pas partir maintenant, c'était impossible. Elle frissonna instantanément avant de replonger son regard dans le sien.

-Ne partez pas...

Il la regarda avec une telle intensité qu'elle sentit ses joues se tinter de rouge alors que son sourire s'agrandissait, il allait rester, elle le savait.

Sa joie n'en fut que plus grande quand elle vit sa main quitter la poignée pour venir se mouler contre sa joue. Il était si doux, si délicat ; elle adorait ça. Son touché alluma une telle flamme en elle, qu'elle ne put s'empêcher d'envelopper sa main et de s'approcher de lui. Elle ferma les yeux un instant, prenant le temps de savourer sa peau avant de venir embrasser sa paume. Son odeur était si agréable, cela deviendrait à coup sur son odeur favorite.

- Ne me quittez pas, pas maintenant.

Il lui sourit et fit un pas vers elle à son tour.

Il ressentait la même chose qu'elle s'était officiel, leur corps étaient attirés l'un par l'autre, tout au fond de son être criait à Alaska que c'était lui. Il était l'homme qu'elle attendait tant et qui saurait l'aimer de plus que tout au monde.

Alors elle le tira vers le lit et s'y allongea de nouveau, tirant le médecin à en faire de même prêt d'elle. Il vit une flamme de désir s'allumer dans ses yeux, un désir sombre et puissant. Elle ne retint pas son sourire et se mordit la lèvre inférieure avant qu'il ne s'allonge à ses côtés. Sentir son regard glisser le long de ses courbes l'avait électrisée, pourtant elle était loin de se douter de l'effet qu'il lui ferait avant de sentir sa main glisser le long de son flanc. Une main sur la joue, l'autre sur ses hanches, elle ne tenait plus, elle voulait qu'il aime et qu'il lui montre son amour.

Alors elle prit sa main et la remonta jusqu'à sa poitrine, faisant exploser les sensations qu'elle ressentait, lui coupant le souffle. Elle se sentit un instant perdu au milieu de cet océan avant de s'avancer pour l'embrasser. Lèvres contre lèvres, elle le caressa du bout de la langue avant qu'il ne passe au-dessus d'elle. Son bassin s'emboita à la perfection avec celui de la jeune femme qui commença à onduler contre lui à mesure que leur baiser s'approfondissait ; elle ne tiendrait pas. Il resserra la pression autour de son sein, malmenant ses tétons qu'il sentait à travers le tissu fin et les pinça si fort qu'une vague de plaisir l'envahit. L'extase. Le paradis. Elle poussa un cri muet, submergée par le plaisir avant de la serrer contre elle.

Elle ne savait pas exactement quand elle s'était endormie, ni quand le docteur McCornick avait quitter la chambre pourtant, elle ne s'était jamais sentie aussi bien de toute sa vie.

La Maladie d'AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant