Chapitre 18 : Nous sommes des êtres intelligents, dotés d'une volonté

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Le lendemain, Alexandre et William n'en menaient pas large. L'un comme l'autre, ils tentaient un maximum d'éviter le reste de leur camarades. Bien que la majorité de l'école approuvaient leur geste et étaient heureux de les voir enfin réunis, il restait tout de même une ennemie de taille à affronter : Carla.

Alexandre admira son reflet, ajustant sa cravate ; il n'était pas dupe, la jeune fille avait sûrement déjà compris qu'il l'avait quitté pour un autre. Des représailles plutôt violentes étaient à prévoir de sa part, mais naïvement, le Chartam imaginait que ses autres camarades seraient assez compréhensifs. Naïvement. C'était le bon mot.

- Bon Alexandre, on y va ? Lui lança William en consultant sa montre.

Le jeune homme fit volte-face, tout sourire, en direction de son bien aimé.

- J'arrive.

Main dans la main, les deux amants descendirent les escaliers principaux, s'attirant le regard attendri de toux ceux qui les croisaient. Lorsqu'il aperçut le regroupement en bas des marches, Alexandre se raidit immédiatement. En dessous de lui, Chartams, Petrams et Forceps discutaient avec animations, sans aucune animosité apparente. Micheline et Hermione manquaient tout de même à l'appel ; même si la seconde ne faisait partie d'aucun de ces trois groupes, elle faisait partie intégrante des péripéties de la classe. Intrigué, William se contenta de froncer les sourcils, mais rien de plus. Alexandre, quant à lui, en dépit des cernes qui contournaient ses yeux, n'en avait pas perdu de sa perspicacité :

- Bonjour...

Les jeunes filles firent volte-face. Certaines Forceps, horrifiées, écarquillèrent les yeux, tandis que d'autres, Chartams pour la grande majorité, croisèrent les bras en signe de mécontentement.

- Je ne pense pas qu'on ait levé l'interdiction de vous parler non ? Leur lança Alexandre, en fronçant les sourcils. Je croyais pourtant que William et moi avions été très clairs sur le sujet : même s'il est vrai que nous nous fréquentons à présent, afin d'éviter toute discorde...

- Et nous t'avions écouté à la lettre pendant toutes ces trois années, pour la majorité d'entre nous, l'interrompit calmement Alexandra.

La jeune fille jeta un regard appuyé à Omi et Heather, fronçant les sourcils. La première inspecta le plafond d'un air innocent, feignant de ne rien avoir là-dedans.

- Mais il me semble à présent qu'il est temps d'aller de l'avant, reprit Alexandra. Il faut oublier ses conflits enfantins, vu que comme tu l'admets toi-même, tu ne respectes même plus tes propres paroles.

Alexandre fusilla Alexandra du regard, tendant encore un peu plus l'atmosphère.

- Ma très chère sœur, reprit le leader des Chartams en serrant son poing vide. J'ai dû au moins le répéter des centaines de fois : vous ne pouvez pas vous fréquenter ne serait-ce que quelques secondes sans qu'il n'y ait une dispute... que dis-je, de combats tous les quarts d'heure.

- Justement, l'interrompit vaillamment Patricia. A cause de vous, on n'a jamais essayé. Peut-être que tu seras surpris ? Tu verras sûrement sous tes yeux se créer de solides amitiés que tu as toujours pensés improbables...

- Ecoutez, vous êtes bien gentilles, mais non, c'est non, intervint Alexandre fermement. En ce qui concerne MES Chartams, je vous rappelle que je suis le membre principal, vous devez donc m'écouter. Un point c'est tout.

Heather leva un sourcil, le fusillant du regard, mais pris sur elle afin de ne pas ajouter un mot de plus, pouvant potentiellement empirer la conversation.

- Je suis sûr que, en ce qui concerne les Forceps, William est de mon avis.

Alexandre ricana avant de poursuivre.

RocasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant