Alexandre revint à lui dans un sursaut. N'osant pas encore ouvrir les yeux, de peur de découvrir une vision de l'enfer, il décida de profiter de la couche douillette sur laquelle il se trouvait. Mais c'était sans compter sur les affreuses courbatures, qui se réveillèrent toutes d'un coup. D'un bond, il ouvrit les yeux et gémit de douleur.
- ALEXANDRE !
Le jeune homme tourna la tête avec difficulté, apercevant à sa droite un William qui, surexcité, avait manqué tomber de son lit. Lorsqu'il croisa son regard, le Chartam lui adressa un petit sourire, avant de reporter son attention sur son corps meurtris. Si Alexandre n'avait jamais vu de déguisement de momie auparavant, il se serait demandé pour quel rituel on le préparait : en effet, il était quasiment intégralement recouvert de bandages.
- Comment va mon visage ? Lança-t-il faiblement à son camarade.
- Euh...
William contempla son camarade, hésitant.
- Eh bien... t'es gonflé de partout, t'as les deux yeux au beurre noir... C'est pas très beau à voir.
- D'accord, accepta Alexandre dans un soupir résigné.
- Tu te rends pas compte à quel point j'ai eu peur... s'écria son camarade.
- Calme-toi Facturax ! L'infirmière risque de venir nous séparer !
Ignorant la mise en garde d'Alexandre, le Forceps continua, sans reprendre son souffle :
- J'ai cru qu'elles allaient te tuer ! J'ai vraiment pensé que tu allais y passer...
- Bon, intervint Patricia d'une voix ensommeillée. Au cas où vous ne l'aurez pas remarqué, c'est pas le moment de faire des déclarations d'amour.
Pourtant à l'autre bout de la salle, la pauvre jeune fille s'était manifestement faite tirer de son sommeil par les deux garçons.
- Mais quelle rabat joie, murmura Hermione, cette dernière n'ayant pas perdu une miette de la conversation.
- Qu'est-ce qui se passe ici ?
Comme Alexandre l'avait prédit, Elena MontCalme poussa en trombe les portes de l'infirmerie, éclairée par la seule lumière vacillante d'une bougie. Madame MontCalme était une femme bienveillante âgée d'une trentaine d'année qui ne possédait pas une seule once de méchanceté en elle. En revanche, sa stabilité mentale, pour des raisons inconnues d'Alexandre, restait à désirer. Tout ce qu'il savait, c'est qu'elle avait fait un fort beau mariage avec le (à ce moment futur) président du pays, faisant d'elle la première dame officielle. Néanmoins, elle avait préféré continuer d'assurer ses fonctions, préférant continuer à pratiquer sa passion au quotidien plutôt qu'au confort que le pouvoir pouvait lui apporter.
- Qu'est-ce qu'il vous prend de crier ainsi ? Murmura-t-elle en s'approchant de ses patients. Ne voyez-vous pas qu'il fait déjà nuit ?
- Excusez-nous madame, mais les volets sont fermés, comment pourrions-nous voir si...
- Mademoiselle Drawlays, voyons. Pensez-vous vraiment que je prenne un malin plaisir à fermer les volets pendant la journée ?
- Non, mais...
- Ecoutez, il se fait tard. Je vous souhaite une bonne nuit à tous, et que je ne vous reprenne pas à discuter !
L'infirmière fit volte-face, et reparti par la petite porte qui menait à ses appartements, voisins à son lieu de travail.
- Bon. Et bien je crois qu'il ne nous reste plus que pour seule compagnie notre ennui... soupira Omi.
Un à un, les blessés tombèrent tous dans un sommeil sans rêve, certains épuisés par cette journée, d'autres drogués par les sédatifs. Sur le point de faire de même, Alexandre trouva tout de même la force d'interpeller son voisin :
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Rocas
Teen FictionLe chaos régnait en maitre dans la cour principale, des blessés tentaient de fuir cette scène, en vain. Des livres scolaires volaient, accompagnés de pierres d'une taille plus ou moins importantes. Des coups de feu tirés dans le ciel par un directeu...
