Ce soir-là, William ne se rendit pas dans son dortoir ; il ne voulait tout simplement par voir la tête d'Alexandre. Sans prévenir personne de son absence au diner, il préféra saisir don oreiller, sa couverture ainsi que sa veste la plus chaude, pour se diriger vers la tour d'astronomie. Mais le fuir physiquement ne servait à rien : le Chartam restait toujours dans ses pensées. Il n'arrivait pas à le cerner ; voulait-il plus ? Ou une simple amitié ? Il se comportait d'une façon pour la seconde d'après faire son contraire. William soupira. Que devait-il espérer ? Pour l'heure, sûrement s'isoler au maximum. L'idée de se retrouver une nouvelle fois en face de son... camarade, ne l'enchantait guère. Mais lorsqu'il traversa l'arche de la tour d'astronomie, force était de constater qu'il n'était une nouvelle fois pas seul. En effet, quelqu'un semblait assis sur sa chaise.
- Qui est là ?
L'ombre diforme bougea, avant de disparaître brusquement. Inquiet, William se rua en direction du fauteuil, et effaré, ne put que constater l'absence de cette... chose ? Résigné, il se secoua la tête.
- Je deviens barge.
Tentant d'oublier ce curieux évènement, le jeune homme s'installa confortablement dans le siège et ferma les yeux, prêt à plonger dans un sommeil sans rêve. Enfin, c'est ce qu'il aurait fait s'il n'avait pas été dérangé par un nouveau bruit. Dans un sursaut, William saisit sa lampe torche et éclaira l'entrée de la tour :
- Bon qui est là à la fin ? Lança-t-il plus fermement.
Il plissa les yeux, avant d'abaisser immédiatement la source de lumière lorsqu'il reconnut le mystérieux étranger :
- Erwan ?
Ce dernier s'avança en titubant, se frottant les yeux avec véhémence.
- Mais qu'est-ce que tu fais là ? Lui lança William en se rasseyant.
- Je venais... rien d'important, lui répondit le jeune homme, confus. Et toi ?
- Je...
Le Forceps arqua un sourcil, se remémorant l'incident qui venait de se dérouler.
- C'était toi à l'instant ?
- Hein ?
- Est-ce que c'était toi dans mon fauteuil à l'instant ? Répéta William.
- Mais non, je viens à peine d'arriver, se défendit Erwan en croisant les bras. Tu vois bien...
- Je ne t'accuse pas, l'interrompit le Forceps. C'est juste qu'il m'a semblé voir quelqu'un.
- Ah.
William abaissa le regard. Il ne l'avait pas vu de prime abord, mais le jeune élève tenait également sa couette d'une main et son oreiller de l'autre.
- Qu'est-ce que tous ici par une nuit de Novembre ? S'exclama ce dernier. Tu vois pas qu'il...
- J'aime regarder les étoiles, l'interrompit Erwan, sur la défensive. C'est un crime ?
- Non, mais tu risques d'attraper froid. Tu voudrais quand même pas finir comme la petite fille aux allumettes ? Non ?
- La quoi ? Répéta le cadet, confus.
- Rien d'important.
Un silence pesant s'installa entre les deux adolescents.
- Et toi ? Lui lança Erwan. Qu'est-ce qui t'amène ici ?
William fit mine de contempler le paysage, trouvant subitement la nuit noire particulièrement divertissante. Après avoir cherché ses mots, il reporta son attention sur son interlocuteur :
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Rocas
Novela JuvenilLe chaos régnait en maitre dans la cour principale, des blessés tentaient de fuir cette scène, en vain. Des livres scolaires volaient, accompagnés de pierres d'une taille plus ou moins importantes. Des coups de feu tirés dans le ciel par un directeu...