Chapitre 3 : Une course contre la montre

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Alexandre toisait William, les poings serrés, s'apprêtant à lui rendre le coup que lui avait porté ce dernier. La lèvre pincé, son adversaire se préparait à répliquer à une éventuelle attaque. Mais avant que le leader des Chartams ne puisse se venger, des bruits dans le couloir voisin à la salle attirèrent l'attention de William.

- Putain Facturax, qu'est-ce que tu fais bordel ?

- Planque-toi !

Par instinct, William courut se dissimuler derrière une étagère, emportant avec lui la lampe à huile préalablement éteinte. Il vit Alexandre se ruer à l'étage inférieur, probablement en train de s'enfuir le plus loin possible de l'entrée. Tapis dans l'ombre, le Forceps vit la porte de la pièce s'ouvrir lentement, laissant entrer deux paires de pieds, l'une au pas tranquille, et l'autre, d'une démarche plus féminine, qui semblait affolée. Une voix d'homme retentit :

- Vous voyez madame, il n'y avait pas de quoi s'inquiéter !

Celui qu'il identifia comme monsieur Excalibur balaya la pièce de la faible lueur vacillante de la bougie qu'il tenait. Tandis que le duo se rapprochait de plus en plus de sa cachette, William mit la main sur sa bouche et retint son souffle. Il pria intérieurement pour qu'ils ne remarquent pas la fenêtre brisée par Alexandre :

- Vous pouvez voir tout comme moi que cette pièce est vide !

- Monsieur, je peux pourtant vous assurer que j'ai entendu un bruit, répondit la voix de madame Pichard, tremblante. On aurait même dit qu'ils se querellaient...

- Mais bien sûr, renchérit son interlocuteur, peu convaincu.

L'homme se détourna de sa collègue et inspecta les étagères à deux cheveux de William. Ce dernier se raidit et ferma les yeux, se préparant au pire.

- Je vous conseille d'aller vous reposer madame, vous avez l'air d'en avoir besoin, lança le directeur en s'éloignant de William en direction de la sortie de la salle. N'oubliez pas que demain en début d'après-midi vous avez notre fameuse classe de cinquième année, préparez-vous à assumer la discipline.

- Bien entendu monsieur, s'excusa madame Pichard, penaude. Je suis sincèrement désolée de vous avoir importuné à une heure aussi tardive.

- Ma chère Frédérique, il n'y a pas de mal ! Imaginez s'il y avait vraiment des étudiants ici, votre intervention aurait été utile...

Sur ces mots, les deux enseignants sortir de la salle, enfermant à double tour les deux élèves qui s'y trouvaient. William sortit de sa cachette, les sourcils relevés, pendant qu'Alexandre revint à grand pas au centre de la pièce :

- Ils sont vraiment aveugles, soupira Alexandre, un grand sourire aux lèvres.

- Je pense surtout qu'ils ne font aucun effort...

William jeta un rapide coup d'œil à l'horloge qui trônait au-dessus du bureau de la bibliothécaire :

- Et vu l'heure, je les comprends.

Le jeune homme laissa échapper un bâillement avant de reporter son attention sur Alexandre, qui, quant à lui en pleine forme, était accoudé à une table.

- D'ailleurs...

William tendit à Alexandre le livre qu'il tenait encore fermement entre les mains. Ce dernier fronça les sourcils, surpris :

- Euh... Merci, mais pourquoi ? Je peux attendre que tu le finisses pour le lire...

- C'est vraiment pas urgent, tu peux l'avoir en premier étant donné que tu as l'âge requis.

RocasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant