Quelques minutes auparavant...
Trois coups discrets retentirent contre la porte, faisant sursauter le brigadier en chef. D'un bond, il remit de l'ordre dans ses papiers et assombrit son visage. La jeune fille qu'il attendait était enfin décidée à rentrer.
- Omi Champ, c'est enfin toi ?
- Oui monsieur, comme vous avez demandé !
- Très bien. Rentre.
La main tremblante, Omi rentra à pas de loup dans la pièce, séchant les larmes avec sa main libre, l'autre tenant ses lunettes recouvertes de gouttelettes. Ses cheveux ornés de lotier corniculé, elle était selon le brigadier bien trop apprêtée pour un interrogatoire. Le nez retroussé, l'homme s'empêcha de respirer pendant quelques instants ; il avait horreur du pollen.
- Prends place, lui lança-t-il en désignant le fauteuil en face de lui du menton.
Le policier s'éclaircit la voix, laissant le temps à la jeune fille de suivre ses ordres.
- T'es bien Omi Champ, née le onze décembre 2004 dans une abbaye au centre de l'Ecosse ?
- Oui, répondit la jeune fille en s'agrippant à son siège.
- Très bien. Est-ce que... ATCHOOOOOOUM !
Le chef de la brigade sortit un mouchoir sale de son jean, avant de reprendre comme si rien ne s'était produit.
- Qu'est-ce que t'as fait à la fête ce soir.
La jeune femme balbutia, tremblante :
- Je suis... Je suis allée... Je suis allée à la fête, comme quasiment tous mes camarades...
- Quasiment ? Releva le policier, notant ce détail dans son calepin.
- Oui bien sûr, certains d'entre eux ne sont pas venus, par ennui. Ou aussi arrivés en retard...
- Donne-moi les noms, l'interrompit-il, le regard dur.
Omi se saisit la tête entre ses mains, dissimulant non sans peine un sanglot, des flots de larmes coulant sur sa robe.
- Je... je ne sais pas...
La jeune fille s'interrompit, jetant un regard suppliant à son interlocuteur.
- Est-ce que je pourrais avoir un peu d'eau s'il vous plaît ? Je ne me sens pas bien...
Le brigadier bondit de sa chaise, frappant la table avec son poing. Les dossiers sur cette dernières se sautèrent de quelques millimètres.
- COMMENT EST-CE QUE TU OSES NE PAS REPONDRE A MES QUESTIONS ? TU NE VOIS PAS QUE L'HEURE EST GRAVE, IL Y A UN MEURTRIER ENTRE CES MURS, ALORS JE N'AI QUE FAIRE DE TES ETATS D'ÂME, PARLE MOI TOUT DE SUITE !
Effrayée, la jeune fille fondit en sanglots, étouffées par les bruyants hoquètements.
- Je vois, reprit le policier en se penchant vers la jeune fille. Tu en as gros sur la conscience. DIT MOI TOUT BORDEL DE MERDE !
Sans demander son reste, Omi courut vers la porte, en larmes, mais fut bien vite rattrapée par le policier. Ce dernier lui saisit la main avec fermeté, ne laissant aucune chance à la pauvre jeune fille de fuir.
- Bien, lança le brigadier en sortant ses menottes. Je serais contraint de t'arrêter pour délit de fuir...
- HEATHER DOLLARS ET CARLA CAPRISUN SONT ARRIVEES EN RETARD, VOUS ÊTES CONTENTS ! Hurla Omi, entre deux sanglots. SAUF QU'ELLE N'Y SONT POUR RIEN, PARCE QUE CARLA AIDAIT JUSTE HEATHER A METTRE SA ROBE. VOUS VOYEZ, J'AVAIS AUCUNE RAISON DE VOUS LE DIRE...
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Rocas
Teen FictionLe chaos régnait en maitre dans la cour principale, des blessés tentaient de fuir cette scène, en vain. Des livres scolaires volaient, accompagnés de pierres d'une taille plus ou moins importantes. Des coups de feu tirés dans le ciel par un directeu...