* Partie 16 *
Tissem m’aidait aussi beaucoup dans la pratique de l’Islam, qui était sommaire pour moi de part le fait de n’avoir jamais pu apprendre avec quelqu’un de science.
Je voulais apprendre correctement à prier…
Moi : Khalti, tu penses que tu aurais le temps et la patience de m’apprendre la prière ?
Khalti : mashaAllah benti, mais tu ne priais pas ?
Moi : si, mais je ne suis pas sur de le faire correctement car je n’ai jamais eu quelqu’un pour m’apprendre
Khalti : bien sur, pour la prière on a toujours le temps, au début si tu veux, tu viendras aux heures de prière à la maison et je te guiderais, puis inchaAllah tu arriveras à la faire seule chez toi d’ici à ce que tu reprennes le travail
Moi : merci Khalti, c’est très important pour moi
Elle me fit cadeau d’un tapis de prière, d’un Coran et d’une tenue pour prier, que j’appelle aujourd’hui mon 2 en 1 mdr ainsi qu’un livre sur la place de la femme dans l’Islam et un livre « apprendre la prière à ma fille » (que je conseille à toutes les filles souhaitant prier). Elle passa son après-midi à me parler d’Islam et j’en suis ressortie de chez elle le cœur plein al Hamdoulilah.
Je n’ai pu commencer dès ce jour là, pas besoin de développer pourquoi mdr. Lorsque j’ai pu, j’ai prévenu Khalti et lui et dit que je serai alors là pour la prière du Maghreb, elle a acquiescé.
Juste un petit peu avant de monter chez elle, ça toqua à ma porte.
Moi : Moha ?!
Moha : oui, c’est moi (en rigolant) on dirait t’as vu un fantôme !
Moi : j’sais pas, ça fait genre 1 mois que tu fais le mort donc voilà ! tu me veux quoi ?
Moha : rien de spéciale, pousse toi, laisse moi rentrer (il entra)
Moi : euhh ben vas y fait comme chez toi
Il alla directement dans la salle de bain, il revint vêtu d’un qamis et portait en main mon tapis de prière…
Moha : tu sais faire les ablutions ?
Moi : oui euh pourquoi ?
Moha : va les faires, c’est bientôt l’heure du Maghreb
Moi : justement j’allais monter chez ta mère
Moha : ce n’est pas à ma mère de t’apprendre à la perfectionner, c’est au mari d’apprendre à sa femme…
Moi : mais.. tu sais prier ?
Moha : ouai, depuis que j’étais au hebs, ça fait donc presque 5 ans, hassoul, va faire les ablutions, ça va être l’heure
Je suis partie faire mes ablutions et en revenant il m’a demandé ce que je savais de la prière et on a discuté durant les 15 minutes qu’il nous restait avant que l’heure de Maghreb retentisse sur son portable.
L’entendre réciter l’Adhan, c’était juste à couper le souffle, il avait une voix, mashaAllah, digne d’un muezzin, il était concentré, moi j’aurais eu honte de devoir le faire, mais il était concentré, il s’est mis à réciter al Fatiha, dans ma tête j’allais enchainer avec l’unique sourate que je connaissais et je failli me déconcentrer quand ce que je récitais dans ma tête ne coïncida plus avec ce que lui récitait, alors je me suis laisser bercer par ses paroles, et la prière a suivi son cours
« As salam aleykoum wa Ramatoullah »
Il a ramassé son tapis et a ôté son qamis, je me relevais et m’apprêtais à faire de même, il m’interrompit :
Moha : Nadiya ?
Moi : oui ? (je baissais la tête, je portais le voile…)
Moha : laisse le s’il te plait, et regarde moi…
Je m’exécuta, je leva la tête et il me regarda droit dans les yeux, on se regarda comme ça une petite fraction de seconde puis je baissa automatiquement les yeux.. Son regard était… indescriptible…
Moha : mashaAllah, t’as déjà pensé à le porter ?
Moi : oui, j’y pense souvent mais d’abord je veux revoir mon frère, je veux que le premier à me voir avec soit mon frère, tu comprends… c’est…
Moha : c’est normal Diya, mais.. pff… il te va super bien, tu devrais y songer… il serait fier de te retrouver avec le voile…
Moi : oui, j’en doute pas, mais j’aimerai qu’il soit le premier à partager ça avec moi…
Moha : c’est compréhensible… il rate pas mal de chose hein..
Moi : oui… enfin.. bref…
J’ai enlevé mon voile d’un coup et je me suis retournée… Les larmes recommençaient à couler, j’étais devenue faible, très faible lorsqu’on me parlait de lui, Moha l’a senti.
J’espérais secrètement qu’il me prenne dans ses bras mais je ne pouvais pas attendre ça de lui, on ne se parlait plus, même plus du tout, c’était… des discussions très sommaires, le strict minimum comme on dit, même Khalti l’avait senti car même devant elle nous n’arrivions plus à nous parler sans nous prendre le bec, chaque dispute était de plus en plus violente, à mon plus grand désespoir…
Comme ce que je m’attendais, il est partit, j’ai pleuré de plus bel et j’ai pris une cigarette, je voulais arrêter de fumer pour être pure dans mes prières mais j’étais seule et je n’avais rien d’autre à faire que de fumer, c’est difficile à expliquer du coup arrêter l’était encore plus, c’était « mon passe-temps ».
Les jours passaient et j’essuyais de plus en plus de lettre de prison me confirmant qu’il me fallait prouver mon identité et mon lien familial pour qu’elles puissent répondre à ma demande concernant la détention de mon frère et sa présence ou non dans cet établissement.
A chaque lettre, j’étais inconsolable, bien sur, j’affrontais cette épreuve à chaque fois seule, je ne voulais pas expliquer à Tissem ce qu’il se passait, et encore moins gratter chez Mohamed pour un peu de son soutien.
J’étais devenue tellement accro à cette recherche que j’épinglais chaque lettre de « refus » sur le mur de ma chambre, j’en suis venu à pouvoir en tapisser un complètement, je n’invitais plus personne chez moi et je me renfermais totalement sur moi-même.
S’en suis une longue période difficile pour moi.
Mettons les choses au point dès maintenant… Je ne conseille à personne de s’engager sur la pente sur laquelle je me suis engagée tout comme je vous demande le respect. Ne me jugez pas car depuis je vais mieux et je ne peux que dire Al Hamdoulilah. Je vous parle de mon vécu afin qu’InchaAllah cela vous évite des embuches ou conseille des gens dans le même cas que moi.
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Il était une fois : pff les contes de fées n'existent pas.
General FictionBelle chronique enregistrée à l'ancienne comme on les aime Histoire Réelle