Part 25-26-27

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* Partie 25 *

Je n’avais d’yeux que pour lui et inconsciemment, sans le vouloir, je lui avais déjà pardonné toutes ces incartades, à croire que j’suis pas quelqu’un de claire ni de raisonnable et encore moins de fier, pourtant j’suis fière même un truc de fou mais l’amour rend aveugle, et j’avais pas envie de recouvrer la vue…

Je l’aime, ouai, malheureusement pour moi.

J’avais beau être dégoutée de lui et de ses agissements, de son comportement de merde qu’il avait adopté ces derniers temps avec moi, mais pas seulement avec moi, avec tout le monde, les gens le fuyait limite comme la peste, c’était devenu le mec à embrouille.

Le mec que personne ne veut côtoyer alors qu’avant c’était le gars sur d’un tas de personne, je fouillais dans ma mémoire et je cherchais la faille dans son comportement, vous savez, celui qu’il avait au début avec moi, je cherchais, je voulais savoir si c’était un masque, ou si c’est celui qu’il adoptait aujourd’hui qui en était un.

Je ne trouvais pas la réponse car il avait l’air si sincère avant, mais il l’est d’autant plus aujourd’hui, comment peut-on changer aussi rapidement, et aussi mal ? comment peut-on tourner aussi mal alors qu’on a été pendant très longtemps quelqu’un de bien et de respectable ? Les questions fusaient dans mon esprit et je fumais, encore et toujours, j’avais diminué grâce à lui, et voilà que je reprends de plus bel à cause de lui.

Foutu cercle vicieu, foutu cœur qui ne bat que pour lui, foutus sentiments et foutue vie que je m’apprête à mener sans lui. Cette vie sans lui, sah j’en veux pas, il a tout fait, j’vous assure, tout pour me rendre accro à lui, ses paroles, ses gestes, son comportement, tout, vraiment tout, il a rien laissé au hasard, et voilà qu’aujourd’hui il fait tout pour que je le déteste mais ça ne marche pas, j’aurais aimé qu’il y arrive afin de me faciliter les choses mais j’y arrive pas, je dirais pas que je l’aime encore plus, mais juste que j’me rends compte à quel point je tiens à lui car je sais que je suis à moins de deux doigts de le perdre… je l’ai peut être même déjà perdu…

Mes journées se résumaient à aller travailler le matin, faire le ménage l’après-midi, visiter Sou et Tissem, parfois même Khalti, mais j’évitais, je ne savais plus quoi lui dire et les excuses que je trouvais à son fils ne lui suffisait plus depuis longtemps et je ne pouvais plus l’affronter.

Mes soirées, rythmées par des cigarettes à la fenêtre, des clips à la télé (oui, même de ça il m’avait drogué), mon regard perdu dans cette foutue cité et mes fichues insomnies, j’en tombais presque malade, j’avais du, en une semaine, dormir qu’une petite dizaine d’heure et à vrai dire j’étais plus qu’épuisée, mes paupières étaient lourdes, très lourdes, mais mon cœur cognait si fort dans ma poitrine qu’il empêchait mes yeux de rester fermer assez longtemps pour tomber dans le sommeil.

Un soir, alors qu’il faisait plutôt doux dehors, j’avais ouvert la fenêtre, et j’ai pu apercevoir en sortant ma tête qu’il était là, à son poste habituel, mais contrairement à d’habitude, il était seul.

Rien que sa vue me procurait un immense plaisir, le voir me suffisait pour penser qu’il allait bien, il a levé sa tête en ma direction, maaaa il était beau, il avait toujours cette lueur de haine dans son regard, depuis quelques temps on pouvait même dire qu’elle habitait son regard, et j’le trouvais magnifique malgré ça.

Vr.. Vr..

J’ouvre les yeux, il est 6h du matin, j’ai du m’assoupir car j’ai mal partout et je suis à demi allongée sur le banc mais ça m’a fait du bien, je me lève et me repose avec mon café, j’en oublie même que c’est mon téléphone qui vibrait qui m’a réveillé… Je le prends…

- Nadiya... on peut se voir ? faut que j’te parle d’un truc c’est important –
- Ça peut pas attendre ? sah j’viens de me lever et j’suis à l’ouest –
- C’est urgent… -

J’venais de me lever, j’avais aucune envie de l’affronter maintenant car je savais que je ne serai pas en pleine possession de mes moyens de défense et que je risquais de ne pas pouvoir lui tenir tête, il savait très bien comment j’étais au réveil, une vraie crème, je ne criais jamais et j’me demande s’il n’avait pas fait exprès d’attendre ce moment précis pour me contacter…

Hm..

- Saha –

Toc… Toc… Toc…

Moi (sèchement) : vas y entre, pose toi dans la cuisine, je t’ai fais un café, y a des clopes et des msemen.
Moha : merci Diya…
Moi : hassoul, parle, je t’écoute.
Moha : je.. je crois que j’suis malade
Moi : malade ? (en rigolant) si t’arrêtais de boire et de faire hechek à droite à gauche tu verrais que tu serais plus malade !
Moha : te fous pas de moi, y a que quand je bois ou quand j’ai une poussée d’adrénaline, enfin quand j’fais des trucs hecheck, on va dire ça comme ça, que ces putains de maux de tête arrête Diya..
Moi : maux de tête ?
Moha : j’sais.. j’sais pas ce qu’il m’arrive Diya, mais y a parfois où je crois que j’contrôle plus mon corps ! au début mes mains tremblaient un peu et je voyais flou, maintenant elles tremblent tout le temps et parfois j’ai des absences je m’endors n’importe où, je pisse le sang du nez et je fais n’importe quoi ! J’arrive pas à m’arrêter parce que si j’arrête Diya, ma tête, ça tape trop fort et sah y a des trucs que j’ai pas envie de faire et que je fais quand même pour faire passer la douleur, j’ai l’impression que je deviens fou !
Moi : t’es sérieux là ou tu fais genre le malade pour m’amadouer ?
Moha : j’suis sérieux Diya putain prends moi au sérieux me prend pas pour un fou toi aussi, j’suis déjà de trop pour ça !
Moi : on va chez le docteur vient !
Moha : non, j’ai qu’un docteur et c’est Allah
Moi : je t’en supplie Moha suit moi ! si t’es venu me parler de ça c’est que c’est Allah qui t’a guidé vers moi pour que je t’aide !
Moha : j’y suis déjà allé chez ton putain de docteur de mes couilles
Moi : et il a dit quoi ?
Moha : que c’était mauvais signe, j’pisse le sang par la narine gauche Diya, le docteur m’a dit un truc du style « côté gauche c’est mauvais, c’est côté cerveau »

A ce moment là, comment vous expliquer, j’étais debout et j’suis tombée assise sur la chaise, j’me suis retenue de justesse à la table, j’étais sonnée, je ne savais pas s’il disait vrai, mais s’il disait vrai j’en mourrais s’il lui arrivait quelque chose, et s’il mentait, non, il peut pas être mauvais au point de mentir sur des choses comme ça..

Alors s’il ne ment pas, ça veut dire qu’il dit vrai ?

Il est MALADE ?

Je l’ai trainé chez le docteur, pas facilement j’avoue et en essuyant quelques coups.

Des coups me diriez-vous ? Oui, il était gentille puis d’un coup son regard changeait et il m’insultait, il m’attrapait, m’attraper le visage d’une force inouïe tout en se frappant le crâne de son autre main en s’insultant soi-même en se « demandant d’arrêter ».

Je venais de passer deux longues heures à ces côtés et je crois qu’il ne fallait pas avoir un bac + 5 pour se rendre compte que quelque chose ne tournait pas rond, et là tout est devenu clair, c’est pour ça qu’il ne côtoyais plus personne et qu’il voulait faire fuir tout le monde, voilà pourquoi il ne restait pas plus de 10 min au même endroit, pour masquer qu’il était mal, pour épargner les autres…

Dans la salle d’attente, il s’était endormi sur mes genoux, comme un enfant. Je lui caressais les cheveux et sah j’vais pas vous mentir que j’ai chialé, je restais focalisée sur ses yeux pour, dès l’instant où ils s’ouvriraient, cesser de pleurer.

Je l’imaginais malade et j’en avais le cœur serré, au fond de moi je priais, j’invoquais le Tout Puissant pour qu’il l’épargne dans cette dure épreuve ou, si le mektoub en a choisi autrement, de le faciliter dans cette épreuve.

Le docteur l’a ausculté et a de suite dit, d’après les symptômes dont il souffrait, qu’un simple médecin généraliste ne trouverait pas la maladie ni les causes, encore moins les conséquences et si c’était bénin ou non.

A mon grand regret, mon Thug était réellement malade. Il n’avait pas menti et c’est le cœur encore plus lourd et plus serré que je l’ai accompagné à l’hôpital.

Sur le chemin, nous étions silencieux, je roulais par mesure de précuation mais sah, je n’étais pas concentrée : il n’y avait plus que nous deux, plus personne autour n’existait, il ne restait plus que son regard rempli de haine plongé dans mon regard rempli de peine, sa main sur la mienne et nos doigts entrelacés, ni musique, j’avais peur, vraiment très peur, le silence était pesant mais accompagné par le bâtiment respectif de nos cœurs…

pardonne, alors j’ai décidé de lui faire savoir que moi aussi je pardonnais car je n’étais personne pour ne pas le faire, mais que je ne l’excusais pas pour autant ! Il fallait qu’il sache aussi que quoiqu’il arrive, c’est pas comme ça qu’il allait se débarrasser de moi !

- Tout ça, c’était uniquement dans le but de te débarrasser de moi, pour quelle raison, je ne sais pas, je te comprends plus et à vrai dire j’aime bien les énigmes et t’en ai une belle pour moi, mais j’te résoudrais, en attendant j’sais pas ce que tu cherches à faire en agissant comme ça à part détruire les tiens, mais si tu cherches quelqu’un pour te sortir de là, je suis là, je sais pas ce qui me pousse à être gentille avec toi Moha, parce que sah tu le mérites vraiment pas, mais saches juste que si t’as besoin de moi pour t’aider à t’en sortir, tu sais où je suis –

En réalité j’avais envie de lui écrire à quel point il possédait mo cœur, à quel point il pouvait en faire ce qu’il en souhaite, le détruire, marcher dessus, mais il battrait toujours pour lui quoiqu’il arrive, j’étais amoureuse et ce, au plus au point.

Je n’avais d’yeux que pour lui et inconsciemment, sans le vouloir, je lui avais déjà pardonné toutes ces incartades, à croire que j’suis pas quelqu’un de claire ni de raisonnable et encore moins de fier, pourtant j’suis fière même un truc de fou mais l’amour rend aveugle, et j’avais pas envie de recouvrer la vue…

Il était une fois : pff les contes de fées n'existent pas.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant