* Partie 31 *Je l’ai soulevé doucement tout en la gardant contre moi. Il était temps pour moi de tourner la page sur cette période de ma vie en l’aidant à tourner la page aussi. Il était temps pour moi d’être un modèle pour quelqu’un, tout comme tu l’as été pour moi, il est temps pour moi d’être patiente et d’apprendre à tout pardonner même si c’est dur, il est temps pour moi de guérir les plaies de quelqu’un comme tu as guéri les miennes, il est temps pour moi Mir-sa de te rendre hommage… Et quel plus bel hommage puis-je te rendre que d’aider quelqu’un qui me ressemble avec la même force et envie que toi ?
Je l’ai ramené chez moi et j’ai pris soin d’elle, ma petite Naouel faisait son entrée dans ma vie, pile au moment où je pensais redevenir comme avant et ne plus accorder de temps à qui que ce soit, son arrivée venait de tout chambouler et me permettait d’avancer au lieu de reculer et de retourner au passé.
En une semaine, elle a pris place dans ma vie comme jamais personne n’aura pris place dans ma vie avant, elle est devenue vitale à mon sourire et je le suis devenue également pour elle, à son contact, je murissais, je grandissais car j’avais quelqu’un sous ma responsabilité.
Mehdi m’avait accompagné chez elle pour récupérer quelques affaires, je savais que je risquais gros à l’époque car elle était mineure mais je savais encore plus qu’elle était prête à fuir n’importe où et qu’il pourrait lui arriver n’importe quoi alors je prenais sur moi, et elle me le rendait bien, je m’étais assagie.
Je n’avais ni de nouvelles de Mohamed ni de sa famille, Tissem avait voulu passer plus d’une fois mais Sou l’en avait dissuadé « elle arrive enfin à tourner la page alors laisse la tranquille encore un peu », c’est moi qui lui avait demandé de dire ça car en sah j’allais pas bien d’être sans nouvelle mais m’en donner aurait été encore pire car de toute façon ça n’aurait rien changé, j’aurai du continuer sans lui.
Je savais juste qu’il n’avait pas encore été opéré car son état de santé ne le permettait pas, j’avais fini par appelé moi-même à force de trop cogiter.
Autrement, je passais le plus clair de mon temps avec Mehdi, il passait à la maison avec Sofiane, son frère de 15 ans, le même âge que Naouel, ils devenaient aussi inséparables que nous d’ailleurs…
Mehdi : Diya ?
Moi : ouai ?
Mehdi : t’as réfléchi à ma proposition ?
Moi : quelle proposition Sahbi, tu m’en fais une tous les jours en cas !
Mehdi : arrête Diya c’est pas pareil, j’te demande pas d’aller damer, j’te demande si t’as réfléchi au fait qu’on devrait peut être être à deux ?
Moi : ah.. tu m’parles de ça.. sah j’sais pas Mehdi, j’essaie d’y réfléchir mais…En vrai, j’y réfléchissais tous les jours ouai, surtout depuis que Moha m’avait jeté comme une merde et que c’est comme à son habitude que Mehdi m’a ramassé à la petite cuillère et m’a consolé.
J’essayais de me persuader que ça serait Mehdi, parce qu’il correspondait à ma définition de l’homme parfait, mais de l’autre il m’était impossible de prendre cette décision tant que Moha n’irait pas mieux car le savoir dans un lit d’hôpital entrain de mourir m’enlevait à moitié la vie à moi aussi, ce qui voulait dire qu’il représentait beaucoup pour moi, cependant je n’arrivais pas à me décider…
Moha, Mehdi ? pour lequel mon cœur bat le plus ?
Je ne pensais pas qu’on pouvait aimer deux personnes, mais c’est possible : on en aime une plus que l’autre, le tout est de trouver laquelle on aime le plus. Et ça c’est la partie la plus dur de l’histoire, surtout quand un est toujours là à vos côtés et l’autre dans un lit d’hôpital, c’est pas une « bataille » équitable…
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Il était une fois : pff les contes de fées n'existent pas.
General FictionBelle chronique enregistrée à l'ancienne comme on les aime Histoire Réelle