* Partie 34 *Allons-y.
Parlons de ma mère…
Pour ce faire, il va me falloir vous projeter dans le passé, puis un peu dans le futur, pas au moment de la chronique, mais il y a un an.
*** FLASH BACK ***
Maman est partie.
J’étais assez jeune, l’âge exact que j’avais, je ne pourrais pas vous dire, je pense que je devais avoir entre 7 et 9 ans. Mon frère était à peine plus grand (on a 4 ans de différence).
Comment vous expliquez ce que j’ai ressenti quand mon père nous a dit ça, j’ai d’abord commencé à pleurer et ensuite je me souviens avoir couru dans toute la maison à la recherche d’un signe comme quoi elle reviendrait et qu’elle n’était pas partie, mais c’était peine perdue. Ses placards étaient vides et même son sèche cheveux n’était plus dans la salle de bain. Son départ était prémédité, elle n’était pas partie à la va-vite. Elle avait tout pris, vraiment tout. Elle avait même pensé à réduire en mille morceau le cadre où prônait leur petite photo de mariage et qui se trouvait dans leur chambre.
Rapidement, la maison ne sentait plus son odeur, et j’ai appris à faire avec, cependant je me posais des tas de questions, pourquoi est-elle partit, pourquoi ne nous a-t-elle pas emmené avec, pourquoi si, pourquoi ça, mais dès que je demandais à mon père, il me rétorquait « si t’étais pas née, elle serait surement restée ». Du coup, pendant très longtemps j’ai cru que c’était de ma faute.
Pendant très longtemps je pleurais, au départ bruyamment mais mon père me frappait pour que j’arrête, bien sur, l’enfant que j’étais pleurait encore plus à cause des coups, ce qui n’était pas du tout du goût de mon père qui du coup me tapait encore plus, et de ce fait, petit à petit, j’ai appris à pleurer en silence, soit en engouffrant ma tête dans mon coussin, soit en me cachant sous la douche.
En grandissant, son départ était acquis et son absence pesait de plus en plus, les questions que je me posais aussi. J’espérais secrètement qu’elle revienne mais chaque année je perdais cet espoir car cela faisait bien trop longtemps qu’elle était partie. Jamais, non jamais elle n’a appelé quand mon père travaillait et qu’on était à la maison, ne serait-ce que pour avoir de nos nouvelles, non. Jamais.
De plus, mon père devenait de plus en plus méchant avec nous et violent, et ce qui fait que je lui en voulais, car je me posais des questions du style « et si elle était là, nous taperait-il ? » et je n’en aurais jamais eu les réponses car nous avons dû nous débrouiller seuls, mon frère et moi, et vous savez ce que mon frère a été dans l’obligation de faire pour que nous puissions nous en sortir vivants.
J’aurai pu dire « nous en sortir indemnes », mais nous ne sommes pas indemnes non, j’aurai des traces à vie sur mon corps et j’aurai des séquelles à vie dans mon cœur et dans mon esprit, souvent je fais des cauchemars quant à ce monstre et quant au départ de ma mère, cette traitresse.
Elle nous a abandonnés, sans se demander comment nous allions faire pour vivre sans elle, et si nous serions mieux seuls qu’avec elle d’ailleurs. Quoi qu’il en soit, avec le temps, on dit souvent que la douleur s’efface, au contraire, la mienne s’accroît de jour en jour car c’est comme si elle m’avait laissé sur ma fin. La vie que j’ai eue, je la lui dois, et c’est à cause d’elle que tout c’est terminé comme vous le savez.
Si elle avait été là, peut être que mon père serait en vie, Allahou ahlem, la seule chose que je sais c’est que même si mon frère avait fini par mettre fin à sa vie quand même, on n’aurait pas été séparé, il serait allé en prison et j’aurai pu garder contact car j’aurai vécu avec ma mère, à une adresse fixe et je n’aurai pas eu à être trimballée de familles d’accueil en familles d’accueil et de foyers en foyers.
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Il était une fois : pff les contes de fées n'existent pas.
General FictionBelle chronique enregistrée à l'ancienne comme on les aime Histoire Réelle