* Partie 46 *
Dieu que mon cœur me fait mal…
Je me suis endormie, je souffrais le martyr bien plus mentalement que physiquement et je crois pour ça que j’ai dormi.
Le lendemain, à mon réveil, Nouria était assise en face de moi, le teint blafard.
Nouria : comment tu vas ?
Moi : hamdoulilah ma sœur
Nouria : hamdoulilah
Elle se tu, ses yeux se perdirent quelque part, je ne sais où, mais en tout cas elle n’était plus avec moi.
Moi : il s’est passé quoi ?
Nouria : tu… tu t’souviens plus ?
Moi : si, mais pas de tout
Nouria : tu t’es pris la tête avec Yasmina, Mehdi t’as frappé, Sofiane est rentré dedans, il l’a frappé aussi, Yasmina est partie, Naouel a essayé de séparer, elle a pas réussi alors elle m’a appelé, j’ai dit à Karim d’appeler Djibril et Nouredine le temps qu’on arrive et voilà
Moi : et .. Sofiane ?
Nouria : il va bien, il a rien, il était juste sonné
Moi : hamdoulilah
Nouria : mais toi, tu vas pas bien Diya
Moi : si, ça va !
Nouria : mais t’as vu ta tête ? putain la con de toi tu t’es vue ?
Moi : oui, hier, ça va hamdoulilah Nouria, je respire, tout va bien, ça va partir, c’est que des bleus
Nouria : on l’a foutu dehors, lui et sa pute
Moi : fallait pas, c’est pas grave j’ai cherché aussi
Nouria : arrête d’être trop gentille avec Mehdi, sah je sais que tu tiens à lui, mais il t’a démonté Diya, il a dépassé les limites, wAllah mon frère j’le reconnais même plus alors prend pas sa défense ! Tu verrais dans quel état est Bilel ! je pouvais pas laisser Mehdi sous le même toi que mon petit ange ! J’les mis dehors Diya, qu’Allah me pardonne d’avoir mis mon sang à la porte, mais j’avais pas le choix, j’avais plus le choix…
Moi : hm…, t’as pu le dire à Karim ?
Nouria : oui
Moi : et aux autres ?
Nouria : oui
Elle ne dit rien de plus, un léger sourire, une petite caresse sur son ventre et elle repartit à nouveau dans un autre monde, je ne dis rien de plus non plus, de toute façon qu’aurais-je pu dire de plus ?
Elle avait raison, j’avais complètement oublié Bilel, qu’il me pardonne, il a du être traumatisé, j’aurai du essayé de me contenir sachant qu’il était là, j’aurai pas du répondre à ses provocations, je ne méritais pas tout ça, mais c’est ce spectacle qu’elle voulait, et Mehdi le lui a offert.
Je pu rentrer chez moi une petite semaine après, j’avais encore un peu de mal à ouvrir l’œil mais ça le faisait quand même, tout le monde était venu me voir à l’hôpital même Khalti, sah j’ai pas le cœur de vous détailler toutes les larmes qui ont été versées pour moi parce que ce n’est pas une fierté de faire pleurer les miens.
Comme vous vous en doutez, Mohamed n’était pas venu.
Toujours ce silence radio, et pourtant, le mois de mai était déjà bien entamé et juin arrivait à grands pas, il ne restait plus que 3 petites semaines avant que je devienne officiellement sa femme.
Ni Khalti, ni Tissem, ni Lamia, ni même Khalid ne savaient où est-ce qu’il avait disparu. J’étais complètement parano geh, j’avais fini par harceler le médecin pour être sur de pouvoir écarter la rechute et j’ai pu l’écarter, son dernier contrôle était récent, moins de 2 semaines, et était négatif.
Sah à ce moment là, je me suis sentie soulagée car s’il était allé passé son contrôle, c’est qu’il était en vie et qu’il savait ce qu’il faisait, il était lucide, mais j’avais le cœur lourd, car la dernière fois qu’il avait fait ça, il en avait « profité » de la pire des façons…
Hassoul, un soir, alors que j’étais tranquillement chez moi, et seule, mon téléphone se mit à vibrer.
Vrr… Vrr… C’était Mehdi, je décroche… je décroche pas ?
Je décroche, de toute façon la confrontation sera inévitable, alors autant ne pas la retarder, j’ai pas envie qu’il se pointe chez moi alors autant régler ça par téléphone même si c’est tout ce que je déteste, mahlich.
Mehdi : Désolé
Moi : C’est trop tard, même si t’es pardonné, tu sera jamais excusé, j’te souhaite bonne continuation, salut
Mehdi : Diya attend, haychik, me dit pas ça s’il te plait j’ai besoin de toi
Moi : getlek besoin de moi, t’avais pas besoin de moi l’autre jour !
Mehdi : Diya, s’il te plait, je… j’me contrôlais plus !
Moi : je sais, mais c’est pas une excuse, jamais je pourrais excuser ton geste !
Mehdi : pff.. putain… Diya, ne me déteste pas… j’avais la haine… !
Moi : c’est trop tard Mehdi !
Mehdi : non.. rien.. rien n’est trop tard !
Il commençait à pleurer au téléphone, je n’ai même pas eu de la peine, ni de la compassion, désormais il me répugnait car ce qu’il avait fait n’avait pas de nom, je ne pouvais mettre de mots sur ce que je ressentais, la peur qu’il me procurait…
Je pouvais comprendre son comportement, qu’il ne me console pas devant elle, mais alors pourquoi m’avait-il promis que personne ne se mettrait entre nous ? pourquoi n’avait-il pas agit ? je ne demandais pas à ce qu’il vienne me prendre dans ses bras, mais au moins qu’il fasse preuve de soutien envers moi, en me parlant, en me demandant ce qu’il se passe, en me réconfortant avec des mots, mais il ne l’a pas fait, au final il m’a mis des coups, il m’a frappé comme un homme alors que je n’avais rien demandé ni provoqué…
Pourquoi avait-il déversé toute cette haine sur moi alors que jusqu’ici il arrivait à se contenir ? pourquoi n’avait-il pas tout relâché sur la personne qui le méritait vraiment ? me punissait-il de cette façon de ne pas l’avoir choisi ? de n’avoir pas su l’aimer comme il aurait tant voulu ?
Mehdi : parle Diya, parle moi haychik me laisse pas
Moi : j’suis.. j’suis désolée, au revoir
Mehdi : non Diya, laisse moi venir te voir s’il te plait !
Moi : non Mehdi … s’il te plait non…. Je… j’veux pas… j’peux pas !
Mehdi : Diya non, ne… putain n’ai pas peur de moi j’te jure j’te toucherai plus jamais wAllah
Moi : hlef pas ça sert à rien de hlef et de pas tenir ses promesses, t’as tout gâché wAllah, ne me fais plus jamais de promesses quant tu peux pas les tenir !
Mehdi : mais tu voulais que j’fasse quoi ? devant elle j’pouvais pas !
Moi : comment t’oses me dire ça ? devant elle tu pouvais pas faire quoi Mehdi ? me toucher ? pourtant tu l’as fait, et de la pire des façons ! j’te demandais pas de me faire un câlin tah les films, mais juste de la compassion, de la présence, t’aurais pu juste me parler, ou me serrer la main et me dire que tout irais bien, mais non, à la place de ça, tu t’es pas gêné pour me frapper ! Tu m’as tué Mehdi, tu m’as tué !
Mehdi : je sais, j’ai très mal agis, pardonne moi haychik, j’suis trop mal depuis, j’vais mourir si tu m’pardonne pas, j’peux pas sans toi Diya, t’es plus importante qu’elle !
Moi : dit pas des trucs comme ça si t’as réagis comme ça avec moi, et puis même si j’te pardonne, j’aurai toujours peur de toi, j’veux plus jamais être dans une pièce seule avec toi, j’veux plus jamais que ton regard se plonge dans le mien, j’veux plus jamais que tu m’approche, tu m’fou la trouille et la nausée en même temps, et tu sais pourquoi…
Mehdi : j’le sais… s’il te plait ne dit plus ça, ça me fend le cœur…
Moi : putain Mehdi, mon frère, le seul qui savait comment me réconforter et qui ne m’aurait jamais fait du mal m’a bousillé à tel point que j’ai la trouille de toi ! et tu sais de qui j’avais aussi peur à part d’Allah ?
Mehdi : j’le sais, haychik ne le dit pas, ça va me tuer !
Moi : j’ai aussi peur de toi que ce que j’avais peur de…
Mehdi : STOP LE DIT PAS HAYCHIK STOP STOP PAR PITIE NE LE DIT PAS
Moi : DE MON PERE !!
Mehdi : sah Diya… tu viens d’me tuer… j’suis pas lui…
Moi : je sais, il est mort, pourtant en te voyant, en voyant cette haine dans tes yeux, c’est lui que j’ai revu, comme s’il était revenu pour me hanter, c’est lui que je voyais quand tu me frappais… et ça, jamais je pourrais oublier.. tu m’avais promis que tu me ferais oublier toute cette mauvaise passe, que plus jamais qui que ce soit ne lèverait la main sur moi… et c’est toi qui promets puis qui trahie…
Mehdi : j’suis pas comme lui Diya, j’te le jure, j’arrache mes deux mains s’il le faut pour que tu me crois…
Moi : tu sais j’ai subi Mehdi, la violence ça suffit, 1 fois, pas deux, et trop c’est trop, t’avais pas le droit de lever la main comme tu l’as fait, t’es personne pour porter atteinte sur moi ! t’avais pas le droit, tu.. tu m’fais trop penser à ce bâtard Mehdi, c’est foutu, plus jamais j’pourrais te voir autrement qu’à travers lui t’entends ? plus jamais !
Mehdi : Diya haychik arrête j’suis pas comme cet homme, j’suis pas comme lui j’te le prouverai
Moi : t’as plus rien à me prouver, car quand un homme frappe une fois, il frappera toujours ! j’te le dis, pas parce que tout le monde dit ça mais parce que c’est la vérité ! j’ai servi de punching-ball 15 ans de ma vie, je pensais être loin de tout ça, tu m’avais promis que j’étais loin de tout ça, et ce sont tes mains qui me ramènent à la réalité… pourtant tu m’avais promis que jamais cette réalité ne me rattraperai, que plus jamais je ne serai battue…
Mehdi : j’ai promis… et j’ai merdé Diya, j’sais pas comment faire pour que tu passes au dessus de tout ça, faut que j’me rattrape, je supporterai pas de te perdre encore une fois…
Moi : trop.. trop tard.. j’avais mis tout ça de côté, toute cette peur, cette haine, cette violence, et toi t’as bousillé 7 ans de travail sur moi-même à la minute où t’as levé la main sur moi, , c’est comme si j’venais de sortir de chez moi, il y a 7 ans, comme si j’avais fait un bond dans le passé, que j’venais d’arriver dans le foyer et que j’étais soumise avant d’arriver à me défendre… et tout ça à cause de toi, alors oubli moi ! oubli, parce que j’pourrais jamais passer au dessus, j’ai réussi une fois, et il m’a fallut 7 ans, et j’avais réussi grâce à toi, et maintenant, qui va m’aider à passer au dessus de toi ?
Mehdi : Diya, laisse moi me racheter, j’te prouverai que j’suis pas comme ton père, laisse moi te montrer que j’suis à la hauteur de tout ce que tu attends de moi !
Moi : ne pense même pas à te racheter, parce que peu importe ce que tu feras, jamais t’entends, jamais tu seras excusé et jamais tu seras à la hauteur car un homme, un vrai, ne lève jamais la main sur une femme et ne trahi jamais les siens pour une femme !
Mehdi : DIYA PUTAIN S’IL TE PLAIT ECOUTE MOI ARRETE S’IL TE PLAIT ARRETE DE ME COMPARER A CE FILS DE PUTE J’SUIS PAS LUI, J’SERAI JAMAIS LUI, J’REGRETTE T’ENTENDS, J’REGRETTE DE T’AVOIR FAIT DU MAL PUTAIN LA CON DE TA RACE ECOUTE MOI !
Moi : arr..arrête de crier Mehdi, tu m’fais.. tu… j’ai peur…
Mehdi : excuse moi Diya, excuse moi, je m’emporte, tu me rends fou, je… je t’aime Diya… et j’t’aimerai toujours… toute ma vie t’entends ?
Moi : arrête… c’est… ça sert plus à rien… qu’Allah te pardonne et te guide Akhy, qu’Il te facilite et qu’Il t’aide à te repentir…
Mehdi : aide moi Diya, j’ai.. j’ai besoin de toi…
Moi : moi aussi avant j’avais besoin de toi… mais t’as pas été là… t’as choisi ton camp, et j’en fais plus partie… alors désormais, je n’serai plus là non plus… Adi…
Mehdi : Diya.. non… s’il te plait… ne m’dit pas ça… Au revoir… dit moi ça s’il te plait…
Moi : j’peux...pfff … salut…
J’ai raccroché, à bout de force, cette discussion m’avait laminé, je venais d’écraser ma cigarette, j’en ai immédiatement rallumé une, c’était instinctif.
C’est à ce moment là que j’ai compris pourquoi je fumais : petite, je voyais mon père le faire pour passer ses nerfs autrement que sur moi (car oui, parfois il avait de la conscience, enfin, de la pitié dirais-je, quand j’étais trop recouverte de bleus par exemple, il savait qu’il ne pouvait pas me taper de suite, alors il fumait, encore et encore, et m’éviter, je longeais les murs à ce moment là pour éviter de la croiser car c’était mon seul moment de répis…).
J’ai toujours su que c’était la seule solution pour qu’il ne me frappe pas alors parfois avec mes maigres économies je lui prenais des paquets de cigarettes, pour qu’il oubli que j’existe le temps d’une cigarette, pour me permettre à moi d’exister…
Triste à dire n’est-ce pas ? je vivais à travers une cigarette, alors je consomme ma vie de cette façon moi aussi car j’ai peur que la réalité ne soit trop dur à avaler sans avoir cette petite douceur à griller…
Pendant la durée de cette cigarette, j’oubli tout ce qui est autour, un peu comme mon père le faisait…
Les jours passèrent, et durant ces derniers jours, j’avais un peu repris du poil de la bête, désormais on ne pouvait plus deviner que quelques jours avant je m’étais fait frapper par Mehdi.
Hassoul, un jour alors que j’attendais Nouredine pour le café. Et oui, même s’il ne parlait à personne, il parlait avec moi, il passait de temps à autre en cachette, pour pas abimer son image de « thug » mdr, depuis la maladie de Moha, on s’était grave rapproché (jusque là je ne vous l’avait pas dit car ça n’avait pas d’importance, mais cette fois-ci, oui).
Ou en étais-je… Ah oui, donc j’attendais Nour, quand ça toqua à ma porte.. J’ouvrais, une jeune femme, d’une vingtaine d’années se tenait devant moi. Je ne l’avais jamais vu auparavant mais elle avait les yeux rouges.
Moi : oui ?
… : c’est toi Nadiya ?
Moi : oui, c’est moi, pourquoi ?
… : je peux rentrer ? j’ai pas trop envie de te parler de ça dans le hall
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Il était une fois : pff les contes de fées n'existent pas.
Fiction généraleBelle chronique enregistrée à l'ancienne comme on les aime Histoire Réelle