* Partie 60 *
Environ deux semaines après ma sortie de l’hôpital, nous sommes retournés ensemble vivre sur Marseille.
Quelques temps plus tard et grâce aux relations de Khalid, tous nos proches ont pu nous rejoindre et ils ont tous vécus ensemble un temps dans une grande maison familiale que nous avions louée.
Il était impossible pour nous de concevoir de pouvoir vivre éloignés les uns des autres, surtout après tout ce que nous avions réussi à traverser, tous ensemble, encore une fois.
Même si aujourd’hui, ce n’est plus le cas car nous vivons chacun dans notre appartement, nous sommes toujours aussi soudés, voire bien plus qu’avant.
Je vous avoue que les choses n’ont pas été simples pour Khalid et moi, surtout au début, notre relation avançait vraiment à tâtons, on avait des semaines avec, des semaines sans, et on a mis plus de 3 mois avant d’oser ne serait-ce que se prendre dans nos bras, pourtant, c’était quelque chose que nous faisions régulièrement avant la naissance de Kaylissa.
Mais… tout était différent, la nuit avait laissé place au jour et recouvrer la vue aussi brutalement, ce n’est pas facile à accepter du jour au lendemain, surtout que nous avions toujours Mohamed, Allah y Rahmou, au fond de nos cœurs, à nous demander si nous faisions réellement bien de nous aimer, et si au fond, nous ne ferions pas mieux de nous aimer de loin, d’accepter de souffrir en mettant notre amour de côté.
Et puis nous avons fini par nous marier, un beau jour d’été, sous le soleil.
C’était peu après que notre Kay ait fêté son premier anniversaire. C’était il y a un peu plus de deux ans maintenant.
Kaylissa a toujours su que Khalid n’était pas son « vrai père » mais peu après qu’elle ait appris à parler, elle a demandé le plus naturellement du monde si elle pouvait l’appeler « Papa ».
Khalid n’a jamais été aussi heureux que ce jour là, excepté le jour de la naissance de nos deux enfants et celui de notre mariage bien sûr.
Il y a maintenant 6 mois, Yassine est venu parfaire notre bonheur, mon petit homme, mon premier fils, et surtout ma première grossesse vécue pleinement, sans doute, sans peur.
Comme vous avez pu le voir à travers les « anecdotes » que je lançais sur ma page au fur et à mesure de la chronique, Kaylissa s’entend à merveille avec son Papa, même plus que ça. Et c’est juste un régal que de les voir ensemble s’aimer à ce point, cela ne fait que confirmer que j’ai fait le meilleur des choix, pour moi, mais surtout pour ma fille, et je n’ai pu qu’être encore plus confirmée lors de l’arrivée de Yassine dans nos vies…
Kaylissa est une petite sauvageonne qui respire la vie, qui joue à longueur de journée, fait des bêtises, mais surtout, au delà de tout ça, prend soin de nous tous à longueur de journée, elle est très câline, elle passe sa journée à « lancer des bisous volants » à nos proches, elle est serviable et parfois colérique, en bref, son père tout craché, même physiquement, on pourrait croire qu’il l’a faite tout seul, mais elle a les yeux verts, le même vert que mon œil droit, ma sha Allah.
Yassine est plutôt calme comparé à Kaylissa dans ses premiers mois de vie à nos côtés, il dort le plus clair du temps, et le reste du temps, il sourit et gazouille. Si à la naissance de Kaylissa j’ai enfin su que j’étais sortie de ce long tunnel noir, je peux vous dire que Yassine a été encore une lumière bien plus étincelante car me rappelant que désormais, ce tunnel, je n’aurai plus jamais à y rentrer.
Nous, nous essayons d’avoir un troisième enfant afin d’agrandir notre petite famille « recomposée » et nous espérons avoir bientôt l’immense plaisir de vous annoncer cette merveilleuse nouvelle, inchaAllah.
Aujourd’hui, malgré tout ce que j’ai pu traverser, je ne regrette ma vie pour rien au monde.
Je ne changerai rien de ma vie, car si je suis celle que je suis aujourd’hui, c’est grâce à la vie que j’ai vécue, aux obstacles que j’ai contournés ou passés, aux erreurs que j’ai commises et aux gens que j’ai rencontrés.
Mohamed, Allah y Rahmou, me disait toujours « la vie est belle, et même si la route te semble longue, ardue et en piteux état, n’oubli jamais que cette route comportera tôt où tard un virage, et que ce virage pourra cacher de beaux changements ».
Je me suis accrochée à tout ce que j’avais, et ce, même si au début je n’avais quasiment rien.
« Allah n’éprouve que ceux qu’Il aime » et je reste persuadée qu’Allah n’aurait jamais sur mon chemin un obstacle qu’Il savait insurmontable pour moi.
Toute ma vie, j’ai fait preuve de beaucoup de force, de beaucoup de courage, sans savoir réellement où je trouvais tout ça, mais la question n’est pas là, la question est surtout de croire en soi, de croire en Allah, de se dire qu’on y arrivera, coûte ce qu’il nous en coûtera.
Dans chaque malheur se trouve un bonheur. Véridique, même si horriblement douloureux.
J’ai du mal à croire que c’est fini, que j’ai enfin pu vous raconter tout ce que je souhaitais vous raconter, enfin, tout ce que j’étais en mesure de pouvoir vous raconter.
Je ne pensais pas que ma vie allait « passionner » autant de personnes aussi généreuses et bonnes, ni que vous alliez attendre avec impatience d’en connaître le fin mot.
Je ne pensais pas non plus m’attacher à certaines d’entre vous, ni trouver autant de réconfort dans vos messages.
Je ne m’attendais pas non plus à ce que vous partagiez pleinement et viviez chaque partie comme je l’avais vraiment vécue.
Je m’étais encore une fois trompée, et m’en voilà aujourd’hui d’autant plus émue.
Je me suis mise à nue en restant anonyme, mais je ne peux vous décrire quel bien fou cela m’a fait de revivre tout ça, au delà des maux ressentis à chaque fois que mes doigts venaient frapper le clavier.
J’ai réussi à faire le point sur ma vie une bonne fois pour toute, il me restait encore quelques doutes que j’ai réussi à chasser grâce à vous, à vos impressions, aux conseils donnés et surtout à cette chaleur si réconfortante que vous m’avez offert, je n’ai pas eu besoin de vos bras, vos mots m’ont amplement suffit…
Je ne trouverai jamais les mots, ou il n’y aura jamais assez de synonymes pour vous dire à quel point je vous remercie pour tout, aussi bien pour vos messages de soutien que ceux me demandant la suite, aussi bien pour vos montages que ces soirées passées à se raconter nos vies. Je vous remercie également pour votre soutien et cet amour que vous m’avez gratuitement donné, sans rien attendre en retour…
Vous m’avez dit souvent que j’étais un modèle pour vous de par ma force et mon courage, et également pour répondre un peu à toutes vos questions… je voulais vous dire, mes hbibous et hbibettes que…
Je ne suis pas plus forte que vous ni plus courageuse que quiconque et ne mérite pas plus le respect que vous car nous sommes tous égaux, avec la même force, le même courage, c’est juste qu’un grand nombre d’entre vous l’ignore encore.
Je suis heureuse aujourd’hui, malgré tout ce que j’ai traversé, je respire chaque jour le bonheur et je ne changerai ma vie pour rien au monde, j’aime tout, je prends tout, je garde tout, vous commencez à me connaître maintenant !
Je ne lâche jamais prise, j’ai confiance en moi et foi en Allah, je pourrais soulever des montagnes rien que parce que je le veux, alors faites vous confiance, garder la tête haute car rien ni personne ne mérite de vous voir vous rabaisser.
Même si je n’ai pas eu d’enfance joyeuse, même si je n’ai pas su ce que ça fait que d’avoir des parents ni un domicile fixe dans mon enfance et qu’au contraire j’ai connu la déchéance, les coups et que j’ai subi et donné la violence, même si j’ai été séparée de mon frère quasi pendant 7 ans, même si j’ai perdu Mohamed, Allah y Rahmou, et qu’il me manque terriblement, j’ai quand même été heureuse malgré tout, et sachez qu’aujourd’hui, je ne pourrais l’être plus…
Pourquoi « il était une fois, pff : les contes de fées n’existent pas ? », tout simplement parce que dans un conte de fées, on nous apprend à croire au bonheur unique et à l’amour unique également.
Mais ce n’est pas vrai.
Non, nous ne sommes pas destinées qu’à vivre avec un Prince Charmant et à finir notre vie, heureuse à ses côtés, avec une ribambelle d’enfants même si c’est ce que nous souhaitons le plus au monde.
Il arrive parfois que le conte de fées se termine avant même d’avoir commencé et cela ne nous empêche pas d’avoir droit au bonheur.
Kay m’a dit « Maman, moi aussi je veux qu’un seul mari que j’aimerai toute ma vie » alors je lui ai répondu « moi aussi ma princesse, je voulais aimer un seul homme et finir mes jours à ses côtés, mais parfois ma puce, ce n’est pas possible, et nous avons quand même droit au bonheur, quand même droit d’aimer à nouveau, comme Maman avec Papa »…
Al Hamdoulilah
Un peu de nouvelles de tout le monde :
Karim et Nouria sont toujours mariés, et nous sommes toujours aussi proches, voire même plus qu’avant. Dans la chronique, vous apprenez la naissance de Mohamed et Safia, sachez qu’ils ont été rejoint par Faress et Ilyes, et oui, encore des jumeaux, puis par Nadia, une petite princesse. Ils ne comptent pas en rester là puisque Nouria est actuellement enceinte de triplés, Souad, Zara et Saïd, prévus pour le début de l’année prochaine inchaAllah ! Une vrai poule pondeuse ma bagra ! Je les aime
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Nouredine, j’ai trouvé en lui un ami, un confident, un bras droit, un frère, j’ai trouvé en lui un moi au masculin et je le remercie pour tout, il s’est trouvé une petite femme et je leur souhaite tout le bonheur du monde inchaAllah
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Djibril, un célibataire endurci ce hafrit même si aux dernières nouvelles, une gadji aurait réussi à faire flancher son cœur, il me dit que non, mais j’ai grillé les textos, c’est un sacré loveur en scret ! Il va me tuer mais mahlich, être heureux, c’est tout le mal que je lui souhaite Ps : si tu pouvais arrêter de pourrir gâter Kay et Yassine, ça serait chouette mdr !
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Samia s’est mariée, elle a eu un petit garçon et depuis peu nous avons appris qu’elle est enceinte. Au début, j’ai eu énormément de mal avec elle, je pense que vous vous en souvenez, ce qui fait que je n’ai pas eu grand chose à vous dire sur elle tout au long de ma chronique mais sachez qu’aujourd’hui, rien n’est plus comme avant, la mort de Mohamed nous a rapprochée et désormais, nous sommes très proches, limite de vraies sœurs
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Lamia s’est aussi mariée et a eu son premier bout de chou il y a maintenant un an, avec elle non plus au départ ce n’était pas du gâteau, c’était même loin d’être cuit et on a failli en venir aux mains plus d’une fois, hamdoulilah, cette époque est révolue même si nous ne sommes pas aussi proches que nous l’aurions souhaité, de par le fait d’être justement trop les mêmes, je suis heureuse quand même que nous arrivions à conserver une bonne relation et à passer de très bons moments ensemble même s’ils sont rares
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Tissem s’est aussi mariée, qui l’eu cru ! Je pense que son mari est complètement fou pas vous ? En plus, elle nous a annoncé le mois dernier qu’elle attendait un enfant, je le plains ! Non j’rigole (faut j’arrêtes où je vais sérieusement y laisser ma vie mdr) Elle est ce grain de folie positif qu’il manquait à ma vie, elle a toujours su me faire rire et me guider du mieux qu’elle le pouvait, elle est complètement vitale à ma vie et, je pense que vous l’aviez compris depuis longtemps, c’est la sœur que je n’ai jamais eue
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Anissa ne tient pas à ce que je vous donne de ses nouvelles, étant donné le décès de son frère, Allah y Rahmou, elle m’a juste dit de vous dire qu’elle va bien, et qu’elle vous remercie. Quant à moi Anissa, je t’aime
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Ryad, notre frère, Allah y Rahmou
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Bilel a bien grandi et a toujours cette place si particulière dans mon cœur depuis un certain jour où ses petits bras de 6 ans ont tenté de me réconforter. C’est mon grand bébé à moi, un « grand frère » exemplaire pour mes enfants
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Naouel, cette folle, a complètement chamboulé ma vie et j’ai eu l’impression de devenir mère avant l’âge, elle comptait sur moi autant que je comptais sur elle, on s’est reconstruite à deux et mine de rien, j’pourrais jamais remercier autant quelqu’un à part elle car vraiment, elle m’a aidé à tourner la page le jour où elle m’a demandé de l’aider… Elle fait toujours partie de ma vie et ai toujours avec Sofiane, leur mariage est d’ailleurs prévu pour l’année prochaine in sha Allah !
Quant à Sofiane, il a mis beaucoup d’énergie à me hagar et à faire des bêtises (même si je vous l’ai pas dit, il m’a fait bien des misères, et encore aujourd’hui, je garde ma part d’enfance à ses côtés mdr) mais il s’est mine de rien fait une énorme place dans mon cœur, on a vécu beaucoup de choses ensemble et encore aujourd’hui c’est une des personnes de qui je reste vraiment très proche, il est souvent chez moi à la maison (bizarrement souvent à l’heure des repas mdr) mais je l’aime sincèrement du fond du cœur et lui souhaite, ainsi qu’à Naouel, tout le bonheur du monde inchaAllah
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Souad a fini par se marier avec Saïd, qui a d’ailleurs été très bien accepté par sa famille et ils sont très heureux, ils vivent dans le bloc à côté du mien et nous sommes toujours fourrées ensemble, comme à l’époque, rien n’a changé et rien ne changera jamais, inchaAllah, je n’ai pas de mots pour exprimer notre relation car depuis le départ elle a été très particulière et vous le savez, vous l’avez senti, vous avez senti comme moi la belle personne qu’elle est, ma sœur, ma sœur jumelle
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Mehdi…
Au début c’était si compliqué entre toi et moi, on a eu des hauts, bien plus que des bas, hamdoulilah, t’as toujours été là pour moi, dans les bons comme dans les mauvais moments et j’ai toujours su trouver en toi une force inépuisable, un soutien inébranlable.
Au début j’ai cru que tu serais quelqu’un de bien pour moi, mais au final, il s’avère que tu l’es, mais pas de la façon dont on aurait pu penser.
J’ai toujours trouvé notre relation ambiguë jusqu’au jour où j’ai choisi d’épouser Mohamed, et là, tout est devenu clair, même plus que clair, j’ai un amour pour toi certes, mais c’est un amour fraternel que je ressens pour toi, et que tu ressens pour moi, qu’au final nous ressentons l’un pour l’autre.
T’es une personne magique, qui m’a soutenu au delà de tout ce que j’aurai pu attendre de quelqu’un, un frère, un bras droit, quelque part un moi au masculin, et on s’est toujours souhaité le bonheur même si on a mis du temps à comprendre que nous n’en serions pas les principaux acteurs mais que nous ne serions que des simples acteurs.
Quand Khalid s’est installé dans ma vie, tu as laissé faire les choses en continuant de prendre soin de moi comme tu sais si bien le faire, tu m’as vu reprendre goût à la vie en y mettant ton petit grain de sel et je te suis redevable pour tout ce que tu as fait pour moi, y compris me tenir la main le jour où j’ai épousé Khalid.
Comme tu m’as si bien dit « on était fait l’un pour l’autre, mais pas dans le sens que tout le monde croyait parce qu’en réalité on peut pas être plus que ce qu’on est déjà, autrement dit, les meilleurs amis qu’il puisse à jamais exister ».
T’es encore aujourd’hui acteur de mon bonheur et de mes sourires et je t’en remercie, sincèrement, du fond du cœur, tu sais à quel point je tiens à toi et à quel point rien ni personne ne pourra prendre ta place, jamais, merci d’être toi et d’être un oncle si formidable pour mes enfants
Mehdi s’est marié cet été avec une jeune femme du quartier où j’habitais avant et avec qui j’avais tissé des liens, leur amour a fait le reste.
Ils sont très heureux ensemble et je leur souhaite tout le bonheur du monde, Mehdi, je ne dirais rien de plus sur toi si ce n’est que je suis très heureuse de n’avoir jamais eu à mettre une croix sur toi car j’avouerai ne pas être sur d’avoir pu m’en remettre si ça avait dû être le cas.
Sans toi, plus rien ne serait pareil Akhy
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Nadir :
C’est surement de lui dont vous attendiez le plus de nouvelles et j’ai volontairement caché beaucoup d’informations au fil de la chronique pour garder notre jardin secret mais aussi pour vous laisser le meilleur pour la fin.
Mon frère, mon tout.
Si j’ai la chance d’être celle que je suis aujourd’hui et d’avoir autant de force, de courage et de persévérance, c’est car il a été mon moteur premier. Celui pour qui j’ai toujours voulu réussir pour pouvoir le rendre fier, et de par son absence, c’était encore une motivation de plus pour y parvenir : le retrouver et pouvoir lire dans ses yeux qu’il était fier de moi, que la personne que j’étais devenue le rendait fier.
Il s’est marié, il y a bien longtemps déjà d’ailleurs, avec l’inconnue de la lettre des services sociaux (rappelez vous !) alias Anabella.
Ils ont fait connaissance ce fameux jour où mon frère a pété les plombs en apprenant qu’il ne pouvait pas me contacter, et ont poursuivi leur relation à travers les parloirs puis à sa sortie, en semi-liberté, il l’a épousé et ont eu mon neveu Yanis mashaAllah.
Anabella est une femme formidable et je ne pourrais rêver mieux pour mon frère, elle est un pilier unique à sa vie, et maintenant, à la mienne. Yanis est un petit sauvage qui a presque 6 ans aujourd’hui, mais il a parfumé ma vie de la meilleure des façons et je l’aime de tout mon cœur mon garçon.
Ils habitent encore sur Paris et je souffre un peu de cette situation, mais je ne lâche pas prise : ils finiront par me rejoindre sur Marseille, de gré ou de force (j’utilise la claquette s’il faut handek !)
J’ai surmonté des tas de choses, que ça soit avec ou sans mon frère, mais j’ai toujours eu un profond besoin de l’avoir près de moi, que ce soit physiquement ou dans mes pensées.
Pour avoir pieds dans la mer de ma vie, je me repassais des souvenirs avec lui dans ma mémoire pour arriver à tenir le coup, pour ne pas sombrer, il est vital à ma vie et je pense qu’à travers mes écrits, vous l’aviez compris : ce que je ressens pour mon frère n’a pas de mot et n’en aura jamais d’ailleurs.
J’ai de la chance de l’avoir auprès de moi aujourd’hui, que toutes nos péripéties soient définitivement finies, que nous puissions nous voir lorsque nous en avons envie, surtout que nous passons nos journées pendus au téléphone, l’un avec l’autre, si je n’ai pas de nouvelles de lui pendant une journée, c’est quasi la fin du monde pour moi.
J’ai cette chance de l’avoir eu près de moi pendant mon enfance, qu’il m’est sauvé la vie et qu’il ait permis à ma vie d’être meilleure, d’être bien meilleure que celle que je vivais avant, il a permis à la chrysalide que j’étais de devenir un joli papillon…
Je l’aime, indéfiniment, éperdument, au delà de tout, et bien plus que ce que vous ne pouvez vous imaginer…
***
Mohamed, mon Ange :
J’ai tellement de choses à te dire que je ne sais pas si des mots suffiront à exprimer à quel point je te remercie, à quel point tu me manques et à quel point je t’aime.
Dès le départ ça a été toi, toujours toi, j’ai prié Mohamed, pour que tu sois le premier et le dernier en tout mais ce ne fut pas le cas.
Je n’ai jamais vacillée alors que j’aurai pu, oui, j’aurai pu fuir mais un je ne sais quoi m’accrochait à toi, sans cesse, j’étais follement amoureuse de toi, et saches mon Ange que, si je devais tout recommencer, je n’hésiterais pas une seule seconde, je pourrais subir 100 vies comme la mienne, à la seule condition : que tu en fasses 100 fois partie, même si cela voudrait dire te perdre 100 fois à nouveau.
Tu sais, les choses n’ont pas été si faciles au début, et je crois avoir relatés les faits comme ils se sont réellement produits, non pas pour attirer la pitié, ni la compassion, mais pour prouver que si on veut vraiment quelque chose ou quelqu’un, il suffit de s’accrocher, que les embuches qu’on trouvera sur notre chemin ne sont que des obstacles plus ou moins faciles à passer et qu’au final, le bonheur est à notre porté à tous et à toutes.
J’ai souffert de t’avoir aimé au début puis j’ai aimé t’aimer, c’est surtout ça qu’il faut retenir, de toi et moi, je garde tout, les larmes comme les fous rires, les bons comme les mauvais moments, sans oublier ton arrivée dans ma vie, et ton départ précipité.
Certes, tu es partit et tu ne fais plus partie de ce monde depuis 4 ans déjà, mais tu es là, au fond de nous tous et à chacun des battements de nos cœurs car tu vie encore à travers nous.
Je t’ai trouvé toi, et j’ai été mariée à toi, ça sera surement parmi les mois les plus heureux de ma vie comme les plus douloureux car jamais je ne comprendrais ce qu’il c’est passé ce soir là, un chauffard ivre, un accident et plusieurs vies bousillées, mais c’est la vie, ce fameux mektoub auquel tu m’as appris à croire sans sourciller, auquel tu m’as appris à faire confiance aveuglement.
Mohamed, je t’aime, au delà de tout et même encore aujourd’hui, sache que personne n’a pris ta place dans mon cœur, j’ai juste appris, avec le temps et grâce à ta façon de voir les choses surtout, à faire de la place à un autre homme, il est différend de toi, mais aussi bon que toi et je sais que de là où tu es, tu as validé cette union plus que jamais.
Kaylissa me dit souvent qu’elle a de la chance d’avoir un Papa qui veille sur elle de là haut et un Papa qui veille sur elle ici, elle sait qui tu es et ne s’endors jamais sans dire qu’elle t’aime, mais elle a réussi elle aussi à trouver la force de faire une place aussi grande pour Khalid que celle qu’elle te réserve spécialement.
Nous avons tous réussi à faire de ta mort une force et de ton départ une soudure qui nous permet de tous et toutes rester unis.
Ton départ nous a anéanti, puis appris à nous aimer encore plus et surtout nous a appris que la vie était courte mais belle et nous tenons à continuer la nôtre en prenant exemple sur toi : tu aimais la vie Mohamed, et désormais, nous aimons la vie pour toi, mais surtout pour nous.
J’ai tellement de chose à te dire que je ne sais plus quoi dire, les seuls mots qui me viennent à l’esprit sont « Merci, je t’aime et tu me manques Omri ».
Ce sont les choses les plus essentielles qui me viennent et je crois qu’à travers ces mots, l’essentiel à lui aussi été dit.
Je t’aime Omri, à jamais, jusqu’à ce que mon cœur cesse de battre…
***
Khalid,
Tu as su t’imposer dans ma vie comme une évidence. Tu as toujours été celui qui tentait de combler le vide que Mohamed laissait lorsqu’il partait en virée et tu y es toujours arrivé.
Aujourd’hui tu es celui qui a pris sa suite, non pas en le remplaçant, mais en continuant ce qu’il avait entrepris, c’est à dire prendre soin de nous, nous rendre heureux et nous rendre la vie meilleure.
J’ai voulu nier l’évidence, mais ça n’a marché qu’un temps, lors de notre séjour au Maroc, celui de notre dernier au revoir à Mohamed, tu as été solide comme un roc, tu te levais chaque matin et disais Al Hamdoulilah pour nous qui avions oublié la chance que nous avions de nous réveiller chaque matin.
Tu me prenais dans tes bras et essayais de chasser ma peine en la prenant sur tes épaules et pourtant, tu avais aussi perdu ton frère et jamais tu n’as laissé apparaître la moindre peine.
Une seule fois. Cette seule fois qui a tout changé.
Rappelle toi, tu étais assis sur le stah et je suis venue fumer une cigarette, tu étais dos à moi et j’ai commencé à te raconter le jour où Mohamed avait sauté le pas, il y a 3 ans, sur ce même toit. Tu t’es retourné et ce fut un électrochoc pour moi qui ne t’avait plus vu pleurer depuis l’annonce de son décès.
Je pleurais moi aussi alors tu t’es approché de moi et tu m’as dit ces mots, exactement, car jamais je n’ai pu les oublier.
« Pleure pas Nadiya, s’il te plaît ne pleure plus, je supporte pas de te voir pleurer, j’ai jamais supporté, c’est comme si je mourrais à petit feu quand tu pleures, t’es tellement jolie quand tu sourie, je sais que c’est dur mais je serai toujours la wAllah, j’ai toujours été là pour toi même de loin, dit toi juste que quand on reste dans l’ombre, c’est parce qu’on sait que ce n’est pas encore notre heure de briller »
« dit toi juste que quand on reste dans l’ombre, c’est parce qu’on sait que ce n’est pas encore notre heure de briller »
« dit toi juste que quand on reste dans l’ombre, c’est parce qu’on sait que ce n’est pas encore notre heure de briller »
Cette phrase raisonne encore dans ma tête, j’en connais l’intonation de ta voix par cœur…
Depuis ce jour, en ta présence, j’avais toujours ce long frisson qui me parcourait le dos et le soir, seule dans ma chambre, je repensais à ce que tu m’avais dit et me posais mille questions. T’as toujours été là et c’est vrai que t’es toujours resté dans l’ombre de Mohamed, comme si tu savais que ton destin à toi serait de « prendre la relève ».
Au départ, je refusais de voir que depuis ce soir là, mon regard avait également changé sur toi, que peut être mon destin à moi était de devoir perdre Mohamed pour trouver enfin celui avec qui je devais réellement faire mon chemin.
Petit à petit j’ai ouvert mon cœur et enlevé mes œillères, et tu t’es imposé à moi comme une évidence, comme si notre heure était venue à tous les deux de briller ensemble.
Je n’ai jamais autant brillé que depuis le jour où j’ai accepté d’être ta femme car ce jour là j’ai accepté mon destin et décidé de le vivre pleinement, à tes côtés.
Je te remercie pour ton soutien, pour ton aide précieuse et pour l’amour que tu me portes au quotidien, je te remercie de n’avoir jamais tenté de me changer, ni de changer ce que je ressens pour Mohamed même encore au jour d’aujourd’hui et je sais que tu n’a jamais essayé de tout changer non pas car tu sais que tu n’aurai jamais réussi, mais parce que tu m’aime telle que je suis et que ce que je suis, je le suis grâce à tout ce que j’ai vécu, y compris parce que j’ai su aimer Mohamed et que j’ai su accepter de le perdre.
Refaire ma vie, croire à nouveau au bonheur, envisager le quotidien avec un autre homme et trouver un bon père pour Kaylissa relevait de l’impossible pour moi, mais tu m’as appris qu’à tes côtés, l’impossible était possible.
Je t’aime pour tout ce que tu es, que ce soit avec moi, avec Kaylissa, Yassine ou encore avec le reste de notre si belle et grande famille, je t’aime pour ta bonté, ton sourire et ta folie, je t’aime pour ton soutien, ta force et ta bravoure, je t’aime pour ce que tu as fait de moi, ce que tu as construit pour nous et pour tout l’amour que tu me portes, je t’aime pour m’avoir permis d’exister à nouveau, je t’aime pour m’avoir fait renaître mais surtout pour m’avoir offert cette deuxième vie que je n’espérais pas…
Je t’aime d’une force incroyable, d’un amour si puissant qu’il transcende tout ce que j’aurai pu espérer pouvoir connaître un jour, je t’aime infiniment et éperdument mon Amour…
***
Fin.
Avec tout notre amour,
Nadiya, Khalid, Kaylissa et Yassine
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Il était une fois : pff les contes de fées n'existent pas.
General FictionBelle chronique enregistrée à l'ancienne comme on les aime Histoire Réelle