CHAPITRE 7

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Je ne voulais absolument pas qu’il se batte. Alors prise d’un courage extrême je m’extirpa des bras de Chiara et j’ai couru droit sur Refen qui s’apprêtait à sauter sur Cole.

Dans mon élan de courage je le pris dans mes bras. Cette odeur que j’aimais me remplissait les narines. La fraîcheur de l’Alaska m’avait rendue le bout du nez froid et les mains glacées. En un seul contact avec son corps, le mien retrouva sa chaleur normal.

— Je ne veux pas que vous vous battiez, chuchotais-je.

J’avais mis de côtés toutes ses choses que j’avais pu entendre dans ma tête, me concentrant sur ce qui se passait devant moi.

Il posa alors une main sur mon dos pour m’attirer encore plus vers lui.

— Qu’est-ce que tu fais ici ?, chuchota-t-il dans mon cou.

Son souffle sur ma peau me procura un énorme frisson.

— Nous voulions venir vous regarder vous entraîner lorsque nous avons croiser Cole, avouais-je.

— Ça fait combien de temps que tu es là ?

— A mon avis, assez de temps pour admirer toute ta force, dit Tristan en rigolant.

Refen lui lança un regard qui l’incita à se taire.

— Je me fiche de ses choses j’ai entendus dans ma tête. Juste s’il vous plaît, je n’ai pas envie de vous voir vous battre. Je déteste la violence.

Encore une fois je n’avais aucune idée de pourquoi les larmes me montaient aux yeux.

— Un défi a été lancé, tu ne peux pas refuser Refen, dit Cole. Je te promet que tout ira bien, dit Cole en posant sa main sur mon épaule.

— Tu sais quoi ?, dit Refen en me tournant vers lui. Je vais rentrer avec toi, il se fait tard et il fait froid.

Malgré son air de garçon au sang chaud, le fait qu’il change d’avis pour moi me procura un bonheur intense.

Mais mon bonheur retomba aussi vite qu’il était arrivé quand il annonça :

— Je vais rentrer avec toi et je reviendrais après.

— Tu n’as pas compris, m'exaspérais-je.

— Lilith, me dit Cole, quand un défi a été lancé nous ne pouvons pas revenir en arrière.

— Comment ça ?

— Les promesses ici ont une valeur sacré, surtout quand il s’agit de toucher la dignité de l’homme, intervenu Tristan.

Je me fichais de savoir s’ils avaient de la dignité ou non, les imaginer se battre ensemble me révulsais.

Je les regardai tous les deux, un à un. Franchement ses deux débiles allaient me faire perdre la tête.

— Alors je ne veux pas savoir, pour moi il ne s’est rien passé.

Je me retourna et je suis partit sur mes pas. Refen me rattrapa, marchant à côté de moi.

La fraîcheur du crépuscule me frappait au visage, je fermais mes bras autour de ma poitrine, apparemment les autres ne nous suivait pas. Nous étions tous les deux, seul, même après l’avoir enlacé sur un coup de tête je restai timide. Il me déstabilisait tellement.

Je ne comprenais pas son obstinance, j’avais du mal à le cerner. Cette foutu impression qu’il me cachait des choses ne cessait de s’immiscer dans les idées que je me faisais de lui.

C’était frustrant de se dire que je le connaissais juste depuis seulement quelques heures alors que j’avais l’impression de le connaître depuis toujours.

— Tu ne m’attends pas ?, demanda-t-il en me taquinant.

— Je veux juste retrouver mes parents.

Sans que je m’en rende compte mes pieds décollèrent du sol, Refen m’avait soulevé dans ses bras comme une princesse.

J’étais gênée de cette proximité soudaine que je gigotais dans tous les sens.

— Cesse de bouger !

— Mais je sais marcher, tu sais ?

— Tu as froid, dit-il en forçant ma tête à se coller à son torse, et il commence à faire nuit.

Il me tenait tellement fermement. J’abandonnais toute tentative de fugue lorsque je sentis son cœur battre contre mon oreille. En plus de sa chaleur, ce doux sons m’hypnotisait l’esprit. Je relevais la tête, sa bouche était tellement proche de la mienne. Je marquais un temps de pause, lui aussi. J’avais tellement envie de l’embrasser. Ses yeux sombres scrutaient mon visage à la moindre trace d’une quelconque autorisation.

Avant de me faire embarquer par mes tentations je baissa la tête et ferma les yeux. Mon coeur battait comme un tambour dans ma poitrine, j’avais l’impression que ma cage thoracique allait exploser.

— Je peux te poser une question ?, demandais-je soudainement.

— Tout ce que tu voudras, dit-il avec une voix suave.

— Pourquoi es-tu comme cela avec moi ? On se connaît à peine.

— Je te l’ais dit, tu es ma Taman. Je veux apprendre à te connaître.

Sa réponse eu le don de me clouer le bec, surtout quand il rajouta :

— Se serait mentir de dire que tu ne me plais pas non plus.

Mon ventre se retourna de plaisir. J’étais heureuse de savoir qu’il partageait mes sentiments, tout de même, je gardais une part de méfiance lorsque la fille de tout à l’heure me revinrent en tête. Alors je ne dis rien. Je dévoilerais mes sentiments quand j’aurais assez de preuves sur ses propos.

J’aurais pu rester une éternité dans ses bras. Refen avait une force incroyable, sur tout le trajet, il n’avait sourciliers à aucun moment.

Je baillais alors que nous arrivions dans son jardin.

— Tu peux me déposer là, je ne voudrais pas que nos parents nous voit comme cela.

— C’est comme tu veux, dit-il en me laissant descendre.

Mes jambes étaient faibles et je manquais de tomber. Refen me récupéra encore au vol.

— Décidément, rigola-t-il.

— Désoler, je suis un vrai boulet depuis que je suis arrivée ici.

— Moi je te trouve extrêmement mignonne.

Si je ne devenais pas rouge comme une tomate avant d’aller dormir on avait de la chance.

— Tu sais ta sœur m’a expliqué ce que c’était qu’un Taman pour vous.

Pendant que je parlais, je m’étais assise sur les marches des escaliers de la terrasse. Refen s’asseyait à mes côtés, proche de moi, collant son genou au mien.

— Et qu’est-ce que tu en conclus ?, me demanda-t-il avec sa voix suave.

Aucun de nous deux ne parlait plus, la tension monter d’un seul coup surtout que nous étions à quelques centimètres l’un de l’autre.

— J’ai une autre question pour toi, est-ce que tu aimes les animaux sauvages.

— Je les trouves fascinant, dis-je en regardant les étoiles.

— Comment ça ?

Les souvenirs de son loup, de mes attraits de félins, submergea ma pensée. Je regardais vers la forêt en me disant qu’une meute de loup pourrait sortir à tout moment.

Seulement, je ne savais pas si en parler avec lui serait une bonne idée.

— Bon !, m’exclamais-je. Je vais aller rejoindre mes parents, ils doivent se demander ce que j’ai fait toute l’après-midi.

Je me levai précipitamment brisant la bulle qui c’était former autour de nous deux.

— Passe une bonne nuit !, dis-je en me dirigeant vers la porte.

— Attend ! Tu ne veux pas rester un peu avec moi ?

Vraiment ! Sa bouille toute tristounette faisait fondre mon cœur à chaque seconde. Refen me rejoignait vers la baie vitrée me coinçant entre lui et cette dernière.

La tension était redevenue palpable. Mes yeux ne pouvaient quitter les siens.

— Je n’ai vraiment pas envie de te quitter, lâcha-t-il.

Refen prit une mèche de mes cheveux qu’il plaça derrière mon oreille. Un long frisson parcouru mon corps.

Sa tête se rapprochait dangereusement de la mienne. Mon cœur s'emballa une nouvelle fois.

— On ne devrait pas être aussi proche, lâchais-je à mon tour.

— Je te laisse tranquille si tu viens à l’anniversaire de Chiara demain après-midi. C’est notre dernière soirée avant la reprise des cours lundi.

Pardon ? Il voulait que je vienne à son anniversaire ?

Cela me permettrai d’en apprendre plus sur eux. J’en avais envie. Et puis je n’avais jamais fait de fête de loup-garou vous me direz.

— D’accord je viendrais.

— Je peux avoir un bisou avant de partir ?, me demanda-t-il calmement.

Tous mes sens se sont retournés suite à cette demande. Mon ventre dansait la samba. J’ai du devenir rouge comme une tomate.

— Heu… bha… enfaite heu…, bégayais-je.

— Sur la joue bien sûr !, se rectifia-t-il.

Je ne savais rien qu’en le fixant que ce n’était pas l’endroit exact auquel il pensait, cela me scotcha un sourire niais sur le visage.

Il s’écarta un peu pour me laisser du mouvement. Je monta alors sur la pointe des pieds, ferma les yeux et posa mes lèvres sur sa joue.

Ce fut un rapide baiser mais j’étais tellement mal à cause de ma timidité et de ce que ce type provoquait en moi.

-Bonne nuit, bredouillais-je.

Je m’enfuyait rapidement vers la chambre de Refen où je m’étalais dans le lit comme une étoile.

En même pas une journée, il s'était passé tellement de choses. L’image de Refen resterait, je pense, à jamais gravé dans mon esprit. Je n’avais qu’une foutue envie, ressortir et le rejoindre.

La Féline et le Loup Où les histoires vivent. Découvrez maintenant