CHAPITRE 15

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Sans que je ne puisse faire quoi que ce soit il retira sa main. Non ! J’en voulais plus !

— Je veux que la première fois que tu jouiras ce soit lors de notre première fois à tous les deux.

        Ce qu’il venait de faire était tellement cruel. Frustrer, c’est bien le mot qui décrivait parfaitement ce que je ressentais à l’instant. Ce type va me rendre folle ! Il se leva de la chaise pour se pencher vers le miroir, les deux mains fermement agrippées à l’évier. On aurait dit que lui aussi essayer de se calmer.

        Je pouvais voir dans le miroir que ses yeux étaient fermés, ses doigts crispés, son dos tendus, fermement campé sur ses deux jambes. Je commençais à deviner où était le problème.

        C’est réellement gratifiant quand même de voir l’effet qu’on peut faire sur une personne. Malgré ma frustration, je décidais que ce n’était pas vraiment le bon moment pour sortir de la baignoire, surtout toute nue.

— Tu sais, je ne vais pas pouvoir tenir longtemps, dit-il tout bas.

— Ne pas tenir quoi ?, demandais-je timidement.

        Il tourna la tête vers moi en affichant un sourire moqueur. Il ne répondit pas à ma question.

— Aller viens, Tristan a fini de préparer à manger, me dit-il en me tendant une serviette.

— Dis ? Tu aimes bien me tendre des serviettes toi, rigolais-je.

        Heureusement, ma remarque eu bon de faire redescendre l’atmosphère.

— D’ailleurs pourquoi ce n’est pas Chiara qui est venue me prévenir ?

— Elle était dans les bras de Tristan et je devais m’excuser.

— Alors tu t’excuses ?

— Ne me suis-je pas assez fait excuser ?

        Pour toute réponse je me levai et il enroula la serviette avec une rapidité tel qu’il n’eut pas le temps de continuer sur cette voie-là.

— C’est bon tu peux redescendre et dire aux autres que je t’ai pardonné.

        Ce fut la dernière chose que je lui disais avant de sortir de la salle de bain pour aller m’enfermer dans le dressing. Être seule avec lui n’étais pas vraiment une bonne idée.

Cette fois-ci, je ne remis pas le-t-shirt de Refen. Je mis mon bon vieux sweat avec écrit « Cold ». Il faisait frais dehors et après la piscine je ne voulais pas risquer d’attraper une maladie.

        Une fois prête je descendis. Apparemment ils n’étaient plus dehors, ils avaient eu la bonne idée de manger à l’intérieur. Je me guidais par les voix pour trouver la salle à manger, cette pièce faisait la même taille que le salon.

— Hey te voilà enfin !, s’écria Cole.

        Ils étaient tous à table devant le merveilleux repas qu’avait préparé Tristan. Ce type était vraiment un homme à marier. La seule place qui restait était auprès de Chiara, je m'empressai de traverser la pièce pour m’assoir entre elle et Cole. Refen était juste en face de moi.

— Cole tu as une touche ! Regarde son pull, dis Tristan.

— Mais vous allez la laisser tranquille, dit Chiara fatiguée de la gaminerie de ses garçons.

— Qu’est-ce qu’il a mon pull ?, demandais-je en regardant.

        Je ne comprends pas il y a juste marqué « Cold ». Je vis Cole secouer la tête pour signifier qu’il disait une grosse bêtise.

— Non mais c’est vrai, regarde. Tu le remplace par le « E » est c’est parfait.

        Sans que je ne puisse faire quoi que ce soit, il posa sa main sur mon pull pour cacher le « D ». Ça aurait pu être drôle parce que je venais de comprendre la blague mais il venait de littéralement poser sa main sur mon sein.

        Il s’en était rendus compte puisqu’il était immédiatement devenu tout rouge avant de la retirer. Mon regard bifurqua sur Refen qui lui avait un regard mortel. Ces gars vont vraiment me fatiguer. Je donnai un coup de pied sur la jambe de Refen pour lui signifier de se calmer.

        Pour ma part je fis juste un rire gêné comme si je rigolais à sa blague.

— Bref !, dis Chiara. Tu veux de la salade ?

— Oui, oui, s’il te plait. Alors tu as ouvert tes cadeaux ?

— Oui ! J’ai eu pleins de bombe pour le bain !, me dit-elle avec enthousiasme.

— Elle a eu des vinyles et un nouvel objectif pour son appareil photo, dit Tristan.

Alors comme cela Chiara était une passionné de photo ? Je comprenais alors mieux la bombe de bain qu’il y avait au bord de l’évier. J'espère juste que ce n’était pas un de ses cadeaux. Je me sentais vraiment gênée d’avoir participer à leur anniversaire sans avoir de cadeau pour eux.

— Cela vous dit des crêpes pour le goûter avant de rentrer ?

— CRÊPE !, cria Chiara comme une gamine.

Chiara était vraiment une petite fille au fond d’elle.

— Je t’aime vraiment beaucoup !, me dit-elle en mangeant un morceau de viande.

— Moi aussi je t’aime petit sucre.

        En lui faisant un câlin, je pouvais remarquer le regard gênée de Tristan. On avait beau parler en français, j’avais l’impression qu’il avait un peu compris. Je me suis alors souvenu de son cousin qui habitait au Québec, je comprenais mieux qu’il parle un minimum français lui aussi. D’ailleurs, je pensais même que Chiara avait appris le français pour lui.

— Je t’aime ?, demanda Cole avec son accent anglais.

        Après une traduction en anglais, comme dans un poulailler les garçons se sont tous mit à répéter ce mot en français, c’était vraiment drôle.

— Je tèmeuuh ?, ne cessait de répéter Cole. Ça sera cool quand on ira en France voyager, tu pourras nous faire la traduction !

— Ce n’est pas la seule langue que je sais parler. Je connais 6 langues ! Le coréen, le français, le chinois, le japonais, l’espagnol et bien sûr l’anglais.

— Sérieux ?, demanda Refen en levant les sourcils de stupéfaction.

— Oui c’est vrai, c’est la seule facilité que j’ai à l’école. Mais bon cela ne va pas m’aider à trouver un travail maintenant il faut des formations en plus.

— Mais on a toujours besoin de personne comme toi, ici, dit Tristan.

— Attendez on dirait que vous me proposez de venir habiter ici ?, demandais-je en rigolant.

— On ne sait jamais, dit Cole.

Le reste du repas se passa dans une réelle détente. J’étais un peu fatiguée peut être dût à tout ce remue-ménage dans ma vie et mon ventre rempli. Je signalais à Chiara que j’allais me reposer après avoir débarrassé mon assiette, celle-ci était beaucoup plus intéressée par les beaux yeux de Tristan.

        Je me suis rendu jusqu’à l’énorme canapé du salon où je m’affala comme une baleine échouée. J’étala un énorme plaid sur mon corps, me portant chaud. Cinq minutes après avoir fermé les yeux un parasite vint se pencher à côté de mon oreille.

— Tu ne veux pas venir faire la sieste avec moi ?, chuchota Refen.

— Non, murmurais-je, je suis bien là.

— Dans ce cas pose ta tête sur moi au moins.

Sans que je ne puisse dire quoi que ce soit, il s’asseyait au-dessus de moi pour poser ma tête sur son ventre.

— Ce serait vraiment super que tu viennes habiter ici, ou du moins que tu viennes plus souvent, me dit-il tout bas. Tout le monde t’aime beaucoup ici.

— Je pense que c’est une mauvaise idée. Te voir tous les jours, quel corvée, dis-je en rigolant.

— Tu es méchante, me dit-il avec une moue de bébé.

— En même temps tu me parles alors que je veux dormir. Cole à l’aide !

        Ce dernier était en face de moi étalé lui aussi, prêt à dormir.

— Ouais mec, j’aimerai faire une sieste moi aussi.

— Vous devriez peut-être aller dormir ensemble ?, suggéra Refen visiblement irrité.

— Ce ne serait pas une mauvaise idée, répondis-je au Tac au Tac. Qu’est-ce que tu en dis Cole ?

— Au moins on serait tranquille pour dormir.

        Je fis mine de me lever mais Refen me retins par un bras.

— Ecoute je ne sais pas à quoi tu joues, dis-je sévèrement. Mais toi et moi on n’est pas ensemble et ce n’est pas comme cela qu’on va le devenir.

C’est alors que dans ses yeux je vis passer un air de défi.

— Tu veux sortir avec moi ?

        Je m’attendais à tout sauf à ça, il me demandait réellement de sortir avec lui. Et puis c’est absurde on ne se connaissait que depuis hier. A quoi est-ce qu’il jouait ? Ce que je ne manqua pas de demander.

— Je suis sérieux, je te demande si tu veux sortir avec moi ?

— Laisse-moi rire, je rigolais de nerf.

        Au vue de son expression il avait l’air vraiment sérieux alors je m’arrêta de rire. Je ne savais pas quoi répondre. J’avais l’impression que si je disais oui, toute ma raison s’en irait entre les griffes de ce prédateur, et si je disais non, mon âme entière allait le regretter pour le restant de ma vie. C’est pourquoi moi aussi j’allais lui répondre très sérieusement :

— Je…

— Ça vous dit une partie de Mario kart ?, intervenue Tristan en s’affalant dans le canapé.

        Qu’est-ce que je l’aime lui alors ! Mon dieu il venait de me délivrer comme un chevalier délivrant sa princesse du haut d’une tour, laissant la question de Refen en suspens, je répondis à l’affirmative à la question de Tristan. Dans le regard de Refen je pouvais voir que la discussion n’était pas terminée.


Bon j’avoue m’être faite laminer durant les quatre premières courses par Tristan et Cole qui nous avaient rejoints. Refen avait, par je ne sais quelle manière, réussit à s’endormir.

Fort heureusement j’avais pris mes marques dans le jeu et je commençais à me placer à la première place lors de la dernière course du match.

— Prenez ça dans vos têtes !, m’écriais-je.

— Tu es vraiment folle, me dis Cole.

— D’ailleurs il va bientôt être l’heure du goûter et mes crêpes ne sont pas prête, dit Chiara avec un air enfantin.

— Au moins je m’en vais dignement, dis-je en faisant comme Barack Obama avec la manette.

        Celle-là alors, elle n’en ratait pas une. Je ne pris même pas la peine de faire le tour du canapé que je traversai de l’autre côté. Chiara avait pris ma place à la manette. Refen venait de se réveiller et il jouait à faire je ne sais quoi sur son téléphone, d’ailleurs il continuait. Tant mieux, comme ça il ne viendra pas m’embêter.

        Lorsque j’arriva à la cuisine la première chose que je fis fut d’allumer la chaîne hifi pour brancher ma musique. Je fouillai un peu partout pour trouver les ingrédients nécessaires à ma recette. Une fois tous rassemblés, je suivis la recette que ma maman m’avait apprise par cœur. On mélange la farine, le lait, les œufs qu’on va battre bien fort pour ne pas faire de grumeaux. Après avoir ajouté du sucre vanillé je rajoutais ma touche personnelle, un peu de rhum. Cole m’avait regardé avec un regard interloqué quand je sortis une bouteille d’alcool du meuble d’à côté de lui.

        Une fois la mixture prête, cela faisait une bonne trentaine de minute que j’étais en train de cuisiner. J’allais à présent m’occuper de la partie la plus chiante, cuire la pâte. Je dû faire beaucoup de pâte puisque nous étions neufs.

        Au bout de dizaine de crêpes, Refen était à ma grande surprise assis sur une des chaises de la cuisine à m’observer, il ne manquait plus que lui, même si mon cœur ne pouvait s’empêcher de battre la chamade quand nos regards se croisèrent. Je ne sais depuis combien de temps il était là.

— Tu ne peux donc pas t’éloigner de moi plus d’une heure, dis-je en reportant mon attention sur les crêpes.

— Cela te pose un problème ?

— Oui parce que je sens que je ne vais pas pouvoir cuisiner tranquillement, dis-je en me retournant.

        Apparemment il s'était levé puisqu’il était à présent en face de moi. Je pouvais sentir son souffle dans mes cheveux.

— J’ai besoin de ma dose, me dit-il. En plus ils sont tous occupés dans le salon.

        Refen coupa le feu de la gazinière avant de me porter pour m'asseoir sur le plan de travail. La tension augmenta d’un seul coup. Il écarta mes jambes pour s’engouffrer à l’intérieur et se rapproché encore plus de moi.

— Je t’ai observé bouger tes fesses pendant que tu cuisinais et cela m’a donné des idées.

— Ah bon quelles idées ?

— Mais avant je vais t’obliger à répondre à ma question.

        Il glissa une de ses mains dans mes cheveux pour les agripper. Il m’embrassa sauvagement. J’étais toute à lui. Aucun moyen pour moi de le repousser parce que de toute façon mon corps ne me répondait plus. Il avait glissé sa langue dans ma bouche pour danser avec la mienne. Une excitation soudaine commença à m’envahir, j’en fus trahi par mes gémissements.

        J’avais envie qu’il fasse ce qu’il voulait de moi sur ce plan de travail. C’était tellement intense comme sensation. Refen avait passé ses mains sous mon pull pour malaxer mes seins, mes mains se dirigèrent un peu partout sur son corps. J’avais besoin de le toucher encore et encore. Je pouvais sentir l’excitation de Refen contre mon bassin.

        Après ce long baisé Refen s’écarta de moi juste assez pour que nos lèvres ne se touchent plus. Ces yeux avait totalement changer de couleur, comme lorsque j’étais dans le bain, ils étaient devenus violet et luisant.

-Alors ? Tu veux sortir avec moi ?

        Mon corps et mon cœur me disait : « oui, oui, oui !! Fonce » mais ma raison me disait le contraire. De plus après ça, j’en voulais plus. Depuis la baignoire j’en voulais plus. Il venait de réveiller mes émotions de tout à l’heure.

— Tu sais ce qui est bizarre ? C’est qu’on n’a même pas eu de vrai rendez-vous qu’on en est déjà là, répondis-je.

— Mais nous deux nous ne sommes pas comme les autres couples, rigola-t-il. Je ne peux pas me contrôler quand je suis seul avec toi.

— Et puis on ne se connait que depuis 2 jours.

— Deuxième raison de se mettre ensemble, je veux te rendre heureuse comme tu me rends heureux depuis 2 jours.

        J’avais vraiment un cœur en chocolat parce que j’étais littéralement en train de fondre.

— Est-ce que tu dis ça à toutes les filles que tu veux mettre dans ton lit ?

— Non avec toi c’est réel. C’est la première fois que j’ai réellement envie de me poser. Je suis devenue accro à toi, me dit-il sincèrement. Quand je t’imagine dans les bras d’un autre homme cela me rends fou. Tu es ma Taman Lilith, ma vie sans toi n’a plus aucun sens maintenant que je t’ai rencontré, dit-il en me regardant droit dans les yeux. Et puis il est temps d’effacer la trace de Cole sur toi. 

— Bon très bien, dis-je avec un sourire en coin. Mais je ne veux pas aller trop vite parce qu’on a déjà très mal commencé.

        C’est comme si j’avais appuyé sur le bouton du bonheur de Refen. Il afficha un sourire rayonnant de joie quand je lui donnai ma réponse. Il ne put s’empêcher de me donner un baisé remplie de sincérité.

— Je veux vraiment vivre quelque chose de fort avec toi.

— Mais au niveau de tes parents et de mes parents, je ne veux pas m’afficher tout de suite avec toi ?, demandais-je un peu apeuré.

— ça va être plus compliquer, je ne sais pas si tu es au courant mais nous sommes tous reliée les uns aux autres mentalement parlant. Certes nous pouvons avoir notre jardin secret mais ce genre de secret est impossible à cacher. Surtout que toute la meute est au courant que tu es ma Taman. Donc pour eux ce n’est qu’une question de temps. 

— Je m’en doutais un peu, avouais-je, c’est assez bizarre de ressentir les sentiments de tout le monde dans sa tête, rigolais-je.

— Je suis sûre que tu t’y feras, on s’y habitue et cela nous évite de mentir entre nous, ce qui règle pas mal de problème.

— Eh bas il était temps !, s’écria une voix derrière Refen.

        Tout le petit groupe s’était ramenés dans la cuisine. Ils avaient l’air tout content.

— Maintenant les gars c’est trop tard pour vous, c’est chasse gardée, elle est à moi. Dit-il en m’adressant un baisé sur la tempe.

La Féline et le Loup Où les histoires vivent. Découvrez maintenant