Pendant le coup d'État, Pierrot avait déjà quitté Morta avec la sorcière Elista, vers l'ouest, pour rassembler les dernières troupes qui allait vers Morta, et les mener directement aux champs Mossovites, lieu de l'embuscade que prépare les Vivariens pour les Khuzayes. Les troupes de Valkberg sont les dernières manquantes à l'appel, et composaient une force de 4000 soldats que Pierrot devra utiliser pour intercepter les Khuzayes. Le plan qu'a donne Alexandre est simple: Ulrich attend que les forces Khuzayes quittent le large du fleuve d'Or pour s'enfoncer dans le territoire Vivarien. Il les poursuivra depuis le nord pour les inciter à se déplacer vers les champs Mossovites, à la rencontre des forces de Pierrot, pour les forcer à l'engagement, et les attaquer en tenaille. Avec la supériorité de l'équipement Vivarien et la suppression de l'avantage de mobilité des Khuzayes, ce plan était bien ficelé. Cependant Pierrot devait faire vite, car les Khuzayes pouvaient se déplacer à tout moment, et il devait rapidement se mettre en marche pour le lieu de la bataille. Malheureusement, l'armée de Valkberg était introuvable. Pierrot avait posté des éclaireurs à tout les passages possible, et aucun signe n'était repéré. Elle avait une journée de retard par rapport au pigeon de réponse que le gouverneur de Valkberg avait renvoyé à l'appel du roi. Pierrot et Elista se mirent à discuter:
"Elista. Dit Pierrot. Vous êtes sorcière, n'est ce pas?
-Oui, bien sûr, prince, mais pourquoi me posez vous la question ?
-Pourquoi, dans notre monde, mes ancêtres, nos ancêtres, se sont battus à l'épée et au bouclier, à cheval, utilisé des onagres, tout ça par centaines, ce qui a provoqué des bains de sang, alors qu'il existe des maîtres de la magie, et qui peuvent arrêter à eux seuls une charge de cavaliers ?
-Tout d'abord, mon prince, sachez qu'en Vivarie, la magie n'est absolument pas destinée à être utilisé au combat. Les mages Vivariens sont soit coupés du monde, ou veulent en maintenir un équilibre.
-L'équilibre, c'est vaste! Peut être que l'équilibre, se serait que la Vivarie domine Estaria, avec des armées de mages entraînés, on peut arrêter des charges de cavaliers, brûler des forteresses, détruire des armées entière avec des simples mouvement de bras!
-Les mages sont trop peu nombreux pour ça, mon prince! Pour 10 000 habitants, seul un sera sensible à la magie! Et encore, il faut qu'il s'entraîne !
-Effectivement, c'est peu... Mais vous devriez utiliser vos pouvoirs dans la bataille à venir...
-Sachez qu'employé la magie représente toujours un risque. On peut employer des sorts sans trop se fatiguer, mais des mages qui ont trop abusé de leurs pouvoirs se sont retrouvés consumés par ces derniers.
-Ce n'est pas plus mal, ainsi, je peux, comme mes ancêtres, entrer dans la postérité. Ces milliers de soldats qui vont s'entrechoquer sur les champs Mossovites, à la fin, la gloire me reviendra, et mes ascendants me prendront pour exemple...
-L'intention de votre père n'était absolument pas d'assouvir vos fantasmes guerriers. Il m'a dit ce qu'il voulait pour vous, Pierrot.
-Ah oui? Qu'est ce que mon père voudrais que je fasse pour qu'il soit fier de moi, si ce n'est massacrer les Khuzayes ?
-Votre père m'a dit qu'il s'inquiétait pour l'avenir de la Vivarie, quand il vous voyait. Il a peur de ce que vous pouvez devenir. Être roi, ce n'est pas faire la guerre. Ce n'est pas chercher la gloire. C'est avant tout protéger les plus faibles. En tant que futur roi, vous ne devez pas vous battre pour la gloire, pour Valaria, ni même pour la couronne. Vous devez vous battre pour la dignité des plus faibles en Vivarie. Ne pensez pas qu'à vous. Vous avez une grande responsabilité, car vous avez un grand pouvoir. Vous devez utiliser votre pouvoir pour garantir un équilibre, pas pour en profiter. Si vous en abusez, le pouvoir vous consume.
-Vous avez l'air de savoir de quoi vous parlez...
-Bien sûr."Elista enleva sa capuche de mage, pour dévoiler une immense brûlure de son oreille au bas de son cou.
"Le pouvoir n'est pas un don, dit Elista, c'est une malédiction, Pierrot. Ne l'oubliez jamais."
Pendant ce temps, Kasim était toujours isolé dans sa tente, perdu dans ses pensées. Les shamans était parvenu à sauver Pagan, mais la horde restait statique. Sans ordre du Grand Beg, la horde ne savait que faire. Tengri décida finalement de faire irruption dans sa tente.
"Kasim, dit Tengri, Il faut qu'on parle."
Kasim ne bougea pas, il était allongé par terre immobile, et répondit:
"À toi l'honneur, mon ami.
-Ça fait une journée et une nuit que nous sommes immobiles. Il serait temps d'agir. Tu n'as pas bougé, tu as laissé ton Begssar par terre, personne n'a osé le toucher, je te le rapporte.
-Personne n'a voulu utiliser une telle source de pouvoir? Même Pagan?
-Pagan est toujours en train de se faire soigner...
-Il met du temps pour se rétablir... (En se relevant) Il est décidément moins fort que ce que je pensais.
-Personne n'a touché le Begssar car c'est à toi qu'il revient de le porter, et à personne d'autre.
-Ah oui? Met le.
-Pardon?
-Tu m'as très bien entendu Tengri. Met le Begssar sur ta tête.
-C'est contraire à toute nos traditions !
-On est dans ma tente personne ne nous verras. Tu hésites? Tu as peur que le pouvoir contenu dans ce masque vienne à te corrompre également ? Tel est mon quotidien, tel est mon fardeau, en tant que grand Beg. Je dois utiliser mon pouvoir pour sauver notre peuple, pas pour devenir un tyran.
-Et pourtant, tu as utiliser ce pouvoir pour asseoir ta tyrannie.
-Tu parles de la magie? Vois de tes yeux mon étonnante découverte."Kasim tendis son bras envoya une boule de feu qui manqua d'incendier la tente. Tengri était sous le choc: Kasim ne portait pas le Begssar, il l'avait dans les mains, et pourtant, Kasim maîtrisait ses pouvoirs magiques.
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Estaria: Une Terre Maudite
FantasyDes siècles durant, le peuple nomade des Khuzayes a prospéré dans les vastes plaines d'Estaria. Mais une menace approche de leurs terres, détruisant tout sur son passage : un réchauffement de leurs terres, un dessèchement, qui transforme leurs plain...