17. Le prix de la guerre

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Pagan Beg, dans la mêlée, se battait férocement malgré sa récente blessure. Pierrot se battait tout aussi férocement, mais il se retrouva rapidement cerné par plusieurs Khuzayes. Malgré son armure, il fut désarçonné par une attaque de Pagan avec un marteau de guerre. Pierrot, au sol, se fit piétiner pendant tout le reste de la mêlée, qui tourna rapidement au désavantage des Leiçis, sans leur prince pour les motiver. Au moment où les Leiçis devenaient fluctuants, les piquiers Vivariens arrivèrent dans la mêlée, frappant l'arrière des forces de Pagan et Maraza, provoquant un désastre. Les cavaliers Khuzayes tombèrent à tour de bras. Maraza, apercevant les piquiers, frappa l'arrière du cheval de Pagan pour le faire galoper. Pagan avec son cheval affolé, parvint à quitter la mêlée. En se retournant, il vit Maraza se faire planter par une pique. Il s'était sacrifié pour lui sauver la vie. Il devait faire en sorte que son sacrifice ne soit pas vain.

"Retraiiiite!!!" Hurla t'il.

Les Misho Musani restant partirent du combat. La cavalerie de Magyar Beg, de l'autre côté de la mêlée, parvint à remporter le combat: les Leiçis étaient en déroute. Magyar Beg ordonna immédiatement la retraite pour ne pas engager le combat face au piquiers. Les fantassins Vivariens se retrouvèrent à la merci des archers Khuzayes, qui les criblèrent de flèches. Ils firent demi tour pour regagner la colline, au prix de lourdes pertes.
Elista, en voyant les Leiçis quitter le champ de bataille, compris rapidement quelque chose était arrivé à Pierrot. Ne voyant pas les renforts de Ulrich Valach arriver, l'armée Vivarienne ne pouvait pas continuer le combat, mais Elista voulait récupérer Pierrot. Kasim, quant à lui réorganise l'armée Khuzaye. Il venait de perdre la moitié de ses forces de cavalerie, et un de ses commandants, Maraza, et il y avait sûrement des blessés dans les restes de la mêlée. Kasim pris donc un drapeau blanc ainsi que quelques gardes du corps et s'avança sur le champ de bataille. Il s'attendait à ce que le commandant des troupes Vivarienne fasse preuve de respect envers le drapeau blanc: en Vivarie, des règles diplomatique avait été fixée pour régler les conflits plus simplement. Les Savarans n'avaient aucun respect pour ces règles, mais les Khuzayes savaient que ces règles existaient et voulait en tirer avantage, en raison de leur infériorité numérique et matérielle notoire. Les drapeaux blancs sont symbole de pourparlers, attaquer un porteur de drapeau blanc est un crime, mais un porteur de drapeau qui en abusé pour attaquer est aussi un criminel.
Mais selon les Vivariens, Kasim était déjà un criminel : il n'avait pas respecté les règles des duels diplomatique, selon eux. En réalité son adversaire avait en premier enfreint les règles en faisant intervenir des alliés, et Kasim employa sa magie en conséquence. Mais selon les Vivariens, Kasim avait employé sa magie lors d'un duel, il était un criminel en conséquence.
Elista parvint à retenir les Balistaris d'ouvrir le feu. Elle prit un drapeau blanc, monta à cheval et prit des gardes du corps. Kasim et Elista se rencontrèrent au centre des Champs Mossovites, au milieu des cadavres de soldats et de chevaux.

"Paix et sérénité, madame. Dit Kasim.
- Je ne suis pas convaincue par votre démonstration de paix, démon. Répondit Elista.
- La bataille a été sanglante. J'ai perdu un Beg dans la bataille, et je vois des blessés, dans nos rangs comme dans les vôtres. Faisons une trêve. Récupérons nos blessés, et ordonnons à nos archers de ne pas ouvrir le feu ou nos cavaliers de ne pas attaquer.
- Cet accord est accepté."

Elista fit demi tour et ses accompagnateurs récupèrent des blessés demandant de l'aide, Kasim et ses hommes firent de même.
Maraza Beg, mort, fit ramené à Kasim, Pierrot fit ramené à la colline, ou Elista et l'armée Vivarienne attendait. Une fois devant Elista, au sol, on lui retira son heaume : Pierrot était couvert de contusions, sa bouche et son nez dégoulinant de sang, un cocard à l'oeil droit énorme, sans connaissance. Elista était horrifiée. Ce n'était que sa tête : sous son armure, cela devait être pire. Elista lui parla, essaya de le réveiller, quand Pierrot repris connaissance :

"Mon prince? Dit Elista en pleurant.
-Elista... Que s'est-il passé ?
-Vous avez été désarçonné et piétiné durant la mêlée, vous êtes gravement blessé...
-A t'on remporté la bataille ?
-Non. Les Khuzayes nous ont proposé une trêve. Nous avons récupéré nos blessés, et vous.
-Donc la bataille n'est pas terminée... Ordonnez la retraite.
-Quoi ? Mais votre souhait de vous battre, la gloire...
-Vous voyez ou ça m'a mené... Sauvez ces valeureux soldats.
-Mon prince...
-Elista... Merci de m'avoir appris ce pourquoi un roi se bat.

Elista et Pierrot échangèrent un dernier baiser, puis ce dernier poussa son dernier soupir. Le prince de Vivarie, l'unique héritier au trône du royaume, était mort.
Les soldats Vivariens étaient dévastés. Elista ordonna la retraite, mais c'était inutile, les troupes se seraient retirées d'elles mêmes avec un moral aussi bas.
En voyant l'armée Vivarienne battre en retraite, la horde commença à hurler leur victoire. Les guerriers commencèrent leurs célébrations, remerciant les esprits... Mais Kasim ne pouvait pas célébrer. Il voyait Maraza, mort, ainsi que tout les autres guerriers Khuzayes qui s'étaient sacrifié. Au moins 800 Khuzayes étaient tombés. Sur une horde de 6 000 hommes, femmes et enfants, ce sont des pertes difficiles à accepter. Si les Khuzayes doivent continuer le combat, il n'y aura bientôt plus aucun Khuzaye.

Estaria: Une Terre MauditeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant