Kan Musan. Ainsi est nommée la grande chevauchée rituelle que pratique les Khuzayes depuis des temps immémoriaux. Toujours dirigée par un Beg, au visage masqué, afin de voler de la nourriture issu de l'agriculture Vivarienne ou Savarane. Les shamans justifiait ce vol par le fait que ces peuples exploitait la terre des esprits en y faisant pousser leurs récoltes, et que par conséquent elle ne revenait pas aux agriculteurs, mais aux esprits. Malheureusement pour la Vivarie, l'agriculture était sa force, l'épine dorsale de son économie. Les terres sont riches et malgré les pillages, la Vivarie n'a jamais connu de famine. Si Kasim voulait enrayer le ravitaillement de l'armée d'Alexandre II, il allait devoir être sans pitié. A l'approche du premier village, Rivebourg, Kasim annonça les consignes:
"Nous ne faisons pas un Kan Musan ordinaire cette fois, guerriers. Aujourd'hui, tuer tout le monde, incendier chaque maison, saler les terres, ce que vous ne pouvez récupérer, vous le détruisez."
Habituellement, le Kan Musan était pacifique, si aucune résistance n'était présentée. Les Khuzyes récupérait ce qu'ils pouvaient transporter pour leurs offrandes. Les meurtres étaient rares, les incendies encore plus. Les clans les plus guerriers se montraient violent, mais le but était toujours de récupérer un maximum. Cette fois ci, le but sera de détruire.
A la fin de la matinée, la Vivarie était dans une situation dangereuse: elle avait perdue une escarmouche, les Khuzayes étaient entrés sur le territoire, et des éclaireurs rapportent voir le village de Rivebourg rasé. Ulrich avait beau présenter ses plus sincères excuses, Alexandre était fou de rage. Pierrot intervint:
"Père, nous pouvons encore réagir. Les effectifs présents à Morta aujourd'hui sont de 2000 gardes à cheval, 3500 Protectores, 1000 archers et arbalétriers, 500 paladins de Valaria. Une armée de 7000 soldats est amplement suffisante pour écraser les Khuzayes, selon les rapports, ils ne sont que 5000, nous avons déjà l'avantage, en plus ils sont sur notre territoire!
-Pierrot, répondit Alexandre, les Khuzayes sont des guerriers redoutable, tu es passionné par le combat, les exploits de tes ancêtres, tu veux les égaler, voir plus... Alors tu dois comprendre qu'il ne faut pas sous estimer son adversaire. Leurs tactiques de combats sont bien différentes des nôtres. Ils sont déjà parvenus à rendre des charges de cavalerie inefficace. Nous devons les piéger avant qu'ils nous piègent.
-Votre Altesse, intervint Ulrich, j'insiste: se battre n'est pas une solution viable. Nous les avons agresser alors qu'ils avaient besoin d'aide. Peut être que la Vivarie subira le même sort que les terres sauvages!
-Et qu'on subit les terres sauvages? Répondit Pierrot.
-Elles sont devenues des terres désolées.J'y ai envoyé des éclaireurs, ils disent que c'est un désert, cela ne me surprend pas que les Khuzayes cherchent refuge chez nous.
-Pourquoi ils n'iraient pas voir l'empire Savaran plutôt?
-Parce qu'ils considèrent la Vivarie comme une meilleure terre d'accueil, je pense.
-Et bien croyez moi, intervint Alexandre, la Vivarie n'est pas la terre des Khuzayes. Ils sont venu faire ce qu'ils font depuis toujours: voler nos terres, nos récoltes, nos familles. Aujourd'hui, ils paient de leurs sang. Pierrot, je veux que tu partes en direction de l'ouest et que tu rassembles les militaires que trouveras, puis tu nous rejoins dans les Champs Mossovites, Ulrich et moi même y piègerons l'armée Khuzayes, et nous les écraserons."
Plus tard dans la journée, Kasim mena le Kan Musan vers deux autres villages, Cauquebois et Toroubeck. Les massacres étaient sans pitié. Les habitants Vivariens devaient voir en ces pilleurs la fin du monde. Le feu des incendies des moulins allait si haut dans le ciel qu'ils pouvait être aperçus depuis tout les villages voisins, présageant du massacre qui arrivait. Les guerriers avaient récupérés suffisament de ressources pour ravitailler la horde pendant une éclipse. Kasim partit ensuite en direction du sud mais quand il vit la ville fortifiée de Pavie, il décida de revenir sur ses pas afin de retrouver le reste de la horde. Pagan Beg était furieux que Kasim avait mené un pillage sans qu'il puisse y participer. Quand Kasim arriva, Pagan l'appela:
"Grand Beg! Vous venez de commettre un affront envers le clan du Loup! Chaque Beg de chaque clan à eu le choix de vous rejoindre pour votre Kan Musan alors que moi, j'étais en patrouille!
-Pagan. Je vous conseille de vous modérez. Je n'ai commis aucun affront. Des guerriers du clan du Loup ont participé au Kan Musan. Vous étiez déjà en mission, vous n'alliez pas être en deux endroits en même temps. Hors de ma vue, maintenant! (En s'adressant à la horde) Mes frères, mes sœurs! Nous sommes revenus du Kan Musan, mais cette fois, la nourriture ne sera pas offertes aux esprits. Cette nourriture est pour nous, nous avons besoin de toutes les ressources pour nous préparer! Nous ne pouvons plus perdre de temps avec nos traditions! Je veux que les shamans arrêtent le contact avec les esprits!"
Mozak Sham, un shaman du clan de la Chèvre, intervint, indigné:
"Vous voulez arrêter la tradition! Au nom du Soleil, si vous faites ceci, vous n'êtes en rien notre Grand Beg! Jamais les Khuzayes n'abandonneront leurs traditions!
-C'est un choix difficile, Mozak, je le sais, mais nous devons faire ainsi! Pour la survie de notre peuple!
-Kasim est faible, intervint Pagan, il est incapable de respecter la tradition et il se cache derrière le fait de nous protéger, et il me tient à l'écart car il sait que je suis un danger pour son autorité! Suivez moi, mes frères! Je nous mènerais vers la gloire!"
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Estaria: Une Terre Maudite
FantasiDes siècles durant, le peuple nomade des Khuzayes a prospéré dans les vastes plaines d'Estaria. Mais une menace approche de leurs terres, détruisant tout sur son passage : un réchauffement de leurs terres, un dessèchement, qui transforme leurs plain...