- Chapitre II : volley

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Dans la semaine, je repris le volley - en club, l'ayant pratiqué indépendamment pendant les vacances. J'étais ailière titulaire, et j'exerçais autant la réception que l'attaque, en plus d'être capitaine (c'était ma plus grosse fierté). On m'avait souvent dit que j'avais un esprit de leader naturel, comprenant les autres avec facilité et sachant garder le coeur rigide dans les situations difficiles. Enfin, les services c'était autre chose. J'avais surtout travaillé là-dessus toute seule, en ayant comme progrès que la puissance, et pas le contrôle.

À la fin de l'entraînement, mes coéquipières remballèrent à l'heure, mais je restai pour continuer, encore un peu plus. J'y passai un bon moment, peut être une heure, à vider le chariot de ballons et à courir à gauche à droite pour les ramasser. À la tombée de la nuit, je remarquai une silhouette appuyée à l'encadrement de la porte, les bras croisés.

Je poussa quelques souffles en essuyant mon front avec mon t-shirt, puis l'interpelai, saisissant un autre ballon.

-Ça fait longtemps que tu m'espionnes ?

-Oh, euh...non, j'attendais que tu finisses ta série, je ne voulais pas te déranger, expliqua Semi.

J'haussai le sourcils en signe de compréhension, et smachai le ballon, qui se prit le filet. Je souffla un grand coup, déçue de ma part, et commença à ramasser les ballons.

-Il faut que j'arrête, c'est ça ? demandai-je.

-C'est ça.

Il s'approcha de moi et commença à retirer le filet. L'agilité et la force de ses mains me rappelèrent qu'il était guitariste, et j'admirai le travail acharné qu'il avait dû fournir pour en arriver à une telle influence sur ses mouvements.

-Qu'est-ce que tu fais ? Le questionnai-je, réalisant dans la foulée que c'était une question bête.

-Je t'aide, répondit-il en haussant les épaules.

Je ne rétorqua pas.

-Merci.

Je fermai la salle à double tour après avoir éteint les lumières, tandis que Semi enfilait son casque sur une oreille, pour m'entendre. Nous avions apparemment le même rite pour le chemin de la maison.

-Tu vas t'y retrouver sans les lampadaires ? me demanda-t-il, désignant les éclairages en réparation.

-Je fais ce trajet depuis deux ans, répondis-je, regrettant sur le coup mon ton froid. C'est bon.

Il hocha la tête, puis mit son casque correctement et s'éloigna. Je partis dans la direction opposée, écoutant ma musique.

J'ignorais, plus ou moins par coïncidence, que nous avions le coeur qui battait au même rythme, sur le tempo de la même musique.

OUR SONG || 𝑆𝑒𝑚𝑖 𝐸𝑖𝑡𝑎 × 𝑟𝑒𝑎𝑑𝑒𝑟Où les histoires vivent. Découvrez maintenant