- Chapitre XIX : deuxième set

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Le premier set nous fut remporté, 16 à 25. Ushijima eut du succès, avec son smatch gaucher. Il était vrai que je n'y avais jamais vraiment prêté attention, mais cela pouvait s'avérer handicapant pour les adversaires.

Ce départ en tête me soulagea du moins et j'esquissai un léger sourire à Eita, hors-terrain, qui semblait presque en transe, tant concentré par le jeu. À notre contact visuel il parut se détendre, et me rendit mon léger sourire.

Je ne criai pas, ni sautai dans tous les sens pour les encourager. La fanfare et leur masse de supporters le faisaient déjà à ma place. Pourtant, mon coeur battait à tout rompre dès que les adversaires marquaient un point. Et je dus reconnaître, avec écoeurement, qu'ils étaient forts. Dignes de Shiratorizawa.

Je craignais la suite des évènements, comme un mauvais pressentiment.

À une attaque de Kageyama, Tsutomu et Tendō sautèrent en un bloc, puis au dernier moment le rouquin décala ses bras pour contrer la balle. J'étais ébahie, comme les joueurs de Karasuno, face au jeu de mon ami. Finalement, je repris confiance en mon équipe, et misa tout mon espoir dessus.

-Je suis à fond !! Cria Tendō, quelques temps avant de bloquer de nouveau le petit roux.

Il n'était plus l'adolescent enthousiaste et amusant que je connaissais, sa facette sérieuse et effrayante dévoilée.

Malheureusement, le petit marqua un point surprenant, trompant le bloc.

Ça y est, Tendō était finalement entré dans sa phase "excitation sadique". Ça promettait.

Je portai mes doigts à ma bouche, me rongeant mes ongles.

Les points se serraient, bientôt 11/11.

Pourtant, les contres de Tendō et les smashs de Ushijima semblaient effrayer les oranges. C'était une bonne chose.

Enfin, à 17/16, pour nous, le vice-capitaine aux cheveux gris entra. J'étais curieuse de voir son jeu, lui qui semblait si boostant pour ses coéquipiers.

-Oh non, soufflai-je.

Ils avaient à présent deux passeurs sur le terrain.

Tous les joueurs foncèrent vers le filet alors que le grisé prenait la place du passeur désigné.

"Attaque synchronisée", je crus entendre alors qu'un des cinq joueurs frappait la balle.

Waouh... pensai-je.

Mais il ne nous fallut pas grand chose pour reprendre la main, sous un magnifique smatch de notre star, malgré la réception fébrile du service flottant d'un joueur discret.

-Baki baki ni ore, nani wo ? chantait Tendō, les doigts en rythme, depuis le coin des remplaçants. Kokoro wo da yo... Konagona ni kudake, Nani wo ? dit-il en se tournant vers Eita, derrière lui.

-... leur bloc ?

-Seishin wo da yo...

(NDA : oui, j'ai mis la chanson en version originale, sinon on ne reconnaîtrait pas, mais voici la traduction :

-Brisé en mille morceaux ! Quoi donc ? Leur coeur ! Réduit en poussière ! Quoi donc ?

-... leur bloc ?

-Non, leur esprit...)

Après le temps mort, lorsque les joueurs regagnaient le terrain, je vis Eita parler à Shirabu.

Je ne perçus pas ce qu'il dit, mais une aura incandescente parut apparaître autour de lui. Il n'aimait pas Shirabu. C'était un fait.

La valse dura encore un moment, alors que les scores ne faisaient que grimper à leur suite. Enfin, le bloc de Karasuno guida Ushijima de façon à envoyer la balle sur le petit libéro, semblant plutôt doué. Ce dernier réceptionna alors le puissant smash gaucher du capitaine de Shiratorizawa. Je pris une grande inspiration, guettant chaque événement.

OUR SONG || 𝑆𝑒𝑚𝑖 𝐸𝑖𝑡𝑎 × 𝑟𝑒𝑎𝑑𝑒𝑟Où les histoires vivent. Découvrez maintenant