Je ne savais combien de temps s'était écoulé depuis qu'Eita et moi s'étions étreints.
J'avais ensuite rejoins mon équipe, après avoir pris soin de modifier mes larmes en un sourire impatient. Comme précédemment dit, nous nous retrouvâmes devant le bâtiment, où notre coach et notre manageur nous conduisirent à des tables de pic-niques, dans l'espace verduré aux alentours du gymnase. J'évitai le regard de mon amie, à qui j'avais promis la victoire des garçons. Je ne voulais pas croiser le regard d'une seconde personne anéantie, de peur que cela ne m'achève pour de bon.
Enfin, je croquai à pleines dents dans mon sandwich trop beurré, tentant d'y trouver de la force pour notre futur match.
Aoba Johsai, donc.
Je ne savais pas à quoi m'attendre, et je n'avais pas envie d'y réfléchir. Mes coéquipières et moi s'étions entraînées depuis des mois, des années pour parvenir jusqu'ici, et la simple idée que nous étions parvenues en finale me suffisait.
Désormais, je ne voyais plus l'intérêt de me faire du mal, psychologiquement ou physiquement. Que nous gagnions, tant mieux. Que nous perdions, et bien... j'espérai juste que nous n'aurions pas gâché trop d'espoir.
Personne ne parlait, chacun se concentrant en silence sur son sandwich.
Enfin, je brisai le silence, ne supportant plus la pesanteur.
-Ils ont perdus selon les résultats, mais pour moi, ce sont eux les vainqueurs.
Personne ne débattit sur mon annonce.
-Histoire de point de vue, ajoutai-je simplement en croquant de nouveau dans le pain.
Le repas se déroula en silence, certaines discutant dans leurs coins. Avant de partir, notre coach nous fit un récapitulatif de nos attaques différées, nos astuces et nos capacités à chacune.
En remballant les glacières, mon coach me retint par le bras, et me pris à part.
-T/n. Je sais que ça peut être difficile à encaisser, dit-il doucement.
Je ne dis rien, un noeud à la gorge.
-Mais je compte sur toi pour rester fidèle à toi-même, en étant le pilier principal de l'équipe.
Je hochai la tête, n'osant prononcer aucun mot, de peur de faire exploser à nouveau la boule dans ma gorge.
Il me prit par les épaules, et serra les dents.
-Tu peux nous offrir les nationales, rien qu'avec ton espoir, dit-il doucement, le regard grave.
Puis nous rejoignâmes le reste du groupe, se préparant à jouer le match de notre vie.
Car aujourd'hui ne pesait plus simplement le poids de la pression d'un match, mais le poids de deux équipes, deux finales. Nous nous devions d'honorer Shiratorizawa, comme les garçons y avaient échoués. Et cela me faisait du mal de l'admettre, mais j'avais la soudaine impression que leur défaite éteindrait la flamme de l'espoir qui aurait indirectement pu nous mener aux nationales, comme le prétendait mon coach.
Finalement, je pris une grande inspiration, désormais tous les organes noués les uns avec les autres.
______________
À quinze heures moins le quart, nous entrâmes sur le terrain.
Moi en tête, tandis que nos supporters nous acclamaient, plus nombreux que la veille.
Étrangement, la nervosité que j'éprouvais depuis ce matin fut comblée par l'adrénaline du match imminent. Je n'avais pas tendance à être très à l'aise sur scène, pourtant ici, sous les feux des projecteurs et dans le cadrage des caméras de la télévision pour les petites chaînes, je me sentais bien. Je remarquai quelques membres de notre équipe masculine dans les gradins, et cela me remonta a bloc ; nous nous devions de se battre jusqu'à la victoire.
Puis, tandis que la voix off prononçait mon nom en tout premier, celui dont les joueurs se souviendraient comme "la capitaine des filles des premiers de la préfecture", mon numéro me parut être la résistance du pilier que j'étais.
Numéro 1. J'étais la première. La capitaine.
J'étais la force indirecte de chacun des membres de mon équipe.
Et à nous toutes, nous gagnerions ; car j'en avais décidé ainsi, et que mon espoir était le pouvoir qui me permettait de réaliser mes croyances.
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OUR SONG || 𝑆𝑒𝑚𝑖 𝐸𝑖𝑡𝑎 × 𝑟𝑒𝑎𝑑𝑒𝑟
Fanfiction"-Alors, dis-moi, commença ma mère. Comment s'appelle ce garçon, déjà ? Sami, non...Shemi...? -Semi Eita. Il s'appelle Semi Eita, la coupai-je" Je précise que les personnages ne m'appartiennent pas et sont extraits de l'oeuvre d'Haruichi Furudate. C...