Chapitre 15

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la petite fille était accroupie et jouait à faire des gâteaux de sable dans le jardin. De la cuisine, provenait une délicieuse odeur de cookie et de soufflé à la vanille. Le soleil était haut dans le ciel, mais il ne faisait pas très chaud, le vent soufflait en une brise légère.

- Kaélé... viens ma chérie, appella sa mère, j'ai fait tes gâteaux préférés.

Kaélé se leva pour se diriger en courant vers la maison quand elle vit sa mère passer la porte pour l'attendre devant l'entrée, un plat de gâteaux fumant à la main et le visage souriant

Au même moment, un 4*4 noir cylindré se gara devant la maison, un homme en sortie et la petite fille vit le visage de sa mère se décomposer.

- Maman... maman qui est-ce ?

Aucune réponse...!

- Maman...insista la petite en tirant la chemise de sa mère à mesure que l'homme avançait vers elle.

- C'est... c'est ton père !

Kaélé émergea lentement des limbes de son sommeil en dodelinant la tête de gauche à droite avant de la stabiliser et d'ouvrir complètement les yeux.

le cœur lourd, elle se rememora le rêve qu'elle venait de faire. C'était plus un souvenir d'ailleurs, l'un des rares moments heureux qu'elle avait passé avec sa mère.

l'un des rares moments pendant lequel sa mère était sobre après s'être décidée à faire les efforts qu'il fallait pour prendre soin de sa fille et reprendre sa vie en main.

C'était une femme à la beauté sans pareil, son sourire et sa voix délicats parvenait toujours à chasser les cauchemars de Kaélé quand elle dormait la nuit.

A cette époque là, la petite fille qu'elle était imaginait un avenir radieux et savait pouvoir vaincre tout obstacle...car sa maman serait là à ses côtés pour la défendre.

A cette pensée une larme solitaire roula sur sa joue, suivie par une autre, puis une autre encore.

A présent elle n'était plus là et Kaélé devait se débrouiller seule pour se battre... seule contre le monde entier.

Les yeux rivés au plafond, elle observait les rectangles de contre-plaquet laqués d'un vert pastel assombris par la pénombre. Seul la lampe de chevet était allumée.

Elle se souvenait pourtant de s'être endormie sur le canapé du salon, alors comment s'était-elle retrouvée dans la chambre ?

Elle se leva doucement, les yeux encore humides de ses larmes et se dirigea vers la salle de bain attenante à sa chambre. Après une douche rapide, elle se rendit dans son mini dressing pour mettre son pyjama.

Kaélé allait se remettre au lit quand son estomac lui rappela qu'elle n'avait presque rien avalé de la journée, aussi quitta-t-elle sa chambre pour se rendre dans la cuisine.

En passant dans le salon, elle vit son employeur allongé sur le canapé. la fenêtre était encore ouverte, il faisait un peu froid et il n'était pas couvert. Il semblait s'être endormi en travaillant, sans s'en rendre compte. Sa morphologie était beaucoup trop grande pour ce meuble.

Elle fut d'abord tentée de le laisser là par vengeance pour les désagréments de la journée. Après tout, personne ne l'obligeait à rester chez elle. Elle allait continuer son chemin vers la cuisine quand mauvaise conscience l'en fit changer d'avis.

Kaélé retourna dans sa chambre chercher une couverture et un oreiller et revint dans le salon. Elle posa délicatement la couverture sur lui jusqu'à sa taille, non sans admirer au passage sa poitrine, qui semblait taillée à coup de serpe dans du granite, pressée dans le t-shirt qu'il portait.

Grand Coeur MaladeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant