chapitre 2

137 11 3
                                    


-Enfin je peux rentrer chez moi, se dit Kaélé en éteignant sont ordinateur alors qu’elle se préparait à quitter son bureau.

Il était près de 16h et on aurait dit qu’elle était passée sous un rouleau compresseur tellement elle était fatiguée. Elle avait travaillé toute la journée et n’avait pas pris un seul instant pour souffler un petit peu.

Le grand patron arriverait bientôt et avec lui se feraient les affectations et les promotions du personnel. Et cela était sans compter la remise des prix aux employés les plus méritants, qui aurait lieu au cours de sa visite dans les jours qui suivraient le jour de son arrivée.

Elle devait donc se dépêcher d’en finir au plus vite avec l’étude des dossiers des deux cent vingt employés dont elle devait s’occuper en tant que directrice des ressources humaines d’ASR GROUP, la branche d’import /export de l’entreprise pour laquelle elle travaillait depuis voilà bientôt deux ans.

Le téléphone de la jeune femme sonna et elle décrocha pour parler à son amie et colocataire:

- Halo Estelle je t’écoute

- Dis tu as vu l’heure qu’il est ?

Kaélé répondît intérieurement « oui maman ». Puis à voix haute elle dit à son amie :

- Je sais, il est tard et je t’avais promis qu’on  déjeunerait ensemble. Mais tu me connais, je n’ai pas vu le temps passer et avec la marmaille de dossiers que j’avais encore en cours…c’est de la folie.

En entrant en fonction  au sein de la direction de la succursale de cette entreprise basée dans son pays d’origine, elle ne s’était certes pas attendu à ce qu’il y’ait autant de désordre dans les dossiers du personnel et d’irrégularités dans la gestion des employés.

A croire que le siège de la société basé à Milan définissait les politiques et qu’ici son prédécesseur  agissait comme bon lui semblait.

Il ne payait pas les salaires normaux des employés, il n’y avait de fiches de poste pour personne, le personnel n’était pas traité équitablement salarialement parlant - ce qui était le prototype typique des malheureuses  entreprises familiales africaines - et tout un tas d’autres irrégularités qu’elle avait rencontré en arrivant dans la société.

Sauf que ce n’était pas une entreprise familiale africaine et elle s’était donnée le devoir de tout remettre dans l’ordre pour deux raisons :

La première était celle de désamorcer la bombe que représentaient les employés mécontents, n’en pouvant plus d’être aussi mal traité et qui menaçait d’exploser; et la deuxième, s’était qu’elle détestait les injustices.

Ce genre de pratique la rebutait.

D’autant plus que cela servait à masquer quelque chose d’encore plus grave

- Je te plein… bon de toute façon avec tes explications je ne peux plus te crier dessus alors… lui dit Estelle à l’autre bout du fil.

- Tu es adorable ma belle, la flatta Kaélé

- Hu hum cause toujours…  j’espère au moins que tu as prévu quelque chose à manger, reprit son amie en étouffant un bâillement, parce que sinon tu verras que je ne suis pas aussi adorable que tu le dis.

- En réalité j’espérais que tu nous préparerais quelques chose de délicieux avec tes doigts de fée, suggéra Kaélé mi espiègle mi flatteuse.

- Tu es dans le pétrin ma biquette, je vais te massacrer. Là je pourrais avaler un bœuf entier tellement j’ai faim.

- Je sais que tu es trop gentille pour ça, je te fais confiance et puis moi aussi j’ai l’estomac dans les talons.

Estelle était une jeune femme gentille et très terre à terre qu’elle appréciait beaucoup et avec qui elle avait beaucoup de point commun.  C’était une de ses meilleures amies avec Mervy qui avait dû se rendre à Shanghai pour son travail. Autant dire à l’autre bout de la terre.

Ensemble elles avaient leurs petites habitudes dont l’une était de déjeuner ensemble deux fois par semaine, de préférence le week-end car en semaine avec leurs emplois respectif ce n’étais pas vraiment possible.

Seulement, Kaélé aimait énormément son travail malgré les difficultés qu’elle y rencontrait et était du genre à finir tout ce qu’elle commençait… et il y’en avait du travail au poste qu’elle occupait…

Bref, là était la raison qui expliquait sa présence dans son bureau à une heure aussi tardive, un samedi qui plus est.

Grand Coeur MaladeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant