Chapitre sans titre 10

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Chapitre 10

De retour chez elle ce soir-là, Kaélé était d'une humeur sombre. D'habitude rien ne parvenait à lui donner l'air taciturne bien longtemps mais là elle ne cessait de repenser à tous les événements de cette journée. Elle n'avait aucune envie de passer du temps à discuter avec cet homme fusse-t-il pour le travail.

C'était une mauvaise idée pas besoin d'être grand clerc pour s'en apercevoir. Elle ne le supportait pas et lui non plus. Alors pourquoi chercher sa compagnie le temps de tout un repas ? Elle l'avait déjà traité de tous les noms d'oiseaux qu'elle connaissait - ce matin c'était tout juste si elle ne lui avait pas versé le contenu de sa tasse de café sur le visage ...à sa place elle le fuirait comme la peste ! Ce type était bizarre.

En la voyant ainsi, Estelle lui avait demandé ce qui c'était passé et c'est à peine si Kaélé avait marmonné un « rien d'intéressant » à contrecœur. Comprenant qu'elle n'était pas disposée pour les confidences, son amie l'avait tout simplement laissé aller se reposer. Mais Kaélé n'était pas dupe, elle reviendrait à la charge plus tard.

Pendant toute cette nuit-là, la jeune n'avait cessé de repenser aux évènements de la journée, cherchant un moyen d'éviter son rendez-vous du surlendemain, si bien qu'au matin elle donnait l'impression d'avoir passé la nuit à dormir sous l'œil bienveillant d'un lion affamé.

Elle avait les yeux cernés, le teint pâle et la mine défaite, sans compter qu'elle était épuisée. Apres avoir pris une rapide douche froide et s'être habillée, elle s'était maquillée – toute sa trousse de maquillage y était passée – avant de descendre dans la cuisine, d'avaler rapidement une tasse de café noir et de picorer un croissant dont chaque bouchée avait un gout de papier mâché.

-Kaélé tout va bien ? demanda Estelle une fois que son amie eu terminé son petit-déjeuner

La jeune femme évasive acquiesça lentement de la tête. Son amie insista

-Tu en es sure ?

La jeune femme tiré à contrecœur de ses réflexions, lança un regard à son amie qui en disait long sur ce qu'elle pensait de sa question avant de marmonner froidement :

-Oui ! Avant d'ajouter :

-Ça ne peut pas aller mieux ! Pourquoi ?

-Peut-être parce que tu es... c'est quoi l'expression déjà ? Aussi aimable qu'une porte de prison !

-Si tu n'es pas contente, tu n'as qu'à ne pas me parler ! répondît Kaélé

-Ecoute ma fille, rétorqua Estelle sur le même ton cette fois, je ne sais pas ce qui te met d'aussi mauvaise humeur ce matin, mais tu ferais mieux de te regarder dans un miroir avant de sortir d'ici et d'emporter loin de moi ton humeur de chien enragé et ton visage d'aristo de l'époque géorgienne.

-A moins que tu ne veuilles lancer une nouvelle mode! Ajouta-t-elle en posant son verre de jus de fruit sur la table.

-Qu'est-ce qu'il la mon visage ? demanda Kaélé intriguée par les propos de son amie

Celle si sorti de la cuisine et revint une fraction de seconde plus tard avec un miroir qu'elle lui tendît :

-Regarde toi-même !

La jeune femme le saisi avant de pousser un cri horrifié :

-Aaah !

Ce qu'elle y vit la laissa sans voix : son visage était presque tout jaune tellement elle avait mis de fond de teint et elle avait enfilé son soutient gorge jaune moutarde par-dessus sa robe bleu. Son expression horrifiée fut telle qu'Estelle ne put retenir son hilarité et parti d'un grand éclat de rire.

Grand Coeur MaladeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant