Chapitre sans titre 11

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L'enfant était allongée par terre, sur le sol carrelé de blanc et de noir. Le sol était froid, très froid. Elle grelottait. C'était l'hiver, alors c'était normal. Elle allait s'endormir quand un bruit de pas se fit entendre. Il se rapprocha doucement. Elle devinait ce que c'était, l'odeur de l'alcool trahissait l'identité de son visiteur nocturne. Alors elle se recroquevilla sur elle-même. « Si je dors il ne me touchera pas », se disait-elle, en priant le ciel pour qu'il en soit ainsi. Mais elle se trompait et le savait. Il se pencha et ses mains rêches se posèrent sur sa jambe fragile à la peau délicate et remontèrent doucement plus haut vers sa cuisse, avec une lenteur délibérée. La peur lui vrillait l'estomac, un gout de bille lui montait dans la bouche et dans son cœur une brûlure telle qu'elle aurait juré qu'on y versait de la cire chaude. Elle avait mal d'être aussi impuissante. Mais que pouvait-elle bien faire d'autre que de rester allongée et espérer qu'il s'en aille en la croyant endormie. Quand serait-elle sauvée de cette torture ? A l'aide voulait-elle crier, mais qui viendrait la sauver ? Elle était seule, désespérément seule et faible.

La main de l'ombre déserta tout à coup sa cuisse et monta directement vers sa fragile féminité. Elle ne put le supporter, alors elle cria !

Kaélé se réveilla ! 

Sa tête dodelinait difficilement d'un coté à l'autre. Elle voulait se lever mais n'y arrivait pas.

-Calmez –vous ! Tout va bien, entendit-elle quelqu'un dire. Elle ouvrit les yeux, d'abord avec peine mais ensuite plus clairement. Un homme était penché au -dessus d'elle et essayait de la calmer.

-Qui êtes-vous ? demanda la jeune femme.

- Je suis le Dr Stéphane. Vous avez été exposée à une grande quantité de benzène mêlée à du monoxyde de carbone. Vous en avez aspiré beaucoup mais pas assez pour vous faire trop de mal.

- Comment , où suis-je ? demanda encore Kaélé en regardant autour d'elle. La pièce était peinte de blanc mais un peu sombre. Il devait pleuvoir, parce qu'elle entendait un bruit qui s'apparentait à celui de la pluie au dehors. Estelle était tout prêt, et lui tenait la main en la pressant légèrement, alors elle se calma.

- Nous sommes à l'hôpital ma belle, tu t'es évanouie.

- Vous souvenez-vous de ce qui s'est passé ? Lui demanda le médecin

Kaélé se concentra pour puiser dans sa mémoire. Elle se revit dans la voiture, suffoquant et essayant d'en sortir. Puis quelqu'un l'avait allongé par terre, ensuite plus rien.

- Oui cela me revient, c'est flou mais je m'en souviens.

-Vous penser que cela pourrait avoir des conséquences cérébrales ? Intervint son amie pour le docteur.

-Non ! Comme je l'ai dit, vous avez été sortie à temps du véhicule, cela aurait pu être grave, vous provoquer un arrêt cardiaque par exemple, mais heureusement le pire a été éviter. Vos poumons ont évacué le gaz. Par ailleurs vos examens ne révèlent rien de méchant et vous avez une bonne santé physique. Je pense que c'est davantage le stress de la situation et la peur qui vous ont fait perdre connaissance.

Puis il s'approcha, une petite torche à la main pour l'examiner.  Elle eu un mouvement de recul qu'il du percevoir car il lui demanda son approbation avant de poursuivre son mouvement. il rapprocha la torche allumée de son œil droit qu'il ouvrit lui-même. Il fit de même avec l'autre.

-Aidez-la à s'asseoir s'il vous plait, dit-il à Estelle, ce qu'elle fit.

Il rapprocha son stéthoscope de sa poitrine et demanda à Kaélé de tousser profondément. Puis satisfait de ce qu'il entendit, il lui dit que tout allait bien.

Grand Coeur MaladeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant