XVI. Derrière ligne droite.

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Les doigts tremblant, je réussis après quelques minutes à trouver la catégorie des "K" dans mon téléphone et appuyait fébrilement sur le bouton vert "appeler" à côté du numéro de celui qui était à présent mon petit ami. Nerveuse et encore sous le choc, je m'assis en tailleur sur le matelas de mon lit, écoutant d'une oreille distraite les longs "Bip" de la tonalité. Après quelques secondes, Kirishima décrocha et j'entendis sa douce voix me dire avec un air enjoué :

-Coucou princesse ! Je te manquais déjà ? Demanda-t-il fièrement en riant.

-Kirishima...Je... Dis-je la voix enrouée, ayant du mal à me concentrer pour formuler ma phrase.

Comment devais-je lui annoncer ? Comment dire au garçon qu'on aime et avec qui on est en couple depuis moins de trois heures qu'il est possible que l'on parte d'ici quelques semaines à plus d'un jour de vol du Japon ?

-Qu'est-ce qui se passe ? Tout va bien ? Tu es blessée ? Demanda-t-il inquiet en entendant le son de ma voix.

-Non je ne suis pas blessée... Dis-je toujours avec une voix robotisée. Je... Je viens d'apprendre quelque chose...

"Est-ce qu'il voudra tout arrêter ? Est-ce qu'il me demandera de rester ? Ou de partir et de commencer une relation à distance ?" Toutes ces questions se bousculaient dans ma tête tandis que mon souffle se faisait plus rapide et que ma voix se mettait à prononcer des syllabes inintelligibles.

-Tu es chez toi là ? Demanda mon petit ami.

-O-Oui... Répondis-je timidement après quelques secondes pour rassembler mes esprits.

-J'arrive alors. Je t'envoie un message dès que je suis devant la porte OK ? Me dit-il précipitamment alors que j'entendais en fond, derrière sa voix, le bruit d'une porte qu'on ferme à clé.

-N-Non Kiri ne te sens pas obli-...

La seule chose qui me répondit fut le "Bip" signalant la fin de notre discussion. Résignée, je m'installai à mon bureau pour tenter de réviser en vue de la suite des examens qui se dérouleraient le lendemain. Je pris mon cahier de Physique, toujours tremblante et tenta de comprendre les propriétés de Newton. Seulement, toujours perturbée, ce que je lisais me semblait aussi incompréhensible que si la leçon avait été écrite dans une langue venue du fin fond de la galaxie. "Aller (T/p) ! Tu avais tout compris en classe !" me grondai-je en laissant tomber ma tête entre mes mains. Quelques minutes plus tard, un petit bruit me fit savoir que je venais de recevoir une notification. Paresseusement, j'attrapai mon téléphone et lisais le message de mon petit ami.

||Kiri 💖💓||
Je suis devant chez toi mon cœur. Tu peux sortir s'il te plaît ?

Lentement, toujours en mode pilote automatique, je me levai et commençai à descendre les escaliers. Une fois arrivée dans l'entrée ou je mis rapidement une paire de chaussures, je me regardai dans le miroir. Mon reflet faisait peur...

Je n'avais pas eu le temps de me changer et l'un des pan la chemise de mon uniforme était donc sortie de la ceinture de ma jupe. Mes cheveux, tout emmêlés depuis que j'avais pris ma tête dans mes mains, retombaient mollement devant mes yeux. Mon teint blafard et mes yeux rouges me donnaient un air de vampire assoiffé. Ma cravate, dont le nœud avait été défait, pendait de part et d'autre du col relevé de ma chemise blanche. Vraiment, me montrer ainsi devant qui que ce soit m'aurait fait honte en temps normal. D'autant plus en pensant qu'il s'agissait de Kirishima. Cependant, pour cette fois, je laissai couler. Attrapant ma veste pour ne pas être saisie par la fraicheur de la nuit qui commençait à tomber, je dépassai le pallier et me retrouvai dans la rue.
Face à moi, mon petit ami m'attendait avec un air inquiet sur le visage, un petit sourire nerveux sur les lèvres. Les mains dans les poches de son jean noir, il s'approcha de moi à petit pas et je pu lire ce qui était écrit sur son tee-shirt rouge. Les deux mots "Hug life" écrit dans une police décorée blanche ornait sa poitrine. "Même ses tee-shirt se devait d'être mignons alors ?" pensai-je en souriant doucement. Lorsqu'il fut arrivé à ma hauteur, ce dernier, sans un mot, m'attira à lui pour me prendre dans ses bras, pressant ma tête contre son torse. Toujours sans un bruit, il posa sa main sur ma tête et se mit à caresser doucement mes cheveux, laissant son autre main se perdre le long de ma colonne vertébrale, massant tendrement mon dos. Après quelques minutes à rester ainsi, silencieusement, dans cette position, Kirishima me dit doucement, après avoir posé un baiser délicat sur le sommet de mon crâne :

Mon petit caillou rouge (Eijiro Kirishima X Female Reader) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant