2

63 2 4
                                    




Jake a essayé de me raccompagner jusque mon appartement, mais c'était hors de question. J'ai passé qu'une soirée avec lui, il n'est pas là de mettre les pieds chez moi. Il a l'air gentil, mais je ne le connais que très peu, et puis il y a Ivie. Elle a l'air vraiment gentille et en plus, elle est magnifique et Jake, je ne sais pas ce qu'il me veut, ça a l'air d'être un bon gars, mais on n'est jamais sur de rien, je n'ai pas envie de briser un couple. Même si je n'ai vraiment pas la dégaine pour. J'ai un peu de formes et ne suis pas la plus jolie des filles.

Je me dirige vers l'escalier, c'est meilleur pour la santé que l'ascenseur. Bon cinq étages, c'est long mais faisable. Arrivée devant la porte, je farfouille dans mon sac à la recherche de mes clés, oh merde, je crois que je ne les ai pas, fais chier ! Je m'approche et appuie doucement sur la poignée qui cède sous ma main. Bon apparemment une des filles est là, puisque j'arrive sans mal à pousser la porte non verrouillée. À peine l'ai-je poussée qu'un gros truc noir et blanc m'aboie dessus et lorsqu'il me reconnaît, il me saute dessus.

- Putain, Atlas descend ! Mes vêtements quoi !

Oui, oui, je fais ma drama Queen et alors, ce n'est pas vous qui allez me dicter ma conduite ! Je pousse mon chien pour qu'il descende et je vois une tête rousse apparaître.

- Mel ! T'es rentrée ! Mais où as-tu passé la nuit au juste ?

Eh merde, c'est Skyler qui est rentrée en première, fais chier... Elle c'est un peu la maman du groupe, elle va me sortir un sermon.

- Euh, comment dire ?

- Tu t'es encore bourré la gueule, t'as dansé avec un inconnu et tu as fini la nuit chez lui ?

Je lui souris un peu insolemment, elle a une facilité à me cerner ce petit bout de femme. Enfin petite au sens figuré, elle doit bien faire un mètre soixante-quinze et a une silhouette parfaite, s'en est frustrant.

- J'en étais sûr ! Putain Mel, tu fais zéro effort pour sortir la tête de l'eau.

Mon sourire s'évanouit instantanément, et la colère monte en moi. Elle n'a pas osé ?

- Tu. As. Dis. Quoi ?

- J'ai dit que tu ne fais pas d'effort ! On essaie toute de t'aider, ce que tu as vécu et continues de vivre ce n'est pas ouf, je suis d'accord. Mais ce n'est pas une raison pour sortir tous les soirs faire la débaucher. Tu peux m'en vouloir comme tu veux, mais il fallait que quelqu'un te le dise !

Elle va trop loin et elle le sait. Je lui lance mon regard le plus noir et m'apprête à exploser.

- Mais putain, tu ne sais pas le quart de douleur que c'est de vivre ça ! Je t'interdis de me juger ! Dis-je les dents serrées

Je prends le couloir à droite et m'engouffre dans ma chambre, je ne prends même pas le temps de me mettre du bandage sur les mains que je frappe dans le punching-bag accroché au centre de ce qui me sert de chambre. Je frappe de toutes mes forces pour déverser cette haine naissante et cette peine qui remonte à la surface. Je prends appui sur ma jambe gauche, lève mon genou au niveau de mon visage et déploie mon pied pour envoyer toute ma force dans ce sac. Il me sert de martyr aujourd'hui, je reprends le rythme avec mes mains, ça commence à devenir douloureux, mais ce n'est pas grave. J'aime souffrir quand ça ne va pas, ça me permet de mettre mon attention sur autres choses et d'oublier la douleur interne pour celle externe. Certaines personnes se mutilent, c'est le même principe, je suppose puisque à chaque fois que ça m'arrive de me déchaîner, et ça arrive souvent, je finis les phalanges en sang et avec d'énormes bleus sur les pieds. J'alterne pieds et mains de plus en plus vite, la sueur coule le long de mon front et mes muscles me tire, mais ce n'est pas assez. Il faut que je continue encore, ça ne fait pas encore assez mal. c'est comme une punition au final, quand j'étais petite, ma mère, elle me punissait souvent et en grandissant, j'ai commencé a me punir moi même des que je faisais une bêtise ou que ça n'allait pas..

les opposés s'attirentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant