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Elyo :

Ça fait déjà plus de quinze minutes que je regarde Ivie s'empiffrer d'alcool, j'irai bien l'en empêcher, mais elle est grande, elle fait ce qu'elle veut. Je sais qu'elle tenait à Mélisse et qu'elle fera tout pour essayer de reprendre contact, le coup de foudre amical comme elle a essayé de me l'expliquer, mais je connais très bien ce sentiment, je le vis avec Jake.

C'est vrai, on se connaît depuis longtemps, mais je me rappellerais toujours du jour où je l'ai rencontré.

20 ans plus tôt :

- Donne-moi ton goûter sale morveux !

- Non, laisse-moi tranquille ! Crie le petit garçon blond.

Ça fait déjà trois ou quatre fois que je vois ce garçon se faire piquer son goûter. Il est petit et frêle donc c'est une cible facile. En plus, il ne se défend jamais donc si je n'interviens pas, il va encore perdre son goûter. Et s'il dit non, Jérôme va le défoncer, je le sais, il l'a déjà fait avec d'autres enfants. Il a le double de notre âge donc c'est facile pour lui.

- Tu m'as dit QUOI ?!

Ok, c'est mon moment, faut que j'intervienne. Après tout, j'ai l'habitude, j'aide souvent maman à se défendre contre papa. C'est devenu une habitude de me battre avec tout le monde, mais maman n'aime pas ça. Elle me dit souvent que la violence ne résout rien. Mais papa lui a l'air de penser le contraire.

Je sors de mon recoin sombre et fonce sur Jérôme, je l'attrape par le cou et le tire en arrière. Il est beaucoup plus grand que moi, mais je suis plus habile, je lui saute sur le dos puis j'enroule mes jambes autour de son cou. Je me jette en arrière pour mettre un maximum de poids et le renverse au sol. C'est papa qui m'a appris cette prise et elle marche plutôt bien.

Une fois sur le sol, je lui envoie mon poing en pleine face, puis un deuxième et un troisième. J'aurais bien continué, mais la maîtresse arrive en courant.

- Mais ça va pas Elyo ? Tu nous fais quoi là ? Tu tapes une crise ou quoi ?

- Mais maîtresse, c'est Jérôme qui a commencé.

- Je ne veux rien savoir, tu viens avec moi dans le bureau, je vais appeler ton père.

Oh non pas papa, il va encore sortir la ceinture.

- C'est de ma faute maîtresse.

Le petit blond vient de prendre ma défense comme moi, je l'ai fait juste avant.

- Bon, je laisse couler pour cette fois, mais que ça ne se reproduise jamais, vous avez compris les garçons ?

On hoche tous les deux la tête et la maîtresse ramasse Jérôme pour le ramener à l'intérieur. Je crois que j'ai dû lui casser le nez. Papa me l'a fait une fois et ça fait vraiment mal.

- Je m'appelle Jake, merci de m'avoir aidé, si tu veux, on peut être amis.

- Amis ?

- Tu sais, traîner ensemble, faire des jeux, se protéger l'un l'autre, avoir quelqu'un sur qui s'appuyer et à qui se confier.

présent :

Après ce jour, on est toujours resté tous les deux, on s'est soutenu dans les meilleurs moments comme dans les pires. J'avoue que quand il a commencé à sortir avec Ivie, je n'étais pas très serein mais bon, on ne contrôle pas ses sentiments.

La musique s'arrête et je sors de mes pensées.

- Holà, holà, désole de niquer votre ambiance, mais un certain Elyo et un certain Jake sont demander au bar pour ramener Ivie chez elle, merci. Que la fête recommence !

les opposés s'attirentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant