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Le petit garçon se mit à supplier le Monsieur en pleurant à chaudes larmes, tandis que celui-ci le traînait de force.

À cet instant Melysette accourrue dans leur direction et tout à coup, retira la main de l'enfant de la poigne de son bourreau.

Ce dernier se retourna soudain et vit là, une femme blanche le fixer intensément avec une lueur de colère au fond de ses yeux verts.
Elle serrait fort le petit garçon contre elle et celui-ci, agrippa sa jupe avec force en pleurant. Cet enfant avait mal, très mal et Melysette pouvait le sentir à travers ses pleurs.

- Et mais toi, pour qui...

- Vous allez vous taire ! S'écria-t-elle. Comment pouvez vous menacer un enfant comme ça, à cause de quoi au juste ?

L'homme à la peau hâlé essuya ses mains sur son tablier et s'exprima alors:

- Madame, ça se voit que vous êtes nouvelle dans ce pays. Est ce que vous savez que ces enfants sont de vraies plaies hein ?
Il passe leur temps à voler par ci par là et, ne pas les punir serait les inciter à voler encore plus; se plaignait-il.

- Mais il avait juste faim, vous trouvez donc normal de dire à un enfant d'à peine dix-ans que, vous allez lui couper les doigts ?

- Moi, je m'en fou hein. Maintenant dites moi qui va payer pour ses dégâts, dit-il en désignant la nourriture au sol.

Melysette souffla avant de lui demander le prix.

- Ça coûte vingt rands.

- Tenez, dit-elle en lui donnant une liace de billet. Gardez la monnaie.

- Eh, merci madame.

Cette dernière le regarda avec dégoût et ajouta ceci:

- Vous n'avez même pas honte, dit-elle avant de s'en aller avec le petit.

Le vendeur la regarda s'en aller et dit:

- Tchiiip elle croit qu'elle est toujours en Europe. Faut pas elle va se méfier hein hum, de toute façon c'est son problème.

Assise sur la terrasse d'une pâtisserie, Melysette regarda avec amusement le petit garçon manger. À chaque fois qu'il voulait prendre un gâteau, il jetait un coup d'œil à sa sauveuse.

- Allez, arrête d'être méfiant petit. Tout ça, c'est pour toi je te l'ai dit termine-t-elle en souriant.

- Ah bon Madame ? Merci beaucoup, dit-il de sa voix infantile.

- Comment tu t'appelles mon petit ?

- Je m'appelle Halioune.

- Il est beau ton nom.

Celui-ci rougit, avant de détourner son regard en mâchant lentement sa bouchée.

- Halioune, tu sais que voler ce n'est pas bien ?

Il baissa les yeux:

- Oui Madame, je le sais...mais j'y suis obligé par moment. Puis en essuyant une larme rebelle qui coula malgré lui, je sais que Dieu n'aime pas ça, mais j'y peut rien.

Melysette le regarda tristement.

- Mais où es ta maman ?

- Maman est partie...Termine-t-il avec une voix où perce la douleur.

Soudain, il sauta de sa chaise et remercia Melysette pour les gâteaux. Et l'informa qu'il devait rentrer.

- Mais attends, où vas tu dormir ?

- Chez la tantie qui...

- Il est hors de question. Elle va encore te maltraiter et je ne le tolérerai pas. Tu veux bien venir avec moi ? Dit-elle d'une douce voix.

Les Facettes de L' AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant