Chp 2 : Tourments infinis

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Le Titanic prit le large, accompagné de quelques oiseaux en quête de poisson, glissant calmement sur une mer d'huile. Le capitaine tenait encore la barre, les yeux brillants fixés vers l'horizon, un sourire s'étalant dans sa barbe blanche taillée au cordeau. Son équipage se félicitait pour ce départ réussi tout en admirant leur capitaine pour son dernier voyage avant la retraite. Fier comme un paon, celui-ci écoutait son précieux navire chanter sa mélodie de fumée et son ronronnement des moteurs. Doucement, il allait glisser vers la France pour sa prochaine étape.

Ses passagers, quant à eux, étaient rentrés dans leur cabine pour la plupart. Ils s'affairaient à s'installer pour le voyage, appréciant avec ravissement le luxe dans lequel ils évoluaient, toute classe comprise. Raiponce était de ceux qui passaient leur temps à tout regarder et à s'émerveiller de peu de choses. Dans sa chambre violette d'un luxe à faire pâlir les rois d'autrefois, elle jubilait de la qualité de son environnement. Tous ses ornements, ses moulures sculptées mains l'impressionnaient. Les yeux rivés sur les murs elle caressa du bout des doigts tout ce travail d'artiste quand son fiancé vint la déranger.

- Ma chère femme, que faites-vous accroupie de la sorte ? Répliqua-t-il offusqué. On voit presque votre jupon ! Je vais vraiment devoir vous apprendre à vous tenir lorsque nous serons arrivés en Amérique. Là-bas je ne permettrai guère autant de laisser-aller.

- Je ne fais que regarder ce travail d'orfèvre, se défendit-elle dans le vide.

- Vous et votre passion pour les arts... Enfin, peu importe, allons nous restaurer un peu. Le service est ouvert.

Il lui tendit sa main qu'elle refusa, se relevant d'elle-même, les yeux toujours épris par l'amour de l'art. Pitch reprit sa main, le regard sombre. Elle se refusait toujours à lui de la sorte et cela commençait doucement à l'agacer. Il s'approcha lentement d'elle qui se tendit, le sentant dans son dos. Alors il l'attrapa par les épaules et approcha son nez de son cou pour humer son odeur. Elle sentit son poil se hérisser. Il lui apposa un baiser dans la nuque en relevant ses cheveux avant de la prendre contre lui.

- Je ferai de toi une reine, je te couvrirai d'or et de luxure, lui susurra-t-il langoureusement. Mais surtout..., je ferai de toi une femme.

Pitch laissa sa main glisser lentement vers le bas de sa robe, passant sur sa poitrine. Il la savait vierge, il la savait pure. Il serait le seul à l'avoir, sa princesse dorée. La plus belle femme qu'il eut jamais rencontrée. Il voulait tellement la posséder, là, maintenant.

- Excusez-moi ? Où est-ce que je mets les robes ?

Pitch stoppa son geste alors que sa main soulevait le premier jupon. Il persifla de colère et relâcha sa proie. Puis il tourna ses yeux furieux sur Cassandra, « la boniche ».

- Domestique inutile, railla-t-il. * Il se retourna vers sa fiancée*. Je vous attends pour le souper, ne tardez pas trop.

Il la regarda d'un sourire profond, dévorant. Elle hocha simplement la tête, incapable d'ouvrir ses lèvres puis le regarda partir avant que ses jambes ne se dérobent sous son poids. Cassandra lâcha aussitôt les tenues de bal pour se précipiter vers sa maitresse qui se mit à pleurer en silence. Elle lui caressa le dos et la posa sur le lit moelleux qui s'enfonça un peu.

- Tu m'as encore sauvée, Cassandra... Je ne sais pas ce que j'aurais fait si il...

Sa dame de compagnie déglutit, le regard peiné.

- Je sais, mademoiselle. Mais... Il faudra que vous y passiez un jour malheureusement. Je ne peux que vous encourager à... fermer votre cœur. Vous vous y ferez à force.

Le voyage du coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant