Chapitres 3

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Deux jours ont passé sans qu’Annabelle et Maria ne revienne sur ce sujet épineux et sans même que Maria en parle à son mari. Mais on sent qu’elle n’en peut plus, pas un sourire ne passe sur ces lèvres, son regard semble si vide qu’elle ferait presque peur et son humeur est égale à tout le reste. Pourtant le travail se doit d’être fait alors, comme à son habitude, Maria passe le plus clair de son temps la tête dans ses dossiers.
A

nnabelle toque et entrouvre la porte :

- Toctoc, je peux entrer ?

Maria, surprise de voir le visage de sa meilleure dans l’embrasure de la porte, lui dit :

- Depuis quand tu as besoin de toquer et de demander la permission pour entrer dans mon bureau toi ? C’est une première ça !! Vas-y entre ma chérie

Annabelle entre et s’assoie tout en examinant sa meilleure amie. Les traits de son visage et l’apparente bonne humeur de son amie ne la trompe pas, elle sait qu’elle en bave actuellement. Depuis quand n’a t’elle pas manger ou au moins fait un vrai repas ? Annabelle se sent triste et désolée pour son amie, car en la voyant dans cet état, la jeune femme se sent coupable. Après tout, c’est de sa faute si son amie semble morte à l’intérieur

- Maria, je suis vraiment sincèrement désolée. Je n’aurais pas dû mener cette enquête et venir te donner les conclusions de celle-ci de cette façon. J’ai horreur de te voir aussi triste et de te voir aussi mal
- Mais non ce n’est pas de ta faute, je suis plutôt contente que tu me l’ais dit même. Après tout, ce n’est pas toi qui me trompe mais bien lui, alors t’inquiète ça va
- Mais bon quand même je suis désolée tu sais
- Je sais oui …

Sur ces mots, un silence de plus en plus pesant s’installe entre les deux amis avant qu’Annabelle reprenne le fil de la discussion

- Je sais que je vais mettre les pieds dans le plat en te demandant ça, mais tu comptes faire quoi maintenant ?
- Comment ça ?
- Tu as décidé quoi ? Tu lui en as parlé ? Tu vas le confronter ?
- Non, non, rien de tout ça, j’ai fait comme si de rien n’était… Je ne sais pas combien de temps je vais tenir, mais j’avais besoin de réfléchir plutôt que de tout lui balancer en fonçant dans le tas
- D’accord, je comprends…
- Mais je ne sais pas si je dois en vouloir à mon mari ou à cette fille… Comment peut-on sortir avec un homme marié ? Va savoir, peut-être que c’est elle qui l’a séduit… Après tout, ce n’est qu’une serveuse, peut-être qu’elle a su qui il était et qu’elle veut juste se servir de lui pour monter sur l’échelle de la société
- Maria, arrête ça… On sait toutes les deux que tu dis ça sous l’effet de la colère. Pour l’instant, on ne sait rien de cette fille. Elle ne sait peut-être même pas qu’il est marié
- Comment elle pourrait ne pas le savoir ? Ne me dis pas que genre ils vivent ensemble et que la fille pense qu’il est en voyage d’affaire quand il est avec moi
- Je ne sais pas ma belle, on peut spéculer toute notre vie sans jamais avoir la bonne solution tu sais.
- Je suis sure que c’est elle la mauvaise, elle veut juste me prendre mon mari et ma vie. Antonio ne pourrait jamais me faire mal à ce point, c’est un homme bon et honnête, le soucis ne peut venir que d’elle
- Tu te rends compte de ce que tu dis Maria ? Tu es quand même assez intelligente pour ne pas croire à ce que tu es entrain d’imaginer
- Mais qu’est-ce que tu en sais toi ? s’énerve Maria sur son amie … Je connais mon mari quand même
- Mais tu ne connais pas cette fille non plus, alors pourquoi l’accabler elle ? Je ne vais pas dire que ton mari est de la pire espèce au monde, mais il n’est clairement pas tout gentil non plus, on le sait toutes les deux. La vérité c’est que dans ce genre d’affaire, il faut être deux. Même si c’est elle qui l’a séduit à la base, pourquoi a t’il succombé ? Il aurait juste dû penser à toi et dire non à cette fille et tout se serait arrêté là, mais apparemment, il a dit oui et a succombé à la tentation malgré son mariage
- Mais bon elle a dû insiter fortement pour qu’il craque, mon mari n’est pas comme ça, jamais il n’aurait cédé facilement, elle a dû le harceler et comme c’est un homme il a craqué et voilà, mais le diable c’est elle pas Antonio, j’en suis sûre
- Ok, si tu le dis … Mais pour en être sûre, on va tirer tout ça au clair
- Comment ça ? Tirer quoi au clair ? Qu’est-ce que tu vas m’inventer encore ?
- Avant tout, n’en parle pas avec Antonio… Et il te suffit juste d’apprendre à connaître cette fille et tu sauras
- Quoi ? Dit ironiquement Maria. Non, mais sérieux, t’es malade toi
- Mais non, réfléchis, tu es sûre de toi, non ? C’est elle la fautive, alors qu’as-tu à perdre en lui accordant le bénéfice du doute et en apprenant à la connaître ? Tu pourras au moins te faire une idée de la femme qu’elle est et à partir de là, tu sauras comment agir avec Antonio, parce que ..
- Mais arrête de raconter des bêtises Annabelle, la coupe Maria. Je ne vais quand même pas devenir pote avec la femme avec qui mon mari me trompe, c’est complètement fou. Qu’est-ce qui ne va pas chez toi ?
- Je vais bien merci… Je me dis juste qu’elle travaille à quelques minutes d’ici, il nous suffit juste d’aller manger là-bas pour déjà se faire une première idée de qui elle est, c’est tout.

Maria, ahurie par l’annonce de son amie, la regarde bouche bée, avant de poursuivre :

- J’ai toujours pensé que tu étais une grande malade, mais alors là, tu bats des records. Je ne pensais pas que tu sortais directement de l’asile psychiatrique en fait
- …
- Oh pardon, excuse-moi, je ne voulais pas parler de l’hôpital psychiatrique, c’est venu tout seul, je suis vraiment désolée, s’excuse Maria en voyant le visage triste et livide de son amie
- Ok, il n’y a pas de soucis… Je comprends que ça a l’air vraiment idiot et débile, mais écoute et essaie de comprendre…
- Vas-y, explique-moi… Franchement, Seigneur, comment je peux écouter cette folle ?
- Bon alors supposons que nous allions déjeuner ans le restau où travaille cette fille et que tu essaie juste de sympathiser avec elle au cours de repas afin de voir quel genre de personne elle est… En faisant un peu amie amie avec elle, tu réussiras à savoir si elle est du genre croqueuse de diamant, si elle veut juste Antonio pour elle seule, est-ce qu’elle sait qu’il est marié, … Enfin tu vois le genre, et en fonction de ça, tu aviseras
- Annabelle, tu es vraiment sérieuse ? Comment est-e que je vais faire ça ? Je sais pas, je comprends pas…
- Mais tu n’as rien à perdre. Dans le pire des cas, tes soupçons seront fondés et on saura que c’est juste une croqueuse de diamants et alors tu pourras tout faire pour récupérer ton foyer, pimenter votre vie de couple qui dort un peu et dans le cas contraire, tu sauras que c’est Antonio le menteur et qu’il a embobiné cette fille… Donc tu n’as rien à perdre quoi, soit ce sera positif, soit ce sera négatif pour ton couple, mais pas pour toi, car ce sera lui le salaud, mais dans tous les cas, tu ne peux pas rester ainsi sans rien faire, tu deviendrais folle

Après quelques minutes de réflexion, Maria reprend la parole :

- Ok d’accord, mais je te previens, je le fais juste parce que je sais que j’ai raison et que je veux juste te le prouver, récupérer mon mari et éloigner cette folle de lui. Tu m’entends, si je te suis là dedans, c’est juste pour ça…
- Ok, ok, alors disons que demain, nous allons déjeuner chez la maîtresse de ton mari… Dit Annabelle en riant
- Non, mais sérieux, c’est pas drôle Annabelle
- Désolée ma chérie, j’arrête, je dis plus rien, dit-elle en riant et en sortant du bureau

Seule à son bureau, Maria se demande si finalement l’idée est aussi bonne que ce qu’Annabelle lui a laissé penser. Certes, elle n’a rien à perdre, puisqu’elle est sûre que c’est cette fille la voleuse de mari. Elle pourra alors tout faire pour retrouver son homme et le fait de rencontrer sa rivale ne pourra être que positif, car elle verra bien ce qui a attiré Antonio vers elle et alors elle pourra elle aussi jouer de ses charmes le moment venu pour le récupérer… Après tout, elle ne doit pas avoir grand-chose de plus qu’elle, elle reste une serveuse… C’est le regard perdu dans ses pensées que Maria termine cette journée pour le moins étrange.,.

C'était une erreur...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant